Dylan le suivit donc au travail. Au début, il restait calme, dans son coin. Puis bien vite, son nom était sur toutes les lèvres. Quel était cet être si insolent, ne serai-ce que par le regard. Cette dégaine et ses attitudes étaient loin de la prestance de Hagi. On n’aimait pas vraiment ce dernier à cause de son dédain, mais il apportait bien plus de confiance que Dylan. Comment pouvait-on approuver à ce point de boire de l’alcool si tôt en lui ramenant lui-même le verre. Il avait même choqué un styliste qui cherchait de quoi grignoter. Shun s’était approcher du buffet d’un air absent. Dylan lui crachin tel le venin d’un serpent :
_Tout le monde sait que tu vas te forcer… C’est encore plus pathétique. Laisse tomber, te fais pas du mal. Ca doit bruler à force de vomir…
Il ne savait pas vraiment si Shun allait réellement prendre quelque chose, mais au moins, il ne lui laissa pas le temps d’hésiter. Apres cela, il restait quelqu’un de patient. Il était toujours fidèle à lui-même, mais ne râlait pas. Il prit conscience que ce n’était pas un travail facile, aussi bien physiquement que moralement. Toutes ces heures à supporter tout ce petit monde qui grouillait autour de vous… Il fatiguait aussi, mais d’ennui. Des fois, il venait quand même taquiner Shun ou venir médire des gens avec lui. Mais son sourire s’en alla vite, il n’en avait même plus la force. Même la jeune secrétaire du dernier bâtiment de studio photo ne l’amusa pas. Elle était adorable, timide comme tout et ne cessait de lui faire des petits sourire et de parler de tout et de rien. Dylan lui fit juste un sourire crispé et haussa les épaule, puis lui montra Shun d’un petit signe de tête. Il n’en avait que faire… Il se rendit compte que la simple présence de Shun lui suffisait, qu’il n’avait plus besoin de remplir ses semaines de petites conquêtes. C’était un sentiment pas vraiment nouveau, mais qu’il découvrait à nouveau. C’était presque comparable à la présence de sa sœur. Puis de toute façon, habituellement taquin et joueur, au Japon il se retenait. Les jeune filles de ce charmant pays le prenait trop à cœur alors qu’aux Etats-Unis ce n’était pas du tout la même mentalité. Câliner une fille ou lui faire du rentre dedans ne voulait pas du tout dire qu’il lui promettait le mariage, ni même une relation tout court.
On retrouva son visage désinvolte et coquin bien plus tard dans la soirée quand Shun finit sa dernière entrevue. Il se rendit en salle d’arcade. Il y avait pas mal de monde. Dylan sillonna les appareils de jeux et les joueurs jusqu’à un petit groupe qui se tenait à une table bien remplie. Il y avait des milkshake, des chocolat, des frittes, soda et même de la bière, puis tout autour des consommateurs qui attrapèrent des chaises pour les deux nouveau venus. Un de ses camarades lui fit un grand sourire et alors que certains lui firent de grands yeux. Ils connaissaient bien Shun et ils l’avaient de suite reconnu. Il y avait aussi le patron de la petite boutique où il travaillait. Dylan s’installa et salua tout le monde brièvement avant de dire de laisser un peu d’air au chanteur, ce soir il n’était que Shun, une personne comme une autre. Il laissa Shun parmi les autres et se prit un milkshake à la banane et en ramena un au chocolat pour la rock star. Il planta la paille et poussa doucement la coupe vers lui avec un petit sourire. Il compta ensuite discrètement l’argent qu’il lui restait. Oui, il avait encore de quoi payer quelques partie de jeu. La soirée avait l’air de bien commencé. La table avait l’air cosmopolite dans la même univers. Chacun venait d’un milieu différent, de tout âge, mais l’ambiance et cette salle de jeux les rassemblaient au même endroit. On avait un élève en informatique, une jeune fille qui était encore au lycée et passait son temps à dessiner, un autre couvert de piercing, de tatouage, la tête à moitié rasé dont personne ne savait ce qu’il faisait réellement. Du moins, on ne le disait pas. Il fixait Dylan depuis qu’il était arrivé. L’américain finit par froncer les sourcils et lui faire un « non » de la tête.
Dylan finit par lancer un tournoi de palet après de longues discussion. Il se mit de suite en équipe avec Shun. Ils finirent deuxièmes au classement. Le groupe s’adonna à d’autre jeux et une partie s’en alla de leur côté. On poussa la star et l’étranger dans une cabine de purikura. Dylan ne comprenait pas tellement ce rituel mais joua le jeu comme à chaque fois. Les japonais étaient vraiment friands de ces choses là et il le subit un bon nombre de fois. Les gens avait besoin d’immortalisé leur rencontre, même toutes fraîches et éphémère ou non. C’était dans leur état d’esprit, même si Dylan ne pouvait l’admettre. Se boire une bière, papoter et point, voilà comme cela se passait chez lui. Il n’en prenait qu’une sur la plaquette et la glissait dans son portefeuille, mais cette fois-ci il en prit deux. Il en colla une sur son t-shirt avec un clin d’œil narquois et l’autre rejoignit ses sœurs.
La jeune lycéenne arriva ensuit et tendit un fanart à Shun. Elle l’avait fait rapidement, mais il était très réussit. Elle se disait bien que le chanteur devait en recevoir des tas, mais comme tout les autres, elle l’avait fait avec son cœur. Elle ne chercha pas à l’embêter plus longtemps. Dylan quant à lui était partit de son côté et jouait avec quelqu’un. Cela ne dura pas longtemps. On entendit une voix grave gueuler « Fuck Off !!! » Dylan se jeta sur le jeune homme et le rua de coup. Cela faisait un moment qu’il le cherchait et le taquinait sur des sujets sensibles. On lui avait dit depuis des jours d’arrêter, il ne fallait pas s’étonner que l’américain finisse par péter les plombs. Plusieurs camarades se rendirent sur les deux hommes qui se battaient et les séparèrent. Dylan alla faire un tour dehors pour se calmer, l’autre rentra chez lui, une dent dans la main. Le patron de Dylan soupira et regarda Shun longuement. Il ne put s’en empêcher et lui adressa la parole.
_Vous ne devriez pas passer du temps avec lui, c’est trop malsain. Il n’est pas bon pour vous, ni pour personne. Il a l’air gentil comme ça, mais il n’apporte rien enfaite, sauf une mauvaise influence et des ennuis. Vous n’avez pas besoin de ça. Je vous assure. Je vous observe depuis tout à l’heure et il serait dommage qu’il tire une personne comme vous vers le fond.
Tout le monde lui avait dit. Dylan ne l’aiderait pas, au contraire. Hagi, Tetsu, et maintenant un inconnu. Satoshi aussi lui aurait dit. Qui étaient-ils pour juger ce qui était bon pour Shun ? Ils espéraient qu’il entendrait leur conseil et s’éloignerait de lui, mais ils ne peuvent pas réellement décider ce que ferai le chanteur.
Dylan, pendant ce temps, grognait des jurons en fumant une cigarette. Soudain, une silhouette s’approcha de lui. Il lui donna une arme de poings enveloppée dans une chute de soie. Dylan le prit et l’enfourna dans son sac. Il finit par jeter sa cigarette et regarder l’homme aux traits coréen.
_J’ai pas réussis à réellement infiltrer les Andô en somme, mais un de ses clans. C’est tout au bas de l’échelle. J’ai couché avec Shira, donc la famille Yamada qui travaillent pour Andô, c’est facile de les faire tomber. Le fils est dingue de moi, ce sera facile. Fais moi signe et je fais ce qu’il faut…
L’homme hocha la tête avec un sourire carnassier et disparut dans l’ombre. Dylan retourna dans la salle d’arcade et s’assit à côté de Shun. Il marmonna un « désolé » et lui vola un baiser sur la joue. Il reprit un milkshake et le finit d’une traite sans dire un mot.