(<--
https://chocohotel.forum-actif.net/t158-fall-termine)Goto qui regardait la fumée de sa cigarette quand soudain, une silhouette massive et inquiétante s’approcha de lui. Il sursauta et par réflexe, se posa les bras en travers de son visage. Il lui arrivait souvent que des amis d’amis venaient régler des comptes, des yakuza ou des voyous. Il avait ce genre de tête à claque qui attiraient les personnes violentes. Puis lentement, il baissa ses bras et le regard brillant, il fit un grand sourire. Il ne dit rien. La cigarette se consumait seule, puis les gens prenait soin d’éviter la présence de Shunsuke. Il voyait les lèvres fines du profiler bouger à peine, mais sa voix timbrée et sombre le réchauffa.
_Je m’en fou si vous partez même maintenant enfaite… Même que vous soyez en retard, vous êtes venu. Je suis content … presque … Non rien …
Il voulait dire touché, mais il n’avait pas la force. Il lui avait déjà parlé avec une voix bien trop fine. Il se mordit la lèvre, sous le charme. Il s’étira et regarda l’heure. Il était un peu tard, mais Tokyo vivait sûrement plus la nuit que le jour. Il se frotta les yeux.
_On peut déjà allé voir un film. Je t’aurais bien trainé à The Chaser, mais ça ne va pas tellement te dépaysé… Il y a … Et puis zut ! J’en sais rien !
Il se leva et se massa les fesses. A force d’attendre son rencard, ses muscles fessiers s’étaient ankylosé. Pour une fois, il était un peu perdu. Il était rare qu’il donne autant d’effort pour une sortie. Il était plus demandé qu’il demandait. Il faisait certes, souvent le premier pas, mais son charmes influençait son partenaire qui faisait tout le travail. Ils l’attendaient
lui et choisissaient les filmes, les occupations. Il avait vraiment eu un coup de foudre pour cet homme. Cela faisait si longtemps. Après, est-ce qu’il continuerait de l’apprécier en découvrant réellement celui qu’il était. Oui, car comme Shunsuke, il ne le connaissait pas vraiment, il s’était fait une première idée, et pire encore, Goto se l’était idéalisé. Mais déjà, il était bien parti : mystérieux, froid et tenait parole.
Goto prit la liberté de glisser ses doigts dans une grande mains glacées. Il devait pensé à s’acheter des gants quand même, mais il était vrai qu’il ne pourrait pas répondre facilement au téléphone ou prendre des notes, ce qu’il faisait souvent. Il l’entraina dans le grand bâtiment qui restait ouvert une grande partie de la nuit. Il descendit au sous-sol et une fois devant les affiches. Il proposa plusieurs films à Shunsuke. Il y avait beaucoup de grimace, mais pas un seul oui, il ne disait rien, ne faisait rien ou peut-être un léger haussement d’épaule. Goto ne savait pas trop, le regardant à peine. De le voir aussi peu loquace l’agaçait un peu. Il opta pour Sept Vies. Il n’avait pas dit oui, mais n’avait pas grimacé. Il prit deux places et lui reprit le bras. Il le poussa doucement vers la salle noir et fit la queue pour s’acheter du pop corn. Il prit un pot relativement grand et une fois dans la salle, il retrouva vite Shunsuke. Il aurait pu dire que son amour l’avait guidé jusqu’à lui, non ils étaient juste trois : lui, Shunsuke et une femme d’âge mur. In s’installa confortablement, les jambes relevées. Il aimait bien s’asseoir en boule, cela lui amenait une certaine sensation de sécurité. Il proposa du popcorn au profiler. et bientôt la salle plongea dans le noir. Goto adorait le cinéma, il ne parlais jamais, était rarement dérangé par des gens autour de lui, l’écran était grand, le son jamais trop fort et les sièges confortables. Tellement confortable que le pauvre jeune homme s’endormi légèrement. Il se réveilla quand sa tête cogna contre une épaule dure comme du béton. Il jeta quelques brefs regards à Shunsuke et reprit place. Contrairement à ses habitudes tactiles, il ne supportait pas les contacts pendant les séance de cinéma. C’était une réaction étrange qu’il ne pouvait expliquer. Il aimait bien être tranquille, alors qu’un DVD chez quelqu’un, il adorait avoir quelqu’un contre lui ou être logé dans des bras. Cela peut rappeler un rendez-vous qu’il avait eu, où la jeune fille avait tout gâché en voulant lui prendre la main. Le film était bien trop intéressant pour s’abandonner à du flirt. Il avait sèchement retiré sa main et coupé toute envie à son « rencard » d’aller plus loin. Shunsuke pouvait être rassuré, Goto ne profiterait pas de l’intimité qu’offrait la salle pour le tripoter.
La séance terminée, il versa quelques larmes et se leva difficilement d’un fauteuil délicieusement rembourré. Il observa Shunsuke. Il espérait qu’il ne s’ennuyait pas trop. Il voulait y aller doucement, petit à petit pour ne pas le braquer. Il sortit odnc du cinéma et à son grand étonnement, croisa quelques connaissances. Il les salua et fit les présentations. L’une des deux personnes, (c’était un couple) l’informa qu’il y avait une petite soirée dans une boutique de vêtement. C’était en petit comité et le patron était un ami en commun. Goto hésita. Il jaugea la motivation du profiler : inexistante comme poru tout. Puis la jeune femme, restée muette jusque là, souffla avec une petite voix :
_Il y a un buffet …
Goto tapa du pied et prit Shunsuke par le bras. Il le consola en disant que ce n’était l’affaire que de quelques minutes, juste le temps d’apprécier la nourriture. Une fois au milieu du bas peuple, le cadet des Uemura échangea de très brèves paroles avec des connaissances. Il n’était qu’une trentaine à tout casser. Il coupa rapidement des discussions qui indiquaient d’avance qu’elles allaient s’éterniser. Il se rapprocha du buffet avec Shunsuke. Il essayait de ne pas la laisser seul trop longtemps. Ce n’était pas qu’il avait peur qu’il ne soit pas à l’aise, mais plutôt qu’il en profite pour s’enfuir. Il prit une brochette de poulet et la mit dans les mains de son compagnon de sortie. Il s’en prit une et sautilla. C’était tout bonnement délicieux. Il se jeta sur d’autres petits plats et n’oubliait jamais de faire partager à Shunsuke. C’était de vrais petits trésors.
La musique était assez forte pour presque donné l’envie à Shunsuke de reculer doucement vers la sortie. On croirait qu’à chaque basse qui faisait trembler les murs, monsieur souhaitait disparaitre. Goto se dépêcha pour profiter un maximum du buffet et quitta ce qui était un groupe qu’on pouvait qualité entre amie et ennemi. L’idée d’éloigner le profiler de toutes cette agitation ne lui échappa pas. Il prit soin de s’armer de quelques vivres pour la route. Il s’enfila un onigiri en quatrième vitesse. Son téléphone sonnait et il ne voulait pas être coupé en plein festin. Il avait de ces côté gourmands qui étaient si fidèles à Tetsu. Les joues garnies de riz, il répondit.
_Goto ! C’est ma dernière représentation et t’es même pas venu une seule fois !
_Lulu ? Ah ouais, mâcha-t-il en regardant l’heure.
_Tu commences quand ?
_Dix minutes … Tu viens ?
_Tout de suite Honey !
Il raccrocha. Il avait totalement oublié son amie ces derniers jours à force d’aller au dispensaire. Bien sûr il avait eut une aventure avec elle, mais il s’entendaient toujours aussi bien. C’était une danseuse. Son spectacle tombait bien. Goto ne savait pas comment occupé Shunsuke sans lui démontrer que la vie offrait que des divertissement inutiles. Autant Goto connaissait des personnes sans intérêt, autant il avait pas mal de connaissance qui méritait une certaine estime. Il s’enfonça dans les ruelles japonaise, réputées pour être très étroites et sinueuses. Ils gagnaient du temps en se perdant dans ce genre de dédale. Or, c’était leur ville, et ils la connaissaient très bien, surtout Goto qui passait ses nuits dehors à trainer. Il ne tenait jamais en place. Il courrait toujours d’un endroit à l’autre comme ce soir. Il arriva à un petit théâtre à la devanture discrète. Il aurait pu dire son nom et entrer gratuitement, mais il paya deux entrés. Son amie gagnait peu d’argent et comme il lui arrivait d’organiser des soirées en plus de faire la comptabilité, il savait que de louer un tel endroit coûtait cher. Le spectacle avait déjà commencé, alors c’est silencieusement que Goto chercha à se placer. La jeune femme était sur scène. Elle avait une beauté de femme mûre. Elle portait un magnifique kimono aux couleurs sombres, mais pas pour bien longtemps. Elle avait un maquillage très réussi, imitant les ravages de la lèpre. Des hommes presque nus servaient de décor. Ils étaient attaché avec l’art du bondage et représentaient des captifs. La lumière était si pâle qu’elle donnait un air de mort à chaque artistes. Elle dansait aussi bien le classique, le contemporain que la sensuelle danse des geisha. Le spectacle racontait l’histoire d’une femme lépreuse, souffrant de l’ignorance des hommes. Les échanges étaient sensuels pour imager l’acte amoureux, endiablé pour la torture, et lent, déstructuré pour la peine. Son personnage cherchait la douleur autre que moral. Elle voulait sentir la souffrance physique qui l’avait abandonné tout comme la chaleur d’un amour. Les chorégraphies avaient une âme, parfaitement travaillé et traduisaient fidèlement les sentiments du personnage. La musique : de simple tambour et du koto, parfois du shimasen. Elle avait joliment marié l’ancien et le contemporain.
Puis enfin le rideau se ferma et on applaudit. On fit un dernier salut, puis la salle se vida petit à petit. Goto resta assis dans un des fauteuils, puis une fois tout les deux seuls, il se leva et parla avec un des ingénieurs du décor. Il demanda où se trouvait les coulisses, étant un ami de la jeune danseuse. On lui sourit et lui indiqua le chemin. Il n’y avait qu’une immense loge avec plusieurs paravent. Les danseurs s’était rhabillés et commençait à rassembler leur affaires. Ils passèrent un à un vers le paravent de la danseuse principale et alignaient les courbettes avant de partir. Goto arriva à pas de loup et passa juste la tête. Malgré les tenues légères sur scène et que le jeune homme l’avait souvent vu nu, elle restait pudique. Elle le repoussa méchamment, laissant entrevoir la couleur rouge bordeaux de son yukata à Shunsuke. Ses collègue, elle était sans cesse à moitié nue devant eux, mais Goto, c’était différent, ça n’avait rien de professionnel. Goto reprit place non loin du grand Shunsuke à l’air toujours aussi sombre. Il n’arrêtait pas d’observer ses yeux qui avaient presque toujours la même expression : la mort. Quoi qu’il s’étonna à y avoir presque vu une lueur pendant le spectacle, mais peut-être était-ce tout simplement les spots. La jeune femme sortit enfin de derrière sa loge de fortune, les cheveux détaché, très longs. Ils étaient noirs et lui arrivaient jusqu’aux fesses. Elle avait un visage très doux, mais de très grands yeux, son grand père était américain. Elle avait autant de grâce que sur scène, avec ses longues jambes justes vêtues d’une jupe et un t-shirt noir avec quelques tâche de javel. Elle passa quelques mèches de cheveux en arrière et fit une longue étreinte à Goto pour le remercier d’être venu la voir. Elle était si heureuse et tout comme ce que dégageait son visage, son rire était doux et pur. Le plus jeune des trois présenta les deux plus vieux. La jeune femme fit un bref sourire, plus fatigué qu’inexistant et une ample courbette. Elle avait entendu agent, avait vite constaté de l’âge de cet homme et tout le charisme qui dégageait de son carrure l’obligea à lécher le sol avec son nez.
Elle leur proposa un petit verre. Goto accepta pour deux. Ils n’eurent que deux mètres à faire. La jeune femme discuta un petit peu avec Shunsuke. Elle était très intelligente et avait de la conversation, cela se perdait. Elle resta respectueuse sur la vie privée du profiler et n’insista pas. Elle était surtout curieuse vis-à-vis du travail de l’homme. Elle voulait simplement avoir des précisions sur son rôle, ses actions, ce qu’il faisait. Il était rare de voir de telles personnes, alors elle en profitait pour s’enrichir. Les rencontres n’étaient-elles pas faite pour cela ? Elle lui leva ensuite son verre et proclama « Vous avez toute ma reconnaissance et mon admiration ! On manque de personnes doués et pleine d’ambition ! ». Puis s’en suivit un débat sur son spectacle avec Goto. Les voix s’élevèrent et attirèrent l’attention du cuisiner. Ils étaient dans un de ces petits restaurants où on ne tenait qu’à cinq et qui restaient ouvert presque toute la nuit.
_Bien sûr que la différence amène le rejet ! Tu crois qu’un crétin aura des chances de construire une famille avec moi ? Au risque de passer pour une saleté de pétasse : non ! Aucune, comme j’ai aucune chance d’être avec un homme riche, car je couche limite pour payer mon appartement ! Je sui désolé, mais le monde est ainsi fait ! Faut arrêter l’utopie ! Je passe pas un message, je montre ce que les gens n’osent se dire… C’est comme toi, tu crois que t’as combien de chance de coucher avec Umedasan ? Elles sont quasi nulle ! Vous êtes bien trop différents !
_Mais les contraires s’attirent ! Répliqua-t-il avec pauvreté, légèrement rouge.
_Ouais, mais pas longtemps. Juste de la poudre d’escampette.
Goto repensa subitement à la relation entre Shun et Hagi, puis celle avec Yue. Son frère était attiré par ce qui lui était contraire, et ses deux compagnons aussi et avec le chanteur cela ne tint pas. De plus, il ne donnait pas beaucoup de temps avant que son aîné et son ami ne se séparent. Et si elle avait raison ? Quand bien même, il arriverait à émouvoir ou à excité son compagnon, cela ne durerait pas ? Où était le problème pourvu qu’il en profite un maximum, qu’il aspire à savourer chaque moment à ses côtés. La jeune femme finit par se lever et paya pour tout le monde, avouant à Shunsuke encore une fois, qu’elle fut très heureuse de le rencontrée, puis partit. Goto tourna son verre sur la table et regardait le profiler, pensif. Il finit par grogner.
_C’est à ce moment que, je sais pas qui le souhaite plus que l’autre, mais que quelqu’un pourrait t’appeler pour du boulot … Car, là, je crois qu’on va rentrer chez soi. Et va falloir me dire si…
Il fit un petit sourire, toutes dents dehors avec un air d’enfant qui demandait un pardon.
_tu veux bien qu’on se revoit ? Ose dire que t’as pas bien mangé et que t’as pas vu un beau balai ! Affirma-t-il en plaquant une carte du Chocolate sur la table, au nom du Shunsuke.