Happy DeathDay (terminée)

Shun avait passé une semaine absolument atroce. Son manager avait crut bon de lui rappelé à quel point il était indispensable de doubler son planning vu l’approche de la sortie de son nouvel album. Il avait donc eut à peine le temps de fermer l’œil entre deux interview et show téléviser. Pour tenir le coup il avalait constamment des vitamines et ne se douchait qu’à l’eau glacée. Malgré toutes ces précautions il lui arrivaient tout de même de s’endormir sur la banquette du van qui l’emmenait sur son lieu de travail.

Ce jour là alors qu’il passait à toute vitesse devant le centre commercial il croisa le chirurgien qui regardait une vitrine pour enfant le regard vide. Certainement cherchait il un cadeau pour la petite crapule blonde qui lui servait de fille. Shun fouilla dans les recoins de sa mémoire sans trouver quel jour on était. Il était complètement déphasé depuis longtemps… Il savait tout juste le mois… et encore il lui arrivait d’oublier l’année ou il se trouvait. Il sortit donc son cellulaire de la poche arrière de son jean puis consultât le calendrier. Il se rendit aussitôt compte que l’anniversaire de la gamine n’allait pas tarder… Incapable de se représenter à eux dans ces conditions il décida de lui faire un cadeau spécial qui ne lui demanderait pas l’effort de se présenter au chocolate II luxury.

En arrivant donc sur place il commença à mettre son plan à exécution. Jurant chaque fois que le staff n’était pas d’accord avec lui ou qu’il se mettait en travers de sa route il prépara chaque détail de ce qui devait être sa plus grosse surprise… Puis la date arriva à toute allure. Il envoya une carte postale s’excusant à rose de ne pas être présent pour son anniversaire vu qu’elle devenait à présent une grande et belle fille mais lui conseilla de regarder la chaîne télévisé appelé ‘Rock On’. Bien sur aucuns mots n’était présent pour Hagi ce qui était totalement voulu. Il était encore en colère contre lui et sa peine l’empêchait de lui dire quoi que se soit de correct par écrit pas même ce qu’il ressentait.

Vers 19 heure le visage poudré et maquillé de Shun apparut à l’écran. Ses cheveux nouée de tel façon qu’il ne représentait qu’une seule et même grosse anglaise sombre sur le coté droit de sa tête. Il pinça légèrement les lèvre tandis que la présentatrice commença son petit discours improvisé.

« _Ce soir nous voilà tout rassemblé pour inauguré le nouvel album de la rock star maintenant adulé de tous, j’ai nommé Shun shiroi…
_Bonsoir.
_Bonsoir, alors pouvez vous nous dires un mots sur le nouveau tournant musical de cet album. Nous avons sentit mes collègues journaliste et moi-même une certaine avancée.
_Je suis ma propre voie, je dois dire que je ne suis pas sur de voir ma propre évolution. Ce que j’écris, je l’écris sur une impulsion souvent.
_Nous pensons la plage 8 de ce CD à été dédié à quelqu’un qui vous est cher et qui vous à trahis. Qu’en dites vous…
_Tout être humain est trahis à un moment ou a un autre. Nous vivons de ces déceptions, c’est elles qui nous rendent plus fort.
_Très bien maintenant on me dit dans le micro que vous souhaiteriez faire quelque chose d’inédit ce soir même…
_C’est exact. Aujourd’hui c’est l’anniversaire d’un petit ange… je voulais lui dédicacé cet album mais pas seulement… Je voudrais que ce soir vous m’accordiez le droit de faire un petit concert en son honneur…
_Vraiment ?
_Je n’ai pas pour habitude de faire de l’humour quand il s’agit de me produire sur une grande chaîne téléviser mademoiselle… »

La jeune présentatrice sembla éberluée. Il est vrai qu’il était tout à fait nouveau pour Shun de se produire en live sur un plateau de télévision. Il attrapa pourtant le microphone prévu a cet effet. La scène avait été préparé par son staff pendant qu’ils discutait et représentait une scène d’opéra , celle ou les marionnette se mettre à vivre. Shun portait la réplique parfaite de la robe rose de Rose le jour du restaurant. C’est donc d’une voix forte et vibrante qu’il chanta son morceau phare. Celui qu’il avait chanter au chocolate II luxury lors de sa représentation au cabaret.
Les projecteurs formait comme une sorte d’halot autour de lui tandis que scéniquement parlant il jouait une marionnette désarticuler qui tombe amoureux d’un épouvantail. Et qui finalement à la fin de la chanson se voit mourir. Bien sur la fin était difficilement compréhensible pour une enfant ce qui rendrait l’histoire un peu moins triste. Pourtant dans le publique beaucoup des jeunes filles présente d’essuyait les yeux par tamponnement tandis que les hommes le dévisageaient avec insistance… une insistance à la fois dévorante mais aussi admirative.

Shun se courba légèrement descendant près du publique pour signer quelques autographe le visage aussi frai que s’il n’avait fournit aucun effort…

Hagi avait de quoi occuper ses journées, même se soirées. Mais ses nuits… Il ne pensait qu’à lui. Il ne rêvait que de lui. Pourquoi ne comprenait-il pas à quel point il l’aimait ? Il ne savait comment lui montrer si la personne ne prenait aucun risque à vouloir le croire. Lui, si souvent, il se refusait Shun ou faisait en sorte que cela dérape ; c’était la peur de ne pouvoir le rendre heureux ou alors de se convaincre qu’il ne pouvait vivre avec personne, surtout pas un homme. Ses parents l’avaient-ils pourri à ce point ? Était-ce là sa fierté ? Celle de son Surmoi ? Où comme Shun, il avait peur de l’abandon, qu’on lui tourne le dos. Il ne pouvait s’aider, alors comment aider Tetsu, pis encore, Shun ?

Il alluma la télévision et zappa longuement. Il eut le plaisir de tomber sur une émission en directe où Shun apparaissait. Il resta figé devant l’écran. Il ne s’y attendait pas du tout. Il était attentif à tout, mais surtout le court métrage derrière la beauté à la voix de velours. Il avait déjà entendu cette chanson. Il espérait que cet horrible épouvantail ne le représentait pas. Sa respiration tait si calme comme pour en rien perturber chacune des notes de musique. Il se mit à sourire, imaginant Rose toute excitée et se vantant qu’il chantait pour lui auprès de ses camarades. Il appela un fleuriste qui livrait à n’importe quel moment. Comme à son habitude, juste une rose. Il ajouta un petit mot. « Une rose pour m’excuser encore une fois. Je sais que j’en aurais jamais assez, mais tu devrais t’y faire depuis le temps. C’est aussi pour te dire les trois mots que je ne sais dire. Tendrement, Hagi. ». Il gagna ensuite son lit, l’air de cette chanson hantant encore son esprit.

Le lendemain, il eut droit à la joie de sa fille au téléphone. Il fit envoyé une nouvelle rose à Shun, comme le jour d’après. Il fit cela pendant une semaine quand il savait où travaillait le jeune homme.

Puis un jour, le chanteur avait une séance photo. Voilà bien une occasion qu’on offrait à Hagi. Il pouvait s’y inviter bien plus facilement qu’un concert, ou une émission, voire une interview. Les gens étaient bien plus stressés et méfiants à ce genre d’événement. Bien sûr il ne dit pas toute la vérité face à la sécurité à l’entrée. Il présenta son club et leur informait qu’il aimerait bien parrainer le photographe. On le laissa entrer. Il lui fallut peu de temps avant de retrouver Shun dans cette fourmilière. On ne voyait que ses cheveux rouges. Il approcha lentement, essayant de ne pas se faire remarquer. Une fois derrière lui, il fit signe à la maquilleuse de revenir dans deux minutes. Puis avec douceur, il caressa l’arrête du visage de Shun avec la rose.

_Si seulement tu savais comme j’aimerais t’étouffer avec un millier de rose… siffla la voix du Uemura. T’es calmé ? Moi je le suis en tout cas …

Il n’avait rien d’autre à dire si ce n’est que des paroles trop intimes ou alors qui mettraient de l’huile sur le feu. Un homme arriva au milieu de troupes pour accélérer le travail. Hagi se mit à l’écart pour laisser les gens travailler tranquillement. On lui demanda de décliner son identité, ce qu’il fit : un gérant d’un club privé et connaissance de Shun. On ne chercha pas plus et on lui offrit une chaise. Il y attendait patiemment en observant Shun. Juste vingt ans et un vrai homme d’affaire. Il ne faisait pas ce que les autres voulais, mais ce qu’il souhaitait lui tout en laissant l’idée de base du photographe. Il savait faire des compromis et se vendre. Il était plus que splendide. Le maquillage était léger, sauf sur ses yeux, appuyant son regard. Sa tenue : sensuelle sans être vulgaire et sa coiffure : raffinée.

Il avait un sourire intérieur, si fier de le voir ainsi. Il émanait tant de bonne chose, mais Shun ne le voyait pas. Il était un peu agacé sur ce niveau, mais ne chercha pas plus loin. Quand on aime, c’était jusqu’au bout.

Il passa le temps donc à le regarder et à vérifier ses mails sur son téléphone. Il en jeta une grande partie et répondit à certain. La séance photo était longues, comme la plupart des séances. On lui apporta un café pour les dernières heures. La visualisation des clichés. C’était sûrement ce qui prenait le plus de temps. Mais il ne se plaignit pas, suivant juste le jeune chanteur des yeux. Il avait comme cette peur qu’il disparaisse, mais surtout qu’il ne se sentait aucunement repus de toute la beauté qu’il dégageait.

Shun s’était levé ce matin là comme tous les précédents. Sa tête lui faisait un mal de chien et il avait du mal à retracer mentalement pourquoi il se trouvait dans le salon et non pas dans son lit comme il l’aurait dut. Bien heureusement il ne s’était pas encore réveillé avec un inconnu ce qui en soit était déjà pas mal comparé à ce qu’il aurait fait par le passé. Avalant un caché de paracétamol et différents antalgiques pour ses muscles douloureux il alluma son agenda électronique. Celui-ci ce mit automatique à biper ce qui en règle général était très mauvais signe pour quiconque voulait passer une journée tranquille dans son chez soi… Baillant de tout son soul, il se pencha sur l’écran où s’affichait déjà une notification.

« _13h45 interview , 15h signature d’un contrat à la maison de disques, 16h30 séance photo pour le magasine de musique Vogue… »

Shun venait de lire à voix haute pour imprimer chaque mot dans son petit cerveau. Une fois que ce fut fait, il reposa le petit appareil dans son étuis en cuir noir puis se prépara. Il était déjà bien midi passé et s’il n’avait pas été un aussi mauvais dormeur il aurait certainement été en retard au premier rendez vous de la journée… Assurément son patron n’aurait pas manqué de lui faire la morale trois jour durant… Attrapant le premier pantalon qui lui tombait sous la main, il l’enfila en vitesse puis réitéra le même procédé pour choisir son haut.

Ne prenant pas la peine d’avaler quoi que soit d’autre que ses fichus et infectes cachets vitaminés, il se dirigea vers son téléphone. Le voyant clignotait mais il n’avait vraiment pas le temps de regarder les messages que contenaient son répondeur…surtout qu’il en recevait plus d’une centaines par jour entre le travail, la pub , la famille, les amis…et les fans qui s’étaient procuré son numéro de fixe on ne sait par quel miracle. Il attrapa le combiné puis composa un numéro qu’il connaissait déjà par cœur depuis belle lurette. Une voix masculine lui répondit, il déclina aussitôt son identité et ce qu’il voulait.

Dix minutes plus tard un taxi l’attendait déjà sagement au bas de son immeuble. Efficace et rapide, voila tout ce que demandait le jeune chanteur. Avalant une dernière lampée de lait à la fraise, il s’engouffra dans le véhicule pour aller aux différents lieux où sa présence était requise ce jour là. Bientôt le dernier, et le plus amusant en outre, se profila. Exténué par la dure après midi qu’il avait eut, il se rendit tout de même la bas, se mettant un point d’honneur à ne pas prendre de retard dans son planning de la semaine.

Une fois dans l’enceinte du bâtiment, il se laissa guider par une horde de personnes. Entre les maquilleuses, les coiffeuses, les habilleuses et autres employés, Shun ne savait vraiment plus ou donner de la tête. Il ne salua d’ailleurs personne puisqu’ils étaient au moins une dizaine voire une vingtaine. Il allait choisir ce qu’il désirait mettre aussi bien sur lui que sur son visage lorsqu’une rose fit son apparition dans son champs de vision. Il avait été trop absorbé jusque là pour voir qu’un intrus avait pris place dans la même pièce qu’eux. Ce n’est qu’en entendant sa voix qu’il prit conscience de l’ampleur de l’incapacité des vigiles qui se trouvaient à l’entrée.

Il ne répondit rien au chirurgien. Il avait bien reçut toutes ses roses, et il était en effet calmé. Du moins en apparence. Au fond de lui il bouillonnait encore de rage, cependant il fallait un temps très important pour quelqu’un d’aussi rancunier que lui pour ne serait qu’estomper cet ouragan de sentiments négatifs. Il se préoccupa tout d’abord de ce qui devait être son travail. Hagi n’avait aucun droit de lui demander quoi que se soit alors qu’il devait exécuter à la perfection ces deux ou trois heures restantes de corvée. Choisissant avec soin un ensemble court et de couleur noir, il l’enfila. Aussitôt trois à quatre femmes lui sautèrent littéralement dessus pour peaufiner son maquillage et sa coiffure, lui donnant un air naturel mais sophistiqué qu’il possédait déjà plus ou moins de base.

Il choisit plusieurs des photographies lorsque se fut finit. Désignant plusieurs d’entre elles il demanda de nombreuses retouches. Qui furent presque immédiatement accepté… Étant donner qu’il était dur de contenter cette starlette qu’était Shun il fallait bien faire quelques concessions lors de ce fameux moment fatidique qu’était la sélection des clichés.
Il s’assit enfin en face du plus vieux en sirotant un café qu’une adolescente lui avait apporter sur un plateau. Il la congédia d’un geste dédaigneux et hautain, lui laissant tout de même un pourboire conséquente pour une simple assistante.

« _A quoi tu pensais en venant ici hein ? je suis déjà étonné que ces deux gorilles sans cervelle t’es laissé passer sans te briser le bras en deux… Je suis calmé mais ce ne retire en rien ce que je pense de ton attitude… Calmé ne veut pas dire pardonné. Surtout pas dans mon langage vois tu… »

Hagi avait donc passé le temps avec un café et tout le manège d’une vie si médiatisé. Enfin, Shun arriva et daigna lui adresser la parole. Il pencha la tête et le regardait droit dans les yeux, avec un sourire en coin.

_Bien sûr que je le sais… mais tu devrais me pardonné. J’en ai jamais fait autant pour … Et je suis venue car chez toi tu ne m’ouvres pas la porte alors qu’ici tu ne peux la garder close. Les vigiles sont coopératif quand on leur dit que la personne que l’on veut voir n’est pas la star en elle-même. Ils sont moins rancunier que toi …

Il se pencha légèrement, perdant son sourire ironique. Il parla plus bas et en anglais, filtrant ainsi quelques oreilles curieuses.

_Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Qu’est-ce que tu veux de moi ? Je n’ai pas réfléchis à cause des transport que j’ai pour toi. Je me moquais au fond que tu ais couché avec un autre ou pas. Je ne voulais surtout pas qu’on te souille ou non de MA faute. C’est tout. Si tu ne comprends pas, c’est plus de mon ressors. L’autre soir, c’était ma façon de te montrer la valeur que tu avais pour moi. Il aurait pu touché n’importe qui mais pas toi, même ne serai-ce qu’avec ses yeux… A toi de l’accepter ou pas. Moi, je te prend en entier et surtout, je te pardonne presque tout. Du moins des choses comme celles-ci. Par contre je ne peux pas t’obliger de croire en moi. Alors, fait ce que tu veux. Mais je n’aime pas m’aplatir de la sorte surtout aussi longtemps. Tu devrais être touché non ? Qu’est-ce que tu veux de plus ? Suis-je seulement capable de te le donner hein ?

Il baissa lentement la tête. Ses coudes étaient appuyés sur ses genoux, et il se frottait les mains nerveusement. A cet instant, il se demandait encore s’il était capable d’adier quelqu’un. Ce n’était pas simplement cette petite embrouille. C’était toutes… Ca ne s’arrêtait jamais. Il commençait à perdre pied. Il avait envie de tout arrêter. C’était si facile. Il se répétait encore et encore qu’il aurait été sûrement plus épanouie avec Tetsu ou bien même Satoshi. Des êtres patients et tolérant, compatissant. Il se leva de son siège.

_Qu’est-ce qui ne va pas entre nous ? Qu’est-ce qui ne marche pas hein ?

Il posa un doigts sous son menton et lui vola un baiser, chaud, passionné qui avait du mal à quitté sa flamme. Il se recula doucement.

_C’est trop de mal pour trop peu de bien Shun… Faut s’y faire. On serait le pire couple du monde. Je préfère être franc avec toi. Finalement, je ne suis pas prêt à recommencer. Je suis trop fatigué …

Non, il en avait envie, de la peine, toute la peine du monde pour avoir Shun contre lui. Or, il voulait rester raisonnable. Il s’empêchait le bonheur, mais surtout il aspirait celui du chanteur et il ne pouvait prendre cette décision. Il lui caressa la joue avant de laisser la rose tomber au sol et quitta le lieu de travail. Il rentra chez lui. Dans son canapé, de la musique classique et un bon scotch, il fit le deuil. Tetsu finit par venir à côté de lui et posa sa tête sur ses genoux. Il lui caressait le tibias alors que son grand frère regardait le vide en lui caressant les cheveux. Ils avaient fait un bon d’au moins 20 ans en arrière…

Shun resta interloqué un très long moment tentant de comprendre ce qui clochait dans cette déclaration avant d’enfin en saisir le contenue. Légèrement sonné il assimilant lentement chacune des phrases de son ancien amant avec une sensation de malaise grandissant. Son visage resta pourtant stoïque pour viré immédiatement au glacial lorsque son cœur saisit la portée de la décision qu’il venait de prendre… Sans qu’aucuns traits de se modifie, ses yeux devinrent aussi noir que le trou d’un cyclone ne présageant rien de bon.

« _Sors tout de suite de cette endroit avant que je n’appelle la sécurité pour qu’il te jète dehors… Une dernière chose. Ne m’appèle plus, ne me parle plus et ne tente plus de me joindre… je pense que ça vaudra mieux pour toi après ce que tu viens de me dire… »

Il se détourna lentement lui tournant le dos puis le laissa prendre le chemin de la sortie sans lui jeter ne serait ce qu’un regard. Une fois qu’il fut sortie son regard se voila puis il laissa tomber une larme silencieusement. Ramassant la fleur il la déposa dans le vase translucide avec toutes ses autres congénères qu’Hagi lui avait envoyé. Il s’assit puis complètement dépité il posa sa main sur la surface lisse du miroir.
Son reflet lui apparut comme quelque chose d’étonnamment déformé et il se trouva à la fois écœurant et si laid. Se relevant il enfila pourtant la veste que l’habilleuse lui tendait.

« _Monsieur Shiroi est il en peine ?
_Bien sur que je le suis, si tu pouvais avoir l’obligeance de me foutre la paix… »

Celui-ci encore haletant de colère se dirigea vers le plateau de photo pour se changer les idées. Peu souriant les photos faisaient ressortir ses traits tirés, ses yeux d’un noir intense et ses lèvres de plus en plus fine. Sur certain clichés on pouvait même observer lorsque l’éclairage était un peu plus bas le creusement caractéristique de ses joues et les cernes épaisses et noires qu’il avait décidé de ne pas cacher.

***

Les clichés furent mis en vente dans un art book nommé « Monster in Wonderland ». Il se vendit à plusieurs millions d’exemplaire. Des séances dédicaces ses profilèrent mais shun refusa toute interviews ou autres revue de presse. Le mystère s’épaississait donc autour de cette personne charismatique qu’était le chanteur à la chevelure de feu.

Shun rentrait donc chez lui la veille d’un concert lorsqu’il croisa sur le chemin du retour Tetsu. Celui-ci fit attention de changer de trottoir… Il n’avait en fait pas très envie de croiser un membre de la fratrie Uemura qui se serraient les coudes quoi qu’il arrive. Il n’avait d’ailleurs pas même envie d’entendre parler ne serais ce que succinctement de leur aîné qui avait sûrement une vie trépidante depuis qu’il n’en faisait plus partie. Il se demanda alors s’il manquait ne serait ce qu’un peu à la petite Rose… Certainement qu’elle avait une ou un nouveau membre qui le remplacerait fort bien et qui serait bien plus stable et amusant que lui… Peut être même très pédagogue se qu’il n’avait jamais été ne connaissant pas vraiment lui-même ce qu’était l’enfance.

Il entreprit donc de franchir la route mais au moment même ou il traversait distraitement un klaxon retentit. Évitant de peu la collision il resta interdit, stoïque au milieu de la chaussé. S’il avait voulu passé inaperçu c’était on ne peut plus raté car a présent tout le monde le fixait avec admiration ou mécontentement. Bientôt une cohue hystérique se rua vers lui et il fut submerger par une marée humaine de bras qui quémandaient un autographe ou simplement une poignée de main.

Tetsu avait passé sa journée à courir partout dans toute la ville à la recherche de pâtisserie. Il avait souvent ce genre de lubies et ce jour là, c’était la crème, le glaçage, la génoise, la mousse, et tout autres petit plaisirs qui lui faisait danser le palais. Il avait le ventre si tendu qu’il avait du mal à marcher. Il ne cessait de se masser au niveau de l’estomac pour tasser le tout. Il avait aussi poussé la chasse à la sucrerie pour combler sa peine comme à son habitude. Il ne supportait pas de voir Hagi ces derniers jours. Déjà peu loquace et expressif, en ce moment, c’était pire. Son frère ne disait rien, ne se plaignait pas, ne pleurait pas, mais son violoncelle parlait pour lui. Incapable de l’aidé, il déprimait. Il avait tant fait pour lui à sa façon qu’il culpabilisait. Il s’était donc consolé pour être plus fort pour lui.

Il marchait désormais sans réel but. Il avait une connaissance qui faisait une soirée. Il était bien tenté d’y aller. Puis alors qu’il hésitait encore, un klaxon lui fit faire un bond relativement spectaculaire. Il se retourna et bientôt, il y eut un attroupement. Il fronça les sourcils et aperçut le visage un peu tendu du jeune chanteur à la chevelure de feu. Il fit un pas en avant, trois en arrière et finalement courut en avant. Il sauta presque par-dessus une voiture et joua de ses coudes. Il poussa tout le monde et l’enlaça, heureux de le voir. Pourquoi se retenir, certes il y avait un froid entre son frère et lui, mais c’était leur histoire, pas la sienne. Il s’en moquait. Il fit une courbette à tout le monde pour les remercier de l’admiration qu’il avait pour Shun et le tira un peu plus loin. Des gens suivaient encore, mais avec une certaine distance. Tetsu lui demanda de ses nouvelles comme si de rien n’était ; parlant du travail avant tout. Puis après, continuant de marcher, il s’arrêta devant un supermarché encore ouvert. Il resta à regarder la devanture.

_tu sais, je devais enfin non, je comptais allé à une soirée ce soir. Toi tu fais quoi ? A t’observer, je pense que tu ne fais rien … Moi, finalement, je me demande si ca te dirais pas, on s’achète une petite bouteille et on va discuter un peu chez toi non ? Je sens que t’as besoin de décompresser ! Et moi aussi. Puis, autant être franc. Je suis au courant pour toi et Hagi et je ne cherche rien, aucune info, ni à t’en parler. J’ai pas que ça à faire. Moi, je veux passer du temps avec un ami, c’est tout.

Il entra et paya deux bouteille de vodka et des citron. Il sourit et lui offrit son bras. Il ne lui demandait pas vraiment son avis et marchait lentement en direction du quartier le moins sûr de toute la ville. Il s’arrêta devant la porte et s’appuya au chambranle. Il avait toujours ce grand sourire qui lui était si fidèle. Il secouait lentement la bouteille comme un pendule devant le nez de Shun. Il pouvait très bien comprendre que le chanteur avait besoin de se reposer ou de se retrouver seul. Libre à lui de lui dire « une prochaine fois, d’accord ? ». Il n’avait pas non plus fait le chemin pour rien, il l’avait raccompagné dans le pire des cas.

_enfaite, si chéri, j’ai un truc que j’ai besoin de dire à propos de cette histoire. Pourquoi ? Pourquoi il t’a fais ça ? C’est juste un con… Je t’assure… Mais c’est mon avis.

Il lui caressa doucement le joue et lui embrassa le front avant d’attendre à nouveau la décision du jeune chanteur, commençant à boire dans une des bouteilles.


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Shun était submerger de toute part. Des centaines de visages qui le suppliaient, des bouches qui se tordaient d’un sourire, des yeux qui brillaient d’adorations… le jeune chanteur commença à avoir des nausée et la tête qui tourne comme chaque fois que trop de monde s’attroupait autour de lui. Son cerveau sonnait une sorte d’alerte qu’il assimilait maintenant à de l’Ochlophobie… Un terme barbare pour la peur de la foule à l’état pur. Mais alors qu’il trouvait tentant de céder la place à la panique et à l’hystérie, une personne familière se profila dans la masse grouillante de personne qui se serrait de plus en plus ne lui laissant que peu de place pour respirer.

Tetsu en émergea et tel un sauveur le tira de cette marrée. Une fois sur le trottoir il put à nouveau respirer calmement bien que les jeunes personnes les suivent à la trace sur plusieurs mètres. Une fois arrivé à la lisière entre le quartier de Ginza et celle d’un autre quartier il s’arrêta. Trop marcher était mauvais pour sa santé vu le peu de nourriture qu’il avalait. Sa réserve de nutriment venait d’être réduite en poussière pour plusieurs jours à venir avec tant d’exercice.

« _Allons chez moi. De toute façon je déteste traîner dans les rues… Les gens finissent toujours par me remarquer même avec ma tenue de camouflage… Il faut croire que passé un certain cota de popularité on ne connaît jamais la tranquillité. »

Shun n’avait pas abordé le sujet de son Ex amant Hagi, pire encore il avait fait comme s’il n’avait rien entendu ignorant savamment ce que venait de dire Tetsu… Dans le langage du jeune homme c’était fort claire : Ce sujet le faisait souffrir encore et il ne voulait donc pas remettre ça sur le tapis alors qu’il se noyait dans le travail pour oublier à quel point il était quelqu’un qu’on ne pouvait pas aimer.

« _Je te préviens si on vas chez moi on prends d’ors et déjà le taxi ou le métro… Ou tout autre moyen de transport étant susceptible de s’arrêter au pas de ma porte… Je refuse de marcher une demi heure de plus… En plus comme tu me connais je prends toujours la voiture et donc je ne connais même pas le chemin qui y mène on aurait tôt fait d’être perdu… Et puis mince quoi toi aussi tu devrais pas marcher autant…tu devrais te reposer ! »

Le sermon était la seule façon que connaissait le plus jeune pour montrer à quel point il était inquiet. Étant quelqu’un de très maladroit il n’avait pas trouver d’autre solution que la taquinerie et la moquerie pour exprimer avec pudeur la kyrielle de sentiments qui parfois le prenait au tripes.

Tetsu sourit et le suivit gaiement jusqu’à un véhicule qui les amènerait au logis du chanteur. Or, un samedi soir, ce n’était pas facile. Ils auraient pu en appelé un, mais le jeune homme préféra une autre solution. Il voulait profiter encore un maximum du jeune homme avant de partir … Il le prit sur son dos tout simplement et marchait tout aussi gaiement jusqu’aux vieux quartiers. Il peinait un peu sur les derniers mètres, mais il fit au mieux pour ne rien montrer. Il voulait avoir l’air aussi fort qu’Hagi. Il était encore tellement amoureux de Shun, c’était fou. Il avait adoré le sentir contre lui, sa chaleur se mêlant à la sienne même si son geste était tout à fait innocent.

Une fois devant la porte, il aida le jeune homme à ouvrir la porte, lui volant ses clés au vol et lui ouvrit la porte avec une ample courbette. A peine arrivé, il ouvrit sa bouteille de vodka déjà un quart vidée. Il sortit des petits verres de la cuisine et les amena dans ce qui semblait être un salon. La table basse n’attendait que ces deux petits récipients pour échappatoire. Il servit les deux verres, débordant un peu et trinqua avec le chanteur avant de boire d’une traite. Il recommença encore deux fois, puis, doucement, il tira le jeune homme contre lui pour l’enlacé.

__Tu sais, en ce moment, je devrais être encore plus présent qu’autre chose à tes côtés. Tu vas mal, et je devrais en profité tout comme être là pour toi. Je n’aime pas l’idée de te laisser dans cet état. Mais d’un côté, si j’abandonne mon projet pour toi ça risque de ne pas m’aider et surtout pas toi. Tu risque de culpabilisé et moi de me faire du mal. Je te mérite pas, faut que j’arrête de me faire des idées. Enfin si, on est sûr que je t’aimerai, que je ne ferai jamais de chichi, je ne t’embêterai jamais… Sauf que, c’est tout, je t’aime simplement et peut-être trop égoïstement, à un tel point que je ne t’apporterai rien de concret. Et pour moi, une relation, faut qu’il y ait un échange. Bref. Je m’évade, mais je ne sais pas quand est-ce que je te reverrai… Je sais pas si on a eu l’occasion de t’en parler, mais… Je vais partir, voyager un peu. Je ne sais pas où je vais, je me laisse aller. J’ai besoin de me déconnecter de tout et j’ai envie de profiter de la vie. Je suis juste dégouté de laisser mon entourage dans cette situation. Soit… Ce soir, je me bourre la gueule avec toi et on s’éclate !!!

Il se leva subitement et servit encore des verres jusqu’à ce qu’il ne puisse plus viser son verre. Il finit à la bouteille et avec un peu de musique, il essaya de changer un peu les idées de Shun. Il dansa avec lui, regarda un film et puis somnolait tout contre lui, tel un enfant. Il partait dans trois jours à la découverte du monde. Il voulait, juste une dernière fois avant sûrement longtemps, profiter d’un de ses grands amis. Dans son semi sommeil, il lui chuchota.

_Vie pour toi, pas pour les autres. Tu me le promets ?

Il l'aimait tant ...

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