Avoir le diable au corps PV Shun (terminée)

Dylan était encore un peu trop concentré sur le visage fascinant. Il eut une belle surprise. Il sursauta sans feindre et repris vite son rôle d’artiste. Il n’eut même pas le temps d’apprécier la simple nudité de son corps. Objectivement, il n’avait pas un réel attrait vu sa maigreur, mais Dylan adorait ça. Il n’aimait pas les corps parfaits, mais ceux qui avaient des choses à raconter, charmant ou non. Il lui demanda de rabattre ses genoux osseux sous le menton et de se mettre légèrement de profil. Il voulait dessiner ses cottes qui grattaient la peau pour s’enfuir. Il se leva subitement et exploita toutes ces lumières pour avoir des ombres parfaites, celles qui donnaient tout le sentiment à son œuvre.

La silhouette commençait à prendre forme et les phrases du chanteur le travaillait. Lui aussi s’était-il fait abuser ? Ces mots, ces métaphores étaient si proches de celle que Lizy avait utilisé. Il n’osait le lui demander et continuait à dessiner. Il put enfin apprécier tout le charme du chanteur quand il s’attarda sur les détails : une courbe, une ombre, un grain de beauté.

Ses yeux commençaient à être rouges de fatigue. Il poussait souvent jusqu’à la dernière once d’énergie qu’il avait. Il n’aimait pas dormir en état de conscience. Il attendait que le sommeil le gagne malgré lui. Ce qui lui arriva. Son crayon dérapa. Il s’était endormi en pleine œuvre d’art.

Le lendemain, il se leva, la bouche pâteuse et des traces de crayons plein les doigts. Il se frotta la tête pour continuer le processus de réveil et s’étira comme un chat. Il ne perdit pas de temps pour se lever et rassembler ses affaires. Il n’eut même pas le plaisir d’aller voir le chanteur dormir, il le trouva bien trop matinal. Il se prit un grand verre d’eau et lui fit un sourire fatigué.

_Merci. Et désolé de m’être endormi chez vous. Je comptais sincèrement partir et pas abuser. Puis au moins, je suis un des rares hommes qui couchent dans votre canapé si j’ai bien compris. Là, je vais rentrer. Je dois finir un truc, mais ce soir, je vous enlève. Rien à faire de ce que vous aviez prévu. Gare à vous. Je sais où vous trouver.

Il lui fit un clin d’œil avant de quitter l’appartement au « volant » de son skate. Il arriva rapidement à l’habitat qu’il partageait avec deux autres étudiants. Il y avait une fille française qu’il connaissait déjà intimement et une jeune homme coréen. Ils étaient tout deux très agréables et chaleureux. Ils avaient accepté Dylan sans jamais lui poster trop de question à part le premier jour sur ses habitudes de vie. Il était sûr que même si maintenant il leur disait qu’il avait fait de la prison, il ne le jetterait pas. Ils avaient établi une relation très amicale, bien plus qu’une relation de simple colocataire. Il y avait leur chambre ou leur intimité leur permettait presque tout, puis les salles communes où chacun respectait les règles de vie. L’appartement était de plus relativement grand et se trouvait à cinq minutes à pied de la plus grande rue de Shibuya. Dylan était vraiment satisfait de cette trouvaille, ayant vécu dans bien pis avec ses propres parents.

Une fois chez lui, il laissa chaussures et skate à l’entrée. Il salua Marie d’un baiser sur le sommet de la tête. Elle était seule, Jung Park étant à ses cours de médecine. La jeune française était penchée sur plusieurs photos qu’elle travaillait à l’ordinateur. Elle était dans la même école que Dulan. C’était là-bas qu’ils s’étaient rencontrés. Ils n’étaient simplement pas dans la même filière. Il était dans le dessin et elle dans la photo.

Elle releva le nez de son ordinateur portable et se gratta l’arrête du nez avec son stylet avant de lui sourire. Elle était vraiment ravissante, châtain clair, quelques tâche de rousseurs sur un nez long et coquin, des lèvres pulpeuse, de grands yeux noirs et de taille moyenne, ainsi que des courbes digne d’une pin-up. Sans ses petite tâches, elle aurait pu avoir des airs de Dita, plus jeune. Il n’avait pu résister à venir visiter sa chambre en pleine nuit.

_T’as encore découché ?
_Ouais, quelques soucis hier.
_Ca se voit oui. Et ton projet ?
_Je vais le faire aujourd’hui… Je fais ça au boulot, t’inquiètes pas madame la flic !
_Je sais pas comment tu fais pour conserver ton travail sincèrement. Râla la française.
_Le patron m’aime bien et je ramène pas mal de cliente avec ma gueule d’amour… ricanna Dylan.
_Hm, oui, mais là, ce n’est pas le cas. Prend mon fond de teint pour le bleu de l’arcade.
_Merci, tu me sauves ! Je te revaudrais ça. Un soir, tu sauras rien et tu vas juste hurler mon nom… lui susura-t-il à l’oreille avant de courrir dans la salle de bain.

Il prit une douche et commença par tartiner son visage au maximum pour avoir l’air le plus présentable possible. Ensuite, il enfila un jean un peu plus serré que le baggy qu’il portait. Il tombait relativement bas et était coupé de façon à ce qu’il se replie partout. Il opta pour un debardeur près du corps, violet et enfila un pull à capuche, sans manche sur le tout. Il soulignait son corps et lui arrivait sous les fesses, le tout en gros fil de coton. Dans son sac, il enfourna son projet protéger d’un tube en carton très épais, sa plaquette d’aquarelle et des lanières de boxe blanc cassé. Il repartit aussitôt pour aller travailler. Il arriva en retard. Il s’excusa simplement et dit à son patron qu’il resterait un peu plus tard. Le gérant était assez jeune et compréhensif. Il ne dit rien vu la bonne foi du jeune homme. De plus Dylan se portait souvent volontaire pour les livraisons ou alors l’aidait gratuitement à ranger la boutique après son shift. Il était serveur dans un manga café.

Il posa ses affaires derrière le comptoir et épingla son badge nominatif. On lui avait dessiné une jolie tête de chaton à côté de son nom, ses collègues et le patron le comparant aussi à un chat à boire tant de lait. A peine était-il entré que des jeunes filles l’admiraient discrètement, souriant timidement et teintant leur joues d’un rouges innocent.

Il se servit un verre d’eau et avala plusieurs cachet de vitamine avant de garder le fond du verre pour rincer ses pinceaux. Il sortit son dessin qu’il étala sur un coin du comptoir et continuait les subtil dégradé qui donnaient du relief à son œuvre. Le patron ne dit rien non plus et s’arrangeait même pour que Dylan ait à bouger le moins possible. Toute façon, il n’y avait pas foule ce jour là et l’employé n’oubliait jamais de travailler même quand il dessinait, ce qui lui arrivait souvent. Sauf à un moment, il refusa de rendre un service à des clientes. Elles voulaient une photo avec lui. Il chercha du soutient auprès du propriétaire, mais ce dernier le jeta dans la gueule du loup.

_Eh, Die, c’est pas cher payé pour la liberté que je te laisse !
_Mais je travaille !!! C’est pas comme si, je foutais rien ! Gueula le plus jeune.
_Aller souris !

Toutes excitées, les jeune filles prirent une pose adorable avec Dylan. Puis au grand malheur de l’américain, l’audace de ses filles donnèrent du courages aux autres. Il vaqua rapidement à ses occupations, un peu agacé. Puis, il finit par sourire.

_T’imagine toutes les midinettes que je pourrais me faire n’empêche… se vanta Dylan
_Ouais, autant que toutes les midinettes que j’aimerai me faire… soupira le patron, rêveur.
_Ah, non t’es dégueux ! Lollicon va ! C’est comme ça que vous dites ? Non ?

Dylan grimaça à l’idée de voir son patron avec des filles d’à peine 15 ans, les trouvant déjà un peu jeunes pour lui.

A la fin de son travail, il partit à son école pour déposer son projet dans le casier du professeur. Il repartit ensuite se trouver de quoi manger avant d’attendre Shun devant chez lui. Les lumières étaient éteinte. Il n’était pas encore chez lui. Il espérait qu’il arriverait un moment ou un autre. Il s’imagina ensuite que le chanteur pouvait sûrement se trouver auprès d’un homme et qu’il ne passerait pas chez lui de la nuit. Il aurait tout raté. Puis soudain, il y eut du bruit. Il se retourna et se cacha derrière l’innombrable boites aux lettres. Il se colla contre le mur et respira le plus calmement possible. Il était dans le hall de l’appartement grâce à quelqu’un qui sortait. Les gens n’étaient pas méfiant ici et le laissa entrer. Ce doux parfum d’amande, ces mèches rouges sous le bonnet, cette finesse. C’était Shun ! Il arriva doucement derrière lui alors qu’il attendait l’ascenseur. Il passa brusquement un bras autour du cou et le serra contre lui. Il le sentit se débattre. Cela l’amusa grandement, mais il le rassura vite.

_Je vous avais dit que je vous enlèverais…

Il le relâcha assez lentement pour lui prendre le bras et le tira hors du bâtiment. Il se moquait bien de ce qu’il avait à faire ou non. Quelques rues plus loin, il y avait un homme qui les attendait avec une moto. Il balança casque et clés à Dylan. Il avait une tête de voyou, les cheveux coiffé en arrière, une cicatrice à l’arcade sourcilière, le visage marqué par l’alcool et le regard par la drogue. Il menaça Dylan de mort s’il ne prenait pas soin de son véhicule. L’américain hochait la tête pour dire qu’il avait compris et donna un casque au chanteur. Il chevaucha la bête et attendit de sentir les mains sensuel du chanteur entouré sa taille. Il remercia son ami d’un signe de tête et referma la visière de son casque. Il roula dans la ville à toute vitesse, slalomant entre les voitures, coupant de temps en temps par le trottoir. Il fit un petit détour pour longer le long de la baie de Tokyo. Il adorait la vitesse et encore plus sur une moto. Il revint vers le quartier, dans le quartier des plaisirs. Il gara la voiture et un adolescent, plus jeune que Shun et Dylan faisait le garde devant une porte d’une maison de massage. Il lui donna les clés de la moto.

_Surveille la bien, elle est à Shira.
_Comment t’as fais pour avoir la bécane de Shira !!!
_C’est simple, il est dingue de moi…
_Tu te tape le fils d’un yakuza… J’y crois pas… T’es mon héro, mais moi je veux la fille…

Dylan rit de bon cœur et lui ébouriffa les cheveux. Il se retourna vers Shun et lui prit la main avant d’entrer. Il salua une vieille dame au brushing monstrueux, le maquillage digne d’un camion volé et la cigarette greffée à sa lèvre. Il lui envoya un baiser et elle cracha avant de leur ouvrir une porte qui menait à une cave. Ils arrièrent sous le bâtiment. L’endroit puait le sang, l’alcool et la transpiration, ainsi que l’humidité. Il y avait beaucoup de monde, avant tout des hommes et quelques prostituées qui occupaient leur temps libre. Au milieu, il y avait une petite arène où des hommes s’affrontaient. On n’entendait que des gens hurler, des bruits de coup, d’os qui craquaient ou de corps qui tombait sur le tatami. Dylan se fraya un chemin avec quelques coups d’épaule. Il salua quelques connaissances et arriva au bar. Il commanda une vodka caramel à Shun, et pour lui, un simple verre de boisson énergisante.

Il trinqua avec le chanteur et soudain, on le tira subitement. On le fit monter au dessus des gens et le voilà que le public le fit glisser sur la foule avant de le jeter dans l’arène. Il était tout excité, sentant toute l’adrénaline des gens. Il entoura ses poings de ses bandes et lança son sac au chanteur, ainsi que son pull. Le combat allait commencer. Les pari se criaient d’une personne à l’autre…

Morne journée. Du gris dans le ciel, de la bruine dégueulasse qui colle aux vêtements et vous glace jusqu’aux os. Voilà tout ce qu’il fallait à Shun pour décider qu’il ne sortirait pas travailler ce jour là. S’étirant lentement il s’approcha de la théière qui était pleine d’un liquide brunâtre et étrangement odorant et en versa dans son mug. Il y jeta également deux sucre puis se dirigea avec son saint Graal vers le bureau près de la fenêtre. Là il observa un moment les passants comme il le faisait souvent puis s’attela à sa tache principale : écrire une nouvelle musique… Il attrapa une feuille encore vierge de toute écriture puis la posa bien à plat. Il en observa chaque contour avant de finalement se décider.

« My Soul is My ill Body

Eat me, So I could become one with you
Every little part of me become closer to you
Eat my heart too because every day your just gnaw me
Every little part of me hate you more and more

But you know I’m a masochist
A pathetic puppet whose body suffers
If you think I’m sick, you may have reason… And you don’t love me, You love Her!
But you know, I’m also a sadist…

My soul is my Body
Do not steal my heart
My soul become worry
Because my heart is uncontrollable when I’m hurt…

Eat all these part of me that you hate so much
I could at least stay close to you
Do not forget me anyway…
Because now my soul is in your body. And she can’t do anything about this!

I’m a sadist too…
Your mine no matter what happens
Love her as much as you want
Because me, I’ll kill you as much as you love this bitch.”


Shun sourit amplement satisfait, alors il se rendit compte que la nuit était déjà tombée. Son thé était devenu froid et par la même occasion imbuvable. Un bref coup d’œil lui appris qu’il était déjà dix neuf heure passé et qu’il avait donc passé toute la journée sur son écriture… Sans manger, boire ni se reposer… Il n’avait même pas vu le temps passé. Il ébouriffa ses cheveux puis décida de prendre une douche avant de sortir un peu prendre l’air.
Après tout Dylan avait prévu de l’enlevé ce soir… En y pensant il ne put retenir un ricanement : l’idée était amusante après tout.

C’est donc avec une sorte d’excitation qu’il enfila un jean déchiré et un débardeur moulant dans le même état. Faisant un brun de toilette et de maquillage, il s’appliqua à cacher les cernes qui mutilait sauvagement sa beauté puis descendît une cigarette entre les dents. Son bâtonnet de nicotine une fois allumé, il vérifia son courrier puis jeta le tout dans la poubelle qui servait à ça…enfin pas tout à fait mais il s’en fichait pas mal.
Il sortit dans la rue et inspira longuement en détendant ses muscles lorsqu’il se sentit tiré en arrière. Son corps se raidit comme par réflexe et il éprouva un mal de chien à se dégagé de l’étreinte de Dylan. Le reconnaissant il s’apprêta à le gifler ou a l’insulter de tout les noms mais ce dernier ne lui laissa même pas le temps de reprendre son souffle qu’il le tirait dans une ruelle adjacente et le faisait monter sur une moto garée non loin.

Il s’agrippa au plus vieux laissant le vent fouetter son visage. Faisant fit des précaution il enleva son casque noir et le glissa sous l’un de ses bras profitant de la sensation grisante de vitesse. Son corps était totalement endolori par le froid mais il trouvait cela à la fois relaxant et parfois même excitant. C’est donc avec une sorte de déception qu’il descendît une fois arrivé. Il reposa précautionneusement le casque lustrée puis fit un clin d’œil au gamin qui d’un coté semblait le reluqué se demandant s’il ne l’avait pas déjà vu quelque part. Et pour cause une de ces affiche publicitaire se trouvait tout près dans la rue… Shun grimaça puis entra dans la bâtiment à la suite de l’américain. Il semblait habitué puisque personne ne le contrôlait…Ce qui était plutôt incongru pour un étranger. Dans ce genre de bâtisse on allait jusqu’à contrôler son frère, son amant…a peut près tout le monde quoi… même son chien.

Ils descendirent dans une sorte de sous sol puant et aussitôt l’odeur de sueur et de sébum humain agressa les narines délicate du chanteur. Il réprima un gémissement de dégoût puis plissa le nez définitivement incommodé par ce fichu musc viril. Il s’assit au bar puis commanda un verre d’alcool fort tout en prenant bien garde de ne pas montrer sa carte. Il n’était pas majeur mais il était certain qu’à peut près tout le monde s’en fichait ici. Pourtant il préférait prendre des précautions…surtout quand à son anonymat.
Il accueillit donc le verre plein de liquide avec un peu d’euphorie. Il l’avala d’une traite après avoir trinqué avec son compagnon puis le regarda être attiré vers la scène. Shun ne le suivit pas il détestait ces jeux barbares… Il passa le sac et le pull sous son siège et continua de siroté sa boisson tout en le surveillant d’un œil distrait.

Tout ce qui risquait cet abrutit c’était un nez cassé…Du moins dans le meilleur des cas. Ce genre d’endroit était fort bien connu pour le nombre important de jeunes gens estropiés… pour ne pas dire mort pour certains. Le jeune chanteur aimait bien Dylan malgré son caractère un peu…un peu particulier. Alors il préférait être près à intervenir s’il arrivait quoi que se soit…surtout avant qu’il ne soit trop tard.
Il jeta un coup d’œil à sa poche. Le morceau de papier où était écrit sa chanson était toujours là. Il avait voulu le montrer au jeune homme mais celui-ci n’était déjà plus là. Il soupira en se demandant s’il serrait en état de le lire un peu plus tard dans la soirée ou s’il devrait l’accompagner à l’hôpital pour qu’on lui enfile une minerve.

Dylan commença à tourner autour de sa victime, puis il fit un clin d’œil à Shun et un geste qui lui informait qu’il lui dédiait le combat. La personne était plus petite, mais plus musclée. Il se jeta sur l’étranger. Dylan contra du mieux qu’il pouvait. Il répondit d’un violent poing et ramena vite sa garde au niveau de son visage. Ils firent quelques échanges amicale jusqu’à ce qu’on déclare la guerre. Cela se fit par un coup de tibias donné par son adversaire. Ils étaient comme du béton. Le blond poussa un grognement, puis quand il attaqua sa cheville, il mit un genoux à terre. Le japonais voulu l’achever, mais Dylan plongea sur ses jambes tel un félin avant de grimper tel du lierre autour de lui. Il l’assena de coup au niveau du nerf sciatique. Il perdait du terrain face à l’occidental. Un genoux dans le diaphragme le libéra. Dylan sentait le souffle lui manquer. On attendit gentiment qu’il se relève, conscient des conséquences de son geste. Ils étaient l’un, l’autre à l’extrémité de l’arène. Puis un regard, un seul et ils s’élancèrent comme deux furies. Au dernier moment, Dylan fit un pas en arrière, faisant une rotation de 90°. Un coup de coude dans la mâchoire. Un tour complet autour de son camarade de jeu. Un coup de poing dans la tempe. Il s’arrêta là, attendant que son adversaire se remette un peu. Le japonais fit trois pas avant s’écrouler au sol et tapa sur le tatami, donnant la victoire à Dylan.

On hurlait et huait à la fois. On n’aimait pas trop voir un étranger gagner et d’autre avait remporté gros au pari. Un homme monta sur l’arène, le même homme qui avait prêter sa moto. Shira. Il calma la salle d’un sourire. Il chopa Dylan par le col et le transperçait de ses yeux noirs. Tout le monde s’attendait à ce qu’il le jette, mais non, il lui donna un langoureux baiser surprise. Il lui avait offert un cachet d’exctasy par la même occasion. Il leva ensuite fièrement le bras du jeune homme pour affirmer qu’il avait gagné et lui donna une petite liasse de billet. L’américain lui donna un léger poing sur l’épaule et descendit pour rejoindre le chanteur. C’était bien sûr grâce à sa relation charnel avec Shira qu’il avait eu son entrée dans ce genre d’endroit. Il était venu la première fois grâce à un contact, mais à peine avait-il mit un pied dans cet endroit qu’on lui crachait dessus et qu’on le menaçait. On finit par le laisser monter pour lui donner une bonne leçon, ce qu’il reçut, mais sans s’être joliment défendu. Il avait séduit ce fils de yakuza. Le soir même et il l’invita panser ses plaies ; simple excuse pour l’amener dans son lit.

Il s’assit au bar et laissa ses yeux bleu dévisager longuement le chanteur avec un petit sourire. Il était arrivé en boitant. Il se désintéressa de son invité pour soulever son jean. Sa cheville était rouge et commençait à enflée. Il avait sûrement une entorse. Ce n’était pas cassé, il en était sûr, vu le nombre de fois où il s’était cassé quelque chose. Il vida un verre d’eau et commanda un autre verre à Shun. Il lui confia que ce genre d’occupation le faisait vivre. Il se sentait vivant quand il recevait un coup et s’accrochait à la vie quand des fois il pensait mourir de ses blessures. Soudain, une main vint l’interrompre dans son discours…

Au même moment, quelques minutes plutôt, une tête familière au chanteur se trouvait dans cet endroit plein de violence et de testostérone : Goto Uemura. Il voulait se changer les idées et avait demandé à Yue de s’en charger. Il n’aurait jamais pensé qu’il l’aurait amené dans ce genre de « soirée » et sentait une forte ironie de la part du tueur professionnel. Il était encore moins à l’aise qu’au dispensaire. Mais, il comprit vite aussi que Yue avait son importance. Shira était venu discuter avec Yue et demandait des nouvelles du vrai grand patron, monsieur Andô. Il avait vraiment le bras long. Ils s’étaient éloigner pour discuter et le jeune homme avait admirer Dylan. Une fois l’affrontement finit, il était complètement excité et ne voulait qu’une chose, une nuit avec lui. Il n’attendit pas longtemps avant de le rejoindre. Il était tant sous son charme qu’il n’avait même pas remarquer le chanteur assit en face de lui. Il ne se cacha pas pour le draguer.

_Eh chéri, t’as été époustouflant et on se moque bien de ce que penser la plus part de ces nationalistes. Tu es un homme comme un autre et tu te défend bien. Sincèrement, t’étais tellement sexy… Ca te dirais pas qu’on …. Boit un verre tout les deux… Puis après, j’aimerai bien qu’on … Enfin tu vois…
_C’est dingue, tu parle, tu parle, ta bouche s’ouvre et se ferme sans cesse, mais je comprends que dalle … Tu vois pas que je suis déjà occupé, car à en voir tes yeux, tu veux te faire défoncé. Trouves un autre con, c’est moi qui décides avec qui je veux coucher, pas le contraire…

Goto sursauta. Il avait juste capté deux trois mots dans les phrases, puis soudain, il releva son regard un peu plus loin. C’est là qu’il fut frappé par cette chevelure de sang, cette silhouette élancée et efflanqué qu’Hagi eut le droit de posséder un petit temps. Il fit un sourire en coin à Shun et un petit salut de la tête. Il lui chuchota à l’oreille qu’il avait bien de la chance avant de les laisser tranquille.

Dylan rapprocha sa chaise de Shun et balaya d’un air mauvais l’endroit. Le jeune homme se faufilait dans la foule pour rejoindre un jeune blond. Yue Andô. Beaucoup de monde lui avait dit de ne jamais avoir de problème avec lui, même Shira. Alors , monsieur faisait tout pour l’éviter. Il était certes impulsif mais pas idiot. Les combats continuaient tranquillement. Puis, Shira, jamais loin ne cessait de le regarder. Dylan lui rendit un sourire. Ils échangèrent un regard complice et il lut sur ses lèvres mesquines « He want you… ». Il rit et se mordit la lèvre en observant le chanteur. Puis soudain, il pensait à Shira, à Goto, et aux jeunes filles au café.

_Vous êtes tous des petits cachotiers au Japon, de quoi être d’éternel frustrés… J’adore ça. C’est vrai qu’au lit quand vous dîtes non, ca veut dire oui ?

Il s’approcha du chanteur et huma son odeur tel un fauve avant de venir feuler dans son oreille.

_Alors, dis moi non…

Ses lèvres effleurèrent celles de Shun avant de descendre sur son menton qu’il caressa à peine et il vint lui mordiller le cou. Autant quand il était nu, devant lui, il n’avait aucune envie de lui. Or là, il n’avait aucun papier pour dessiner, alors ses yeux voyait toute sa beauté. Il avait ce genre de visage qui était si attractif, comme une malédiction. Il lui donna un coup de dent un peu plus fort, passionné. Il quitta la petite table où ils étaient assis et passa dans un étroit corridor avant de s’enfermer dans un placard remplis d’alcool. Il poussa lentement le jeune homme contre les caisses qui sonnaient joyeusement. Il s’osa à quelques petits câlins, l’enlaçant simplement et de léger baiser dans son cou, avant de venir le dévorer au sens propre. Puis il se fit un peu plus entreprenant. C’est que soudain, dans ses caresses, il tomba sur le papier du chanteur. Il lâcha subitement le chanteur et jeta un œil sur les paroles. Ce fut au début bref, car il voulait lui donner un petit baiser. Il finit par s’asseoir sur quelques bières et lut plus attentivement. Il lui rendit le papier et sourit.

_Je suis ce genre de mec tu sais … Tu m’as refroidit là.

Il s’étira et lui fit un grand sourire, mais ses yeux le désirait toujours autant.

Shun le regarda approcher légèrement titubant. Ils avaient échappés à la fin de soirée dans un hospice mais visiblement de pas grand-chose. Il renifla de dédain puis s’occupa de continuer sa discussion avec le barman sans se soucier de l’américain qui semblait vouloir un peut d’attention. Il l’entendait se plaindre et parler de la douleur lancinante de sa cheville mais le chanteur n’y prêtait même pas une oreille distraite, non il faisait justement tout pour ne pas avoir à entendre les stupide lamentation d’un homme barbare et sauvage….
La violence à l’état pure, voilà ce qu’il avait vu quelques secondes plus tôt, quelque chose qu’il détestait mais qui le fascinait en même temps. Cependant c’était quelque chose qu’il n’était pas près de cautionner pour l’instant, et peut être même jamais par la même occasion. Il se redressa et s’apprêta à lui lancer une réplique cinglante quand Goto apparut dans son champs de vision. Cet énergumène avait le dont d’hérisser encore plus chaque cheveux qu’il possédait. Dès qu’il ouvrit la bouche, les yeux du plus jeune devinrent deux lacs noir et impénétrables, la haine se lisait sur tous les traits crispés de son visages. D’abord ce Yakuza, puis Goto…Dylan semblait se faire la moitié de la populace… Shun était exclusif et il le resterait…ce genre de sentiments lui donnait la nausée. Peut être était ce parce que dans le fond il était ainsi. Visiblement par pour les même raisons mais le résultat était fondamentalement le même…

«_Je n’ai pas de chance non… Figure toi que les gens normaux ne pense pas qu’à baiser le plus offrant. Si t’avais autre chose que le sexe dans ton cerveau peut être que tu l’aurais compris espèce de raté… »

Shun laissa la bouffée de colère faire son office. Ce genre d’endroit était emplis de gens dont la seule et unique préoccupation était qui occuperait son lit ce soir. Pour de l’argent parfois, pour du désir ou bien même juste pour s’amuser… mais lui n’était pas comme ça. Les hommes se succédaient sans aucuns espoirs de lendemain parce qu’il voulait simplement se prouver à lui-même qu’il n’était tout simplement pas aimable… Qu’il n’avait rien pour retenir les gens près de lui. Il froissa le papier dans la paume de sa main…
Dylan était de genre de personne. Le genre de personne qui ne prenait pas soin des autres, le genre de personne qui ne se souciait que de lui-même et qui en définitive finissait toujours par faire du mal à ceux qui l’entoure. Shun ne voulait plus subir la peine ou la douleur… A présent il voulait juste rentrer. Tout en regardant autour de lui il lu sur les lèvres de Shira ce qu’il disait puis secoua la tête exaspérer. Pourquoi tout le monde semblait croire que sa seule préoccupation était ce qu’eux, communs des mortels, attendait de la vie.

Il laissa pourtant Dylan lui mordre le coup, parcourir sa peau fragile et doucereuse. Son visage resta pourtant stoïque, peut être même convulsé de dégoût… Je ne suis pas comme tout les autres… Voila ce qu’il aurait voulu lui dire. Pourtant il n’y parvenait simplement pas, parce que le jeune homme lui semblait être comme tout le monde. Et attendre les même chose de lui que des autres… Un trophée sur un tableau de chasse.
Il ne réagit pas aux baisers, pas même aux caresses….son corps était comme son âme gelée, las, fatigué de ce monde et de tout ceux qui le peuplait et l’entourait.

« _Je sais que tu fais partie de ces gens là. Je ne serais jamais l’un de ces papillons éphémère que tu accrocheras à ton tableau de chasse. Je ne serais jamais la conquête dont tu pourras te vanter auprès de tes amis. Sais tu pourquoi ? parce que je ne supporte pas qu’on se serve de moi… J’ai vu dès le début que tu étais comme ça. Il suffisait de te voir agir, de te voir parler…J’ai l’habitude des gens comme toi. Ils se succèdent dans mon lit et ne font qu’une chose : me mépriser. Et finalement tu deviendras comme eux… Un pauvre bougre qui ne me feras que du mal. J’ai assez souffert pour ne plus en redemander… Après tout je préfère à présent me faire souffrir moi-même. Au moins je n’ai que moi à blâmer. Garde ton désir pour toutes tes autres conquêtes… Hommes, femmes… peut importe. Je suis exclusif et invivable… »

Il réajusta son haut puis désigna le papier griffonnée d’un geste nonchalant pour lui faire signe de le garder et d’y réfléchir. Après tout il en avait de nombreuses copies encore étalées sur son bureau. Il sortit lentement de la réserve tout en prenant soin d’attraper une bouteille au contenu odorant et piquant. Il la déboutonna et but lentement au goulot avant de s’approcher du dit Shira en riant.

« _Alors visiblement je voudrais qu’on me baise… Pourquoi pas en effet… Mais peut être te serais tu trompé de proie non ? Je n’aime que les hommes qui me brise, qui me frappe et qui me font du mal… Seraient tu de ceux-la ? »

Ces yeux étaient tels deux orbes hypnotique. Il les avait fichés dans ceux de son interlocuteur et ne les détourna pas, pas même pour une seconde d’inattention. Ses lèvres se contractèrent en un léger sourire qui acheva de parfaire son visage au teint de poupée. Il jeta un regard circulaire tout en cherchant Dylan du regard. Il voulait du spectacle ? il allait en avoir… S’il voulait comprendre quel genre de personne il était en dehors de la scène il allait avoir tôt fait de le découvrir… Car par delà son masque de perfection et de beauté , il n’était qu’un monstre sans cœur. Il allait le rendre jaloux… peut être même malade. Et c’est ce qu’il voulait.
Il déposa la bouteille sur une table non loin, le couple qui s’y trouvait ne leva même pas les yeux vers lui. Cela fait, il se colla contre le jeune Yakuza laissant ses doigts fins parcourir la forme sinueuse de ses muscles. Puis il colla ses lèvres près de son oreille prenant la voix la plus suave et la plus sensuelle qu’il avait.

« _Si tu m’apprivoise, alors je t’appartiendrais toute la nuit…et tu ne saurait le regretter. Mais si tu n’y parviens pas, alors je serais au plus offrant. »

Dylan resta un moment seul dans les stocks à réfléchir. Il finit par taper dans le mur en bton et se tira les cheveux.

_Pourquoi t’es partie ?!! J’aurais pas peur ! Peur de laisser quelqu’un entrer dans ma vie, même à la surface de ma vie … Je ne veux pas qu’on prenne ta place, mais je me sens seul tu sais ? J’ai besoin de quelqu’un…

Il renifla et essuya rageusement quelques larmes qu’il venait de verser, continuant de regarder en l’air comme si sa sœur pouvait le voir. Il finit par sortir et là, il fut foudroyé sur place. Il voyait Shun, pendu au cou de Shira, du moins presque. Cela revenait au même pour lui… Il reconnaissait surtout ce regard chez le yakuza, celui emplis de vice et de désirs. Il ne comprenait pas ce qu’il faisait. Il venait de le fuir pour courir dans bien pis. Il serra la poing.

Shira accueillit Shun avec un grand sourire quand il arriva et il s’étonna à ce qu’il venait de lui dire. Il recracha sa fumée de cigarette en l’air. Il se mit à rire.

_Te frapper ? … Dylan t’as parlé de notre entrevue ou quoi ? Je frappe les gens, à moins qu’on me frappe, j’aime qu’on ne se laisse pas faire. Mais je peux te briser les reins…

Il passa un bras derrière son dos et l’attira doucement contre lui. Il avait un sourire carnassier. Il lui attrapa ensuite le poignet avec fermeté et chuchota tel un serpent prêt à le mordre.

_Pour info, on me chauffe pas pour jouer avec moi… Tu veux que je te baise ? Alors, c’est fait. T’as plus le choix. Je te donnerai pas le loisir de choisir plus offrant…

Sa main était remonté au niveau de sa gorge et il l’avait légèrement resserré. Il le fit reculer et comptait l’amener avec lui à l’étage. Dylan fonça. Il poussa les gens qui l’entouraient, sans ménagement et quand il arriva à leur hauteur, il poussa violemment Shira.

_Eh ! Tu me fais quoi là ! Tu peux te taper qui tu veux, pourquoi lui ?! Merde !
_J’ai rien fais, c’est lui qui ne veut que ça. T’es pas assez doué pour le satisfaire gamin, c’est rien… Une prochaine fois…

Dylan grognait et retira ses mains si sales qui touchait le corps de Shun, puis il entraina le chanteur plus loin. Shira était un peu déçu, il aurait aimé avoir ce chanteur, maintenant ! Mais, il restait amusé. Dylan colla Shun contre un mur et le tenait par le col.

_Eh ! Tu te foues de ma gueule sérieusement ! J’ai été bien plus respectable que ce mec ! Tu joues à quoi ? Tu viens de m’envoyer chier pour aller voir quelqu’un de bien pire ! J’essaie de comprendre, mais là je ne vois pas ! Pourquoi moi et pas lui hein ?!!! Puisque je te dis qu’il était pire que moi !

Il le relâcha doucement et colla son front contre le sien.

_Pourquoi … Moi, je veux pas te donner l’exclusivité, mais je ne sais pas où ça va nous mener et que tu vas le regretter. Si tu refais des trucs comme ça, je sais pas si je vais buter le mec, ou toi. Sincèrement… Je te ramènes !

Il se redressa et le tira avec aucune douceur derrière lui jusqu’à la sortie de l’antre. Shira fit un clin d’œil à Shun et lui fit signe de l’appeler quand cela le chantait. Une fois dehors, il arrêta un taxi et sortit des billet froissée de sa poche qu’il donna au conducteur, ainsi que l’adresse. Il le regarda un long moment avant de refermer la portière, mais il finit par l’ouvrir à nouveau.

_Je peux comprendre que tu ne veuilles pas souffrir encore, mais merde !!!! Cours pas dans son lit ! C’est pire que si t’étais avec moi pour un soir ! T’es trop con !!!

Il referma la portière et s’alluma une cigarette. Puis soudain, Shira sortit du salon de massage, des hommes se mirent devant le taxi pour qu’il ne parte pas trop vite. D’autre se placèrent derrière Dylan pour le retenir par les bras. Le yakuza pénétra dans la voiture et bientôt la voiture jaune s’en alla à toute vitesse. Cela se passa bien trop rapidement. Dylan s’était mit à courir derrière le véhicule, mais aucune chance de le rattraper à pied. Il savait que Shira ne lui ferait pas de cadeau et ça le mettait hors de lui. Dylan se mit à détaler, courant aussi vite qu’il le put sur le seul chemin qu’il connaissait : l’appartement de Shun. Il sentait son souffle lui manquer, il transpirait à grosse gouttes et sa cheville lui irradiait toute la jambes, mais il continuait d’avancer aussi vite qu’il le pouvait.

Dans la voiture, on n’y alla pas par quatre chemin. Il commença par une gifle contre le moindre refus du chanteur et le plaqua contre la banquette arrière. Il sentit les fibres du pull céder sous ses mains. Il s’arrangea pour l’effeuiller juste qu’il fallait et fit son affaire. Le conducteur dut faire un grand détour pour que Shira eut le temps de finir. On lâcha le chanteur devant chez lui. Dylan était là, trempé par la sueur et la bruine qui recouvrait la ville. Il avait l’air détruit quand il vit l’état des vêtements du chanteur. Ca recommençait. Et bien sûr, comme avec Lisbeth, pour lui, c’était encore de sa faute …

_Je peux le tuer pour toi si tu le souhaites…

Shun se fichait pas mal qu’on puisse lui faire du mal. Son cœur était comme une grosse pierre, il était complètement anesthésié et fixait d’un regard plein de dédain et de défi shira. Dylan n’était pas très loin, il pouvait le sentir. Son regard pesait sur sa nuque avec une insistance entêtante. Comme éberlué par la scène qui se jouait devant lui, il ne semblait pas comprendre. Ouvrant et fermant la bouche constamment, il tentait certainement de remettre ses idées en place mais à grand peine. Et pour cause, Shun n’avait pas de logique propre. Juste la linéarité d’un esprit malade que seul l’un de ces semblable peut comprendre. Il détourna son attention de cet américain au teint blafard pour à nouveau se focalisé sur l’objet de toute ses attentions. Il dévisagea alors le yakuza de la tête aux pieds.

« _Je ne suis pas du genre à me défiler. J’ai pas mal de défauts certes mais certainement pas celui de « chauffer » quelqu’un pour jouer. Le jeux du chat et de la souris ne m’intéresse que si la souris se fait dévorer à la fin… »

Il senti les mains moites et imposantes de son vis-à-vis parcourir sa peau pour s’arrêter sur sa gorge délicate. Là, la pression s’accentua petit à petit pour devenir intolérable…Du moins pour n’importe qui de normal et de censé. Shun, lui, n’en avait que faire. Au contraire il trouvait même la sensation de manquer d’air très agréable . Il l’avait déjà testé de nombreuses fois et connaissait toutes les étapes successives : d’abord, les sens s’émoussaient, puis la vue se troublait en même temps que les membres devenaient gourds et indolores. Tout le corps semblait ensuite anesthésie avant que des taches sombres ne se forment sur sa rétine. Puis c’était en règle général le chaos totale, le néant absolu et rien d’autre que cette sensation grisante que votre vie ne vous appartient plus depuis longtemps. Que c’est une force étrangère qui vous régit, vous et votre vie de A à Z… La sensation de glisser lentement mais sûrement dans les limbes d’un enfers éternel…
Mais l’euphorie et l’excitation laissa aussitôt place à la désillusion. Déjà l’oxygène imprégnait de nouveau toutes ces cellules et emplissait ses poumons laissant derrière lui des tissus meurtris et une indéfinissable sensation de brûlure. Il hoqueta bien malgré lui et aspira goulûment ce gaz dont il ne voulait pas en émettant un sifflement sinistre et caractéristique de la strangulation. Ne se posant aucune question, toujours endoloris par le manque de dioxygène, il se laissa tirer mollement dans un coin un peu plus calme. C’est là qu’il dut affronter sans détours la colère de Dylan. Une révolte farouche qui ne lui faisait absolument pas peur et à laquelle il savait parfaitement répondre par le mépris. Prenant un temps de réflexion pour bien comprendre tout ce qu’il lui disait, shun laissa les mots naître dans sa gorge avec une violence et une arrogance qu’il se connaissait bien.

« _Je n’ai pas l’exclusivité ? tu ne l’as pas non plus… C’est plutôt évident il me semble. Tu n’es d’ailleurs personne pour vouloir quoi que se soit de moi, ou penser me connaître. Pour la première fois tu m’as parler hier…. Pour moi ça ne vaut rien, pas plus que ceux qui ne me connaissent que d’une nuit… Cet homme est censé être pire que toi ? Non, bien au contraire tu as tort, tu te fourvoie sur toute la ligne ! Et sais tu pourquoi ? Parce que en effet c’est un enfoiré de la pire espèce, un fou dangereux et un pervers consommateur de chair mais…et bien oui il y a un mais… mais jamais il ne me feras de mal. Et sais tu pourquoi ? parce qu’il n’atteindra tout simplement jamais mon cœur. To sous tes airs de gentil garçon tu vas m’attendrir, me ronger jusqu’à l’os de tendresse jusqu’à ce que tu ne puisses plus que me briser… Et c’est ça que je veux éviter à tout prix ! Qu’il me fasse autant de mal physiquement qu’il le voudra, je ne ressens plus rien… Surtout pas à ce genre de traitement… »

Il se dégagea sèchement en observant le sang afflué de nouveau sur la parcelle de peau qui avait été malmenée par le jeune étranger. La couleur laissa bien vite place a un violet marbré et douloureux qu’il connaissait fort bien. Son articulation irradia de façon désagréable et lancinante mais il ne cilla même pas. Se détournant de Dylan, il s’approcha de la sortie à grand pas.

« _Autre chose, tu es comme ces âme grouillantes, ces masses sombres qui me tirent vers le tréfonds des ténèbres. Tu as l’audace de te penser différent de tous ces fans qui tu stigmatise… mais regardes bien tu es comme eux. Tu ne connais que Shun l’artiste, pas Shun l’homme. Tu pensais désirer quelqu’un tout à l’heure mais en fait e n’est que mon image que tu aimes de la sorte. Shun l’homme le voila ! Et ce n’est qu’un centième de ma folie… Une infime partie de l’iceberg de ma personnalité… »

Il sortie cette fois ci pour de bon. L’air frai gifla douloureusement son visage et des gouttes de pluies s’immiscèrent dans la moindre parcelle de vêtement qu’il possédait. Elles lui éclaboussèrent la peau pour finir leur course folle dans son cou et sur ses clavicules. Il maintint ses paupières close un moment savourant la morsure glacée de l’eau froide et ses vertus dégrisantes. Il pénétra enfin dans l’habitacle de fer et il secoua légèrement ses cheveux pour les débarrasser de toutes les larmes du ciel qui s’y étaient invités sans son autorisation. Il jeta un dernier regard dehors et apprécia le rassemblement de personne plus douteuse les une que les autres. Il ricana même lorsque le plus vieux entra dans le pseudo taxi et lui décocha un coup de toutes ses maigres forces.

Il se laissa faire… Tout ça lui était complètement égal. Tout ceci avait un petit goût d’habituel, un petit goût de nostalgie et de passé. Il ne se sentait même pas abusé vu la situation. Il ne se sentait pas même humilié ou brutalisé… C’est pourquoi lorsqu’il arriva devant chez lui aucuns traits de son visage n’avaient changés. Il frotta ses avant bras à présent nus pour les réchauffer puis traversa d’une ou deux enjambées le caniveau qui le séparait de Dylan. Il releva le menton et ficha ses deux orbes sombres dans celle aussi clair que de l’eau du plus vieux.

« _Soit sans craintes, la première fois ils brisent ton corps, la deuxième ils brisent ton cœur et la troisième ils brisent ton âme…Après tu ne ressens plus rien même pas un peu d’humiliation. Pour ce qui est des coups le dernier en date m’ayant cassé le bras gauche et deux cotes je trouve que celui-ci n’est qu’un petit joueur. Ce n’est qu’un fils à papa qui se pense plus puissant et supérieur qu’il ne l’est. Pas la peine de t’apitoyer sur mon sort ou bien même de me plaindre… Pas la peine non plus d’éprouver la moindre compassion pleurnicharde. Comme je le disais plus tôt mon cœur n’est plus qu’un gros bloc de pierre intouchable…ce n’est pas lui qui y parviendras. »

Il ouvrit la porte menant au sas de l’entrée puis se ravisa. Il sortit un parapluie d’un des petits pots noir qui se trouvait dans un coin puis le lui tendit. A vrai dire il ne lui appartenait pas vraiment, pour ne pas dire pas du tout. Mais personne ne se soucierait qu’il ne soit pas à sa place alors autant qu’il serve pour de vrai. Il arborait toujours son masque d’indifférence quand il pointa avec insistance le manche du parapluie à celui-ci.

« _Prends ça sinon tu vas attraper la mort à rester sous la pluie. Je ne voudrais pas être responsable si tu attrapais une pneumonie. D’ailleurs sache une chose ça aurait put arrivé d’une manière bien plus affreuse. J’aurais put être avec toi, j’aurais put tenir à toi… Et shira aurait pût être jaloux que tu me préfère à lui…Et au final s’eut été pire que la situation actuelle pas vrai ? Tu vois il y a du bon dans le mauvais. Et puis ta façon à toi de te prouver que tu existe c’est les combats ? moi c’est de me détruire… C’est comme ça, on ne change pas la nature même d’un être humain… Son esprit est façonné à son image depuis l’enfance. »

Il avait ouvert le parapluie de toile noire et le lui tendit avec une insistance toute particulière avant de retourner vers le hall. Une fois de plus il se stoppa dans son élan avant le palier se rappelant soudainement de quelque chose d’important. Il fit un geste nonchalant vers les vêtements complètement détrempés en soupirant de plus belle.

« _Tu n’as même pas pris soin de mes paroles…Elles doivent être complètement fichues ! J’espère que tu prends un peu plus soin des personnes que tu aimes que se soit de près ou de loin… Sinon je ne donne pas cher de leurs sorts… »

Et cette fois ci il n’eut plus rien à ajouter. Il pénétra pour de bon dans l’entrée et y resta un moment. Le clapotis régulier de la pluie sur le bitume l’apaisa un peu tandis qu’il se laissait glisser contre le mur à la peinture aussi immaculée que les ailes d’un ange. Et ainsi, il pleura…Tout d’abord avec retenue, puis il laissa céder les igues qui retenaient tous ces mauvais souvenir, tous les mauvais traitements qu’on lui avaient infligés. Et ces larmes se transformèrent bien vite en sanglots silencieux.
En face de lui, se trouvait un portait de la vierge marie. Elle lui souriait avec bienveillance semblant surveiller le moindre de ses faits et geste sans le juger. Elle était la seule témoin du chagrin de sa pauvre âme en perdition… Il n’était plus qu’un ange déchu après tout… Même dieu l’avait oublié en ce bas monde.