Marché à conclure (terminé)

Hagi sourit calmement. Ce qu’il venait de lui dire n’était pas très attrayant. C’était donc lui qiu risquait le plus. Il réfléchit longuement en caressant la chevelure rouge vives de Yue.

_Je suis pour que l’on reste discret… Après si ça dur, on avisera. Je ne veux vraiment pas qu’on traduise mal mes attentions envers toi.

Il reprit doucement les baisers et l’assit sur la petite table de la cuisine. Oui, c’était un nouvel homme qui s’assumait en partie. Il se laissait à nouveau aller dans son cou, c’était une partie du corps qu’il adorait. Cachée, sensible, chaude, tendre, vivante ! Il était tellement prit par ces nouvelles sensations que lui apportait Yue, si bien qu’il n’entendit pas les autres entrer. Du moins, Goto. Tetsu était resté en bas pour jouer un peu avec Rose. Le benjamin se racla la gorge et posa les sacs. Hagi fut transit de surprise et recula d’un pas. Il n’était pas très démonstratif et encore moins avec un public.

_Déjà que je trouvais que t’avais des goûts et des habitudes douteuse avec ton milkshake chocolat, mais là, mon frère…. C’est pire ! Eurk ! J’ai plus aucune estime de toi !

Il s’en alla en quittant la cuisine. C’était sa façon de dire qu’il acceptait. Yue se détrompait, il avait déjà un ami : Goto.

Il finit par l’abandonner quelques instant et tapota la tête d’une petite fille qui venait de courir auprès de lui. Il l’évita de peu et vérifia brièvement ses règles dans son blackberry. Il se laissait disparaitre par l’ambiance régnant dans la maison. Tetsu qui jouait avec la jeune fille, Goto qui parlait de ses conquêtes à Yue et le lave vaisselle qui commençait son rinçage. Il n’y avait rien d’alarmant à son hôtel, ce qui calma sa nervosité incessante. Il rangea son précieux appareil et cherchait Yue de ses yeux glacés. Ils fondèrent presque, puis se ressaisirent une fois face à cet écart d’âge. Il avait tellement honte de lui-même. Il savait dès le début que la relation ne mènerait nulle part. C’était dommage, simplement dommage. Il se mit à soupirer discrètement. Il finirait seul quoi qu’il arrive. Il n’aimait que ce genre de personne, jeune, frais, qui avait encore un petit peu d’innocence. Il adorait ça, même s’il ne le savait pas vraiment. Il aimait ce côté protecteur, voire paternel qu’il pouvait donné aux autres.

Il passa ensuite le reste de la journée à s’occuper de Rose alors que Goto lui monopolisait Yue. Il ramena ensuite le jeune homme à son petit appartement au milieu d’un quartier en complète désolation.

Il n’eut plus de nouvelle du jeune homme à part quelques messages. Hagi était toujours très occupé au Chocolate et maintenant que Rose était chez lui, il devait endosser son rôle de père. Puis, le seuls fois où il appelait, Yue ne répondait pas. Il devait avoir aussi pas mal de travail. Il prit soudainement conscience qu’il pouvait le perdre à n’importe quel moment. Cela lui donna juste excuse pour accompagné son quotidien verre de vin d‘un deuxième.

Quelques jours plus tard, on l’appela au quartier général des yakuza. Ce n’était pas urgent et on l’escorta avec beaucoup de respect, aucune violence; Il fallait préciser qu’Hagi était quelqu’un de coopératif. Il s’y rendit pas vraiment sans crainte, mais plus confiant que s’il avait quelque chose à se reprocher. Leur quartier ressemblait à une petite résidence au milieu du quartier. Il y avait un square avec plusieurs bâtiments qui se tenaient chauds. On lui fit une fouille très brève. Hagi n’avait aucune arme et il était assez surveillé pour qu’on ne le soupçonne pas de porter un micro.

Il traversa une cour au jardin très entretenu. Il y avait un petit temple où l’encens fumait humblement, ces magnifiques arbres aux feuilles rouges sang en automne. Il apprécia la beauté de cet endroit au milieu d’immeuble noircit par la pollution et l’abandon d’entretient. Il croisa surtout Yue à l’entrée d’une des petites bâtisse de trois étages. Il posa à peine les yeux sur lui, mais son regard fut tendre. Il ne voulait pas être trahis, alors il ne s’attarda pas.

Il ne vit pas M. Andô en personne mais son « secrétaire ». On voulait simplement quelques places dans son hôtel.

_Je fais déjà pas mal de publicité pour vos maisons de la luxure, même ceux de bas étages. C’est un peu abusé de votre autorité sur moi, je trouves… argumenta Hagi, mécontent.
_On veut juste envoyé nos plus belle créatures. Deux filles et un jeune homme. Votre maison marche très bien. Puis cela pourrait excusé les écarts de votre frère, le petit benjamin…
_Je la pensais réglée cette affaire. C’était déjà relativement humiliant d’avoir un frère aussi crétin, mais de l’avoir laissé au moins de la victime en question pour être son jouet sexuel l’est encore plus !
_Je vois que vous avez le sens des affaires et que rien ne vous échappes monsieur. Je vais donc rendre cela plus officielle, plus légitime. Vous aurez 10% de leur recette, et on n’oubliera jamais à nos plus gros clients de venir ce détendre chez vous.
_20%…
_15... Je ne peux pas monter plus. C’est déjà ne fleur que nous vous faisons…

Hagi finit par faire un geste de la main qui signifiait qu’il acceptait. Il sortit, cette fois-ci sans être accompagné. Il apprécia. Il se sentit moins oppressé et moins surveillé pour aller saluer le jeune Yue. Quand il le chercha plus qu’un peu, il s’approcha de lui et lui proposa une cigarette. Il s’en alluma une et ensuite celle du jeune homme avant de recracher la fumée. Il soupira.

_Alors ? On devient quoi ? On se fait encore plus désiré que moi...

Yue selaissa glissa dans la cuisine près de Goto et s’appuya sur la surface detravail. Celui rangeait les quelques courses qu’il avait acheté en compagniedes membres de sa famille. La petite criait de joie malmenant son père et Tetsuse reposait dans le canapé semblant faire fit des multiples protestations aiguëde la gamine aux cheveux blond. Le plus jeune grimaça puis se rappela depourquoi il s’était ainsi isolé dans la pièce…et cela avant que le cadet ne desUemura ne lui fasse une remarque désobligeante.

« _ Ouai j’avoue que j’ai peut être des goûts un peu spéciaux mais jetenais à dire pour ma défense que les milkshakes à la fraise ou au chocolat c’estdélicieux… j’aime bien le parfum banane aussi. En gros presque tout ce qui estsucrée. Par contre j’aimerais que tu me parles un peu de ton frère si ça ne te dérangepas trop. Je sais que tu trouve que j’ai mauvais goût et que peut être tu n’approuvemême pas notre relation…si on peut appeler ça comme ça… mais j’aimerais biensavoir ce que tu en penses malgré tout. Ton avis m’est particulièrement précieuxen fin de compte : plus que je ne le pensais. P’têtre bien que t’es devenumon ami… au lieu de mon larbin. »

Il se pencha et lui embrassa la joue fugacement avant de s’éclipser félinement.Aussi vite il était apparut dans la cuisine, aussi vite il avait disparu. En fait il se trouvait être dans la chambreet se changeait tout en attendant que son petit discours fasse un bout dechemin dans la tête de son ainé. Celui-ci mettait toujours un temps àcomprendre ce qu’il disait. Ce n’était pas une lumière mais il possédait bien d’autrequalité heureusement. Il était à la fois curieux et tremblant d’appréhension desavoir ce qu’il en dirait ou se qu’il en penserait : avait il peur deperdre son premier et seul ami ? Peut être bien en effet… C’était nouveaupour lui et il avait donc du mal à s’y faire. Enfilant un pull à grossesmailles de couleur noir par-dessus son short en jean il se dirigea enfin dansle salon pour récupérer le cellulaire. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’ilse mit à sonner. Il venait tout juste de le toucher du bout des doigts et commepar enchantement celui-ci avait réagit au contact… Secouant la tête et sereprenant il décrocha avant que son visage ne vire complètement de couleur. Leteint pâle qui lui allait si bien en temps normal se transforma en un signe demauvais augure. Se penchant légèrement sur la table du salon il se mit àsoupirer avant de se raidir complètement en approuvant d’un bref murmure.
Yue se leva lestement puis fit un signe aux autres personnes présente dans lapièce avant de s’excuser et de sortir en vitesse. Il n’avait même pas eut letemps de prendre le restant de ses affaires ni même de dire au revoir à Gotoqui se trouvait encore dans la cuisine au moment où son paternel avait appelé.Mais pour une fois il se souciait fort peu de se qui pouvait bien se passerdans la tête de ces nouveaux amis…Sa famille comptait plus que tout à ses yeux…Monsieur Andô… Fubuki Andô…était tout ce qu’il lui restait : la personnela plus chère à ses yeux et dans son cœur…alors apprendre qu’il avait étéblessé et cela pas du tout par hasard le mettait dans un état étrange. Entre larage et la peur de le perdre, la limite était très fine.

Lorsqu’il pénétra dans l’enceinte son père adoptif était allongé sur un épais matelas.Le lit entouré de voile couleur pourpre empêchait en partit qu’on voit sonvisage contusionné par la douleur. Yue en ressentit immédiatement la teneurpour avoir souvent expérimenté ce type de blessures…tous types de blessuresmême pour être exact. Il se pencha sur le plus vieux en posant une mainrassurante sur la sienne lentement. Sentantenfin ses phalanges se détendre lentement il fit signe au médecin de ne pasperdre de temps. Celui-ci retira sans délicatesse les éclats de plombs qui se trouvaientfichés dans son épaule et dans sa hanche droite. Le jeune tueur à gage se fitviolence pour supporter les cris muets de son père. Les lèvres pincées et la mâchoirecrispée, celui-ci se releva tentant de s’assoir sans pour autant relancer labrûlure cuisante de ses plaies.

« _ Lescoréens sont de retour au japon, j’en suis certain. De nombreuses personnespourraient souhaiter ma mort, même les plus viles… mais personnes ne me laisseraitun tel message ! Ils sont venu pour se venger de moi…mais plus que toutils vont certainement s’en prendre à toi. Prends garde et redouble de prudence…Je ne veux pas que rentre seul chez toi… un ami à moi te raccompagnera chaquesoir jusque dans ton appartement et y dormira si tu n’y vois pas d’inconvénientbien sur…
_ Sansvouloir vous offenser ou vous désobéir je préférerais rentrer seul. Jechangerais de vêtement pendant un moment de façon à ce qu’on ne me repère quetrès difficilement… me balader avec un gorille comme garde du corps ne feraitqu’attirer l’attention sur moi. Je serais prudent je vous le promets… Surtoutfaites bien attention à vous père… Je ne veux pas devoir m’inquiéter pour deuxpersonnes. »

Des semaines plus tard il se rendit dans le bâtiment pour voir son père. Celui-ciétait encore souffrant et n’acceptait aucunes visites extérieures mis à part lasienne et des personnes extrêmement proches. C’est donc ainsi qu’il croisa Hagidans les couloirs. Celui-ci s’entretenait avec le secrétaire de son père, il sedirigea donc dans la petite cour intérieure pour fumer plusieurs cigarettes etsurtout surveiller la rue avec application. De là où il se trouvait il avaitune vue imprenable sur n’importe qu’elle petite ruelle et surtout sur n’importequel individu étrange. La chambre de Fubuki ne donnait d’ailleurs que sur cettepetite cours de pavés gris. Un long moment se passa sans que rien n’attire sonattention. Hagi choisit ce moment pour sortir puis lui tendit un nouveau petit bâtonnetblanc de nicotine. Une fois que celui-ci dégagea un fin volute de fumée.

« _ Jene me fais pas désirer… j’ai malheureusement eut des impératif. Je suis désoléque vous ayez été reçue en ses termes… En général monsieur Andô est un hommefort aimable et tient personnellement à régler ses problèmes avec les autres.Ce ….vautour….a qui vous avez eut a faire n’est pas le plus méprisant des nôtres mais il ne rivalise pas de sympathie avec notre chef. La prochaine foisje suis certain qu’il vous recevra si nos petites querelles intestines sontfinies… »

Hagi sourit légèrement et haussa les épaules. Il repensait au marché qu’il venait d’accepter avec les hommes d’Andô. Jamais il n’avait pensé, malgré la guerre qui faisait rages, que ces trois personnes étaient des mouchards. Ils étaient là pour surveiller les allées et venues de certains coréen, et surtout Hagi, voir s’il ne passait pas un contrat avec la triade. Il ne pensait pas être mêlé de si près à cette histoire, mais il le faudra, tôt ou tard, ne serai-ce que pour son frère.

_Peu importe pour M. Andô. J’ai moins peur de m’énerver sur son secrétaire que sur le chef. Il dégage tellement que même moi et mon égo surdimensionné, je me mord la langue avant de dire quelque chose ou d’élever la voix. Bon, tu t’en moques sûrement, mais je comprends pas pourquoi me filer des prostituées officieuses. Je ne vois pas du tout ce que ça leur rapporte, ils me prennent assez d’argent comme ça. Bref. Je te demande pas de prendre parti ni de dire quoi que ce soit. Pour en revenir au fait que tu étais occupé, je peux comprendre. J’ai entendu dire qu’il y avait des conflits. Et que t’as faillit perdre la vie… Evite d’amener Goto dans tes règlement de compte s’il te plait. Il a du mal à s’en remettre depuis.

Il lui fit un sourire en coin. Il savait très bien que Yue n’avait pu présager qu’il se ferait attaquer par un « mort ». Lors de la confrontation avec Kim dans ce bar, Goto était avec lui. Le pauvre fuyard s’était mit en boule sous une table en hurlant par moment, complètement paniqué. Même quand Yue le ramena, il n’avait plus dit un mot et quittait à peine son appartement.

Hagi pencha doucement la tête et s’osa à passer une main dans les cheveux du jeune blond. Il avait tellement envie de l’embrasser, mais il avait l’angoisse que quelqu’un les aperçoivent. Il jeta sa cigarette et le regarda avec un léger rire.

_Aufait, de la part de Goto. Il m’a dit de te dire qu’il nous donnait sa bénédiction, même juste pour du cul. Même si j’en ai rien à faire de son accord. J’ai encore le droit de faire ce que je veux de ma vie. Il m’a ajouté que t’avais sûr des goûts pourris pour être attirer par un homme comme moi. Je suis très beau, mais j’ai un sale caractère et je suis invivable. Mais, après, on fait ce qu’on veut, il y peut-être un miracle pour quelque chose t’attire en moi en dehors de mon physique et que si t’en a besoin, alors, fonce. Il ne voit aucun avenir pour nous deux, car je suis bien plus vieux que toi. Notre couple ne finira que par se finir, alors il espère que tu t’attacheras pas à moi et que tu sauras profiter des bons moments à mes côtés, s’ils existent. Puis, pour sa conclusion, que je partage avec lui. On a besoin de ça tout les deux, ça ne peut pas nous faire de mal, la vie est ainsi faite. J’ajoute que c’est super énervant de recevoir ça de mon plus petit frère et que je ne comprends pas comment t’as pu lui demander son avis, aussi mûr a-t-il été en voulant te répondre.

Il lui pinça le nez et regarda l’heure de sa montre. Il n’était pas si tard. Ils pourraient aller au restaurant si Yue en avait le cœur et le temps. Il savait que son père était très mal en point. Il préféré alors s’abstenir de lui proposer une sortie. Il avait encore sûrement besoin de rester auprès de son père. Il regarda derrière lui. Il y avait des hommes qui fumaient et qui leur jetaient des regards qu’une fois de temps en temps. Il poussa un peu le jeune blond dans l’ombre du bâtiment. Le petit corps se retrouva contre le mur froid et légèrement humide. Il avait lui-même du mal à le voir dans la pénombre, se trouvant quelques minutes auparavant sous une lumière crue. Il lui vola au début un petit baiser tout en passant une main sur sa hanche. Il l’attira contre lui et continua de laisser ses lèvres goûter avec retenue, cette bouche fines, jeune et rose. Il se recula doucement et embrassa son front.

_Tu … Tu m’appelles quand t’auras la tête à sortir un peu… Ou pour nous voir, moi et Goto. Je m’arrangerais pour me faire remplacer…

Ses doigts parcoururent ensuite ses clavicules, puis remonta jusqu’à son cou, il tira doucement sur le col. Il dénuda une partie de l’épaule de Yue. Il y avait un pansement. Goto avait raison, il avait été touché pendant la fusillade. Bien sûr qu’il savait qu’il prenait des risques vu son travail ! Mais, il espérait que c’tait un surhomme ou que la chance se penchait souvent sur lui. Défaut professionnel, et surtout curiosité professionnelle, il retira le pansement. C’était qu’une vilaine égratignure, la balle ne l’avait pas traversé, mais quand même. Il reposa doucement les gazes dessus. Une cicatrices de plus.

_Tu sais, quand t’es blessé, tu peux venir me voir. Je peux faire en sorte qu’il reste moins de trace. C’est toi qui recousu ? C’est du beau boulot pour un amateur, mais… Ca va laissé une cicatrice horrible… D’après Goto, t’en ai recouvert. Enfin bref, ça me gêne pas de te donner un peu de mon temps pour te soigner, au contraire. J’adore ça. Pas prendre soin des gens, on est d’accord. Mais de soigner…

Il lui vola un autre baiser et s’arrêta avant de regretter de repartir, à moins qu’on quémande un peu plus sa présence. Soudain, il fut frapper par un souvenir.

_Au fait, toi qui traines souvent avec les petits voyou de la ville ou surtout dans les endroits où il traine. T’as entendu parlé d’un américain, cheveux platine, jeune qui n’a pas froid aux yeux. Je le trouve douteux… Et bien trop près de Shun. Mais ce n’est pas pour ça que je suis paranoïaque. Shun n’a jamais attendu que je le quitte pour se retrouver avec des gens violents et cons. Mais, quand je l’ai rencontré, il avait une drôle de façon de me regarder. Si tu sais pourquoi il est là. Je voudrais pas me retrouver avec un vengeur sociopathe car sans le vouloir une connaissance à lui est mort entre mes mains. J’ai eu beaucoup de problème comme ça que je suis parti me faire une expérience aux Etats-Unis. Si tu sais rien, ce n’est pas grave. Je vais pas abuser de ton temps de toute façon, t’as forcément mieux à faire …

Il dit cela en espérant que le jeune homme le retienne, mais juste encore un peu.

Yue sourit tristement à l’annonce du charisme incroyable que dégageait son père. Hagi n’avait pas tout à fait tort cet homme dégageait une autorité naturelle qui ne souffrait aucune désobéissance. Pourtant l’adolescent avait aussi connu son côté doux et protecteur qui n’était rien d’autre que celle qu’il affichait en son unique présence. Il haussa à son tour les épaules puisqu’il savait parfaitement qu’il ne devait en aucun cas parler de sa faiblesse… Car tout le monde possède un talon d’Achille. Et il savait parfaitement être celui de Fubuki Andô… Quand bien même il adorait le gérant du love hôtel il n’était pas prêt à risquer la vie de son sauveur pour une hypothétique bonne entente. L’un d’eux avait prouvé sa fidélité lorsque l’autre venait juste de pénétrer sa sphère intime… Pas de quoi réfléchir quant aux choix qui s’offraient à lui donc.

« _ Il n’est pas si austère que ça… Et puis contrairement à ce que tu peux pensé il est bien moins sournois que ce serpent de secrétaire. Et aussi bien moins avare d’explication… Il n’est juste pas apte à remplir ses fonctions ce qui est très rare venant de sa part… Même grippé il travail en général. Bref… Pour ce qui est de cet incident avec Goto je suis vraiment désolé… Je ne pensais pas que ce foutu coréen avait put survivre à ça. En général mes proies succombe toujours…c’est ma première erreur mais ce sera la dernière. Cette même connerie à faillit attirer des problèmes bien plus grave à Monsieur Andô. Ce que je ne saurais décemment pas toléré une nouvelle fois… Goto n’a pas de soucis à se faire. Il n’a rien à voir dans cette histoire et vu le temps qu’il a passé sous le comptoir à gémir comme un enfant je pense même pouvoir dire que personne ne l’a vu…De toute façon c’est pour moi qu’il était venu à la base. Le seul en danger c’est moi et donc je ne saurais que lui recommander de ne pas trop traîner avec ces temps ci… »

Il lui sourit tristement tout en signifiant qu’il était très sérieux. Cet avertissement ne tenait pas juste pour le cadet mais aussi pour lui qui se trouvait assis non loin. Ni l’un ni l’autre des deux frères ne possédait de formation militaire ou mafieuse, ils auraient tôt fait de se retrouver du plomb dans la cervelle s’il continuait par ses temps de guerre à rester auprès de lui. Les éloigner un peu des litiges était la seule chose raisonnable qu’il avait trouvé à faire même après des heures, voir des jours, de réflexion intense. Il le laissa ébouriffer ses cheveux même s’il avait l’impression d’être encore un gosse lorsqu’il faisait ça. Puis il écouta attentivement l’avis de son nouvel ami avant de rire de bon cœur. Les deux yakuza qui montaient la garde non loin se regardèrent plusieurs fois interloqués avant de murmurer entre eux avec surprise tout en fixant la silhouette frêle de Yue qui en profita pour sortir une cigarette et la fumer avec nonchalance.

« _C’est vraiment un petit rigolo ton frère… Il me fera toujours rire ! Je ne lui ai demandé son avis que parce que c’est un ami… En général on fait ce genre de chose lorsqu’on est avec quelqu’un de proche. Chez nous, je veux dire dans la mafia, c’est même pire. On préconise de ne jamais se poser avec qui que se soit et si telle était tout de même le cas il faut demander à chacun d’entre nous se que nous en pensons et on doit juger la personne après tous l’avoir rencontré. Je te raconte pas l’horreur… »

Se levant pour lui dire au revoir il se laissa entrainer dans la ruelle une fois de plus sous le regard des deux molosses qui ne savaient vraiment pas quoi en penser. L’un d’eux tira même une arme de sa poche comme pour être sûr qu’on ne ferait aucun mal au petit protégé du chef. En ces temps ci mieux valait pécher par excès de prudence que le contraire. Pourtant un seul geste rapide de la main du plus jeune l’en dissuada… On ne discutait jamais ce yue disait ou faisait. C’était ainsi… Tout le monde savait plus ou moins son rang et la place qui lui serait attribué alors par la suite.

« _ Je t’appellerais lorsque les choses se seront un peu calmer… Goto a raison de penser que c’est dangereux d’être avec moi en ce moment. Je viens à peine d’échapper au gorille qui me suis partout, je ne veux pas que l’un de fou se prenne une balle perdue juste parce qu’il se trouvait être avec moi à ce moment là… Pire encore, si Kim se rends compte que vous êtes une de mes faiblesses qui sait ce qu’il pourrait vous faire subir. Je ne veux pas me faire entrainer dans une histoire dont je ne maitriserais rien. Ne pas contrôler la situation me rends nerveux… »

Il lui vola un second baiser, s’attardant un moment pour l’approfondir. Ses mains étaient solidement cramponnées aux pans de sa chemise blanche. Il huma son parfum à la fois masculin et légèrement doucereux avant de la lâcher pour de bon et de le repousser un peu du plat de la main. C’est ce moment que choisit le plus vieux pour inspecter son épaule qui n’était pourtant pas l’endroit le plus atteint de son corps. Il sourit timidement puis haussa les épaules en guise de gage de son indifférence totale.

« _ Je pense que tu images très bien tout seul le nombre de cicatrices que j’ai. Je ne les caches vraiment pas… Je n’en ai pas particulièrement honte non plus. Lorsque je porte un short ce n’est qu’un faible aperçut de centaines d’autre recouvre le reste de ma peau. La plupart ne sont pas si laides que ça tu sais… avec le temps elles s’estompent plus ou moins. Et puis ça me rappelle combien je dois être prudent, chaque fois que je ne l’ai pas été je me rappelle ce que chacune d’entre elle représente. Je vais te dire un petit secret, Goto n’est pas très observateur et celle-ci n’a été causée que par une balle perdue… Ne sous estime pas les coréen il ne vise absolument jamais au hasard… La blessure que j’ai reçu se trouve au niveau du dos et pas au niveau de l’épaule. Et elle est bien moins jolie tu peux me croire… Si tu veux je viendrais me faire soigner…mais la plupart du temps je ne peux même pas me déplacer jusque chez moi, alors venir jusque dans ton appartement serait un miracle qui ne me serait que difficilement possible. Si j’te passe un coup de fil tu pense être capable de me retrouver n’ importe où ? »

Il sourit lui montrant que derrière cette proposition anodine il était non seulement sérieux mais il lançait aussi une sorte de défis. Yue perdait constamment trop de sang lors des affrontements armés où il se retrouvait blessé. Du fait de sa faible constitution il n’était pas rare qu’il tombe complètement en anémie et ne sombre dans l’inconscience juste après s’être mis en sécurité. Lorsqu’il envoyait un appel d’alerte au secours c’était toujours extrêmement bref et pas très concis. Il se doutait légèrement qu’on ne pouvait qu’avoir très peu de chance de le retrouver avant qu’il ne se réveille et suture lui-même les bords de la plaie.

« _ Dylan… Tu veux mon avis sur ce mec ? Il est avec les coréens, alors je ne peux pas vraiment l’aimer. Il me surveille depuis qu’il est arrivé au japon et franchement il me fait froid dans le dos. Ca m’étonnerait fortement qu’il se soit fourré dans les jupes de ton ex pour faire joli… Mais après je ne le connais que de vue et de réputation donc je ne peux pas t’en dire plus. En ce moment on se charge de faire une surveillance rapprochée sur lui puisqu’il est à ce qu’il parait la source de nos problèmes. Le bras armé de Kim en quelque sorte ! Un fichu rat si tu veux mon avis… Et tu sais parfaitement pour répondre à ta question intérieur que je ne veux pas que tu partes… malheureusement tu ne pourra pas indéfiniment rester ici. »

Il lui sourit et vola un dernier baiser fugace avant de le repousser avec douceur et lui montrer la porte d’un geste discret.

« _ c’est plutôt à toi de ne pas oublier de m’appeler. Je compte sur toi Hagi… J’attendrais ton appel avec impatience… »