Dans la rue, au bas d'un immeuble ... (terminé)

Dylan était arrivé au Japon depuis déjà un an. Il avait réussit sa première année dans son école de dessin et pas sans peine. Il avait une colocation sur Shibuya, non loin de son école pour lui éviter de payer des transports. Son métier d’étudiant se trouvait dans le quartier aussi. Or, il passait son temps à Shinjuku, il trouvait les gens bien plus attrayant dans ce coin là, puis il avait des airs du quartier où il vivait au centre de New York. Jusqu’à maintenant, il avait fait presque toute la tournée japonaise de Shun Shiroi. Il avait simplement adoré rien que le nom de cette tournée « Pain go round » avec l’affiche d’un carrousel où on chevauchait des mannequins en plastique, Shun au milieu tel un pantin désarticulé. (désolé, je me suis laissé quelques liberté). Il n’avait presque pas mangé, ou très peu, quand il était vraiment affamé, mais dormait souvent dehors avec très peu de change. Il sentait souvent le bouc à certain concert à son grand bonheur car cela éloignait les jeunes groupies. Puis pour lui, un lavage dans un lavomatique public, c’était un repas en moins. Il préférait sentir le fauve que mourir de faim. Ce serait bien bête de faire un malaise pendant un de ses lives. De plus, Shun était le seul artiste qu’il allait voir en vrai ne serai-ce que pour l’esthétique du show et surtout tout le côté théâtral. Il n’arrivait pas en avance, passant souvent le temps à se balader, ou alors s’il l’était c’était parce qu’il dormait devant la salle. Sinon, il avait juste à poussé des coudes et il se retrouvait toujours, devant. Il était bien au milieu, face au chanteur, collé à la barrière. Les gens hurlaient, l’acclamaient, gesticulaient de joie. Lui, il ne bougeait pas. Il le fixait simplement, sans faire un seul geste. Ses grands yeux bleu ne pouvait le lâcher. Il lui arrivait parfois de pleurer à certaine parole, comme s’il s’était inspiré de sa vie, du moins plutôt de sa moitié. S’il savait …

Sinon, quand il était sur la capitale, il savait où habitait le jeune homme, mais jamais il ne l’avait harcelé, ni même approché. Il lui arrivait parfois de le croiser vers Shinjuku, où même dans la rue. Il le voyait souvent seul et ensuite entouré de fan et d’admirateur, même de curieux. Dylan restait à l’écart, le regardant simplement. Il ne comprenait pas, c’était une personne normal, pourquoi accourir comme s’il était une divinité. Lui, c’était différent, il voulait être le plus proche de lui, juste parce qu’il payait cher et ce n’était pas seulement pour entendre sa musique, mais voir tout son être se donné dans chaque mot qu’il chantait… Certes, il était séduisant, mais pas au point de lui sauter dessus. Il essayait aussi de se dire qu’à sa place, il aurait déjà sortit une arme à feu pour qu’on lui laisse de l’air. Il avait sa façon de lui montrer son goût pour ses chansons, son personnage, son talent. Il lui déposait souvent des dessins sous la porte, dans la boîte au lettre. C’était la plus part du temps des portraits ou des mises en scène assez glauque de Shun. Ou des fois, juste ce que lui inspirait ses chansons. Il ne signait jamais ni ne lui laissait de quoi le contacter. Il lui arrivait souvent de se demander ce que le chanteur pouvait bien en faire …

Puis un soir, il était allé voir quelques amis. Ils avaient fait une petite soirée alcool au bas du bâtiment où vivaient la plus part des invités. Lui, n’y toucha pas. Il avait ses petites bouteilles de lait sous la main. Il était sujet au moquerie au début, puis après, il eut droit au joli surnom de « babe » ou alors « nekochan ». La plus part des camarades ce soir là était des riders, ils étaient trois à faire du roller et un seul en skate avec lui. Ils utilisaient tout ce qui trainait dans la rue comme terrain de jeu. Dylan était souvent plié de rire, ne buvant pas d’alcool, il lui arrivait rarement d’avoir des chutes aussi comique que ses confrères. Ils y en avaient qui oubliaient même de sauter et se vautraient royalement.

Il arriva un moment, ou Dylan les quitta. Il avait un projet à finir pour demain, et il avait quelques finitions à faire. Il rentra à dos de planche à roulette comme s’il était né avec. Il slalomait entre les obstacles, prenait les virage à grande vitesse. Il fit un détour par l’appartement de Shun. Il lui arrivait des fois de rester devant et de regarder la fenêtre rarement allumé. Il sortit son bloc de croquis de sa besace. Il y griffonnait sommairement l’édifice et y ajouta son imagination. Le chanteur était à sa fenêtre, regardant le ciel où la mort lui tendait la main, et en bas, d’autre main, noir, comme des ombres qui grimpaient tel du lierre. C’était ses fans. Il s’était assis sur son skate et tout en grattant, il allait et venait, se balançant sur son moyen de transport. Puis soudain, du bruit. Il rangea son crayon derrière son oreille et remit le bloc dans la besace. Il regardait au loin. Un lampadaire réfléchis une chevelure rouge sang. C’était Shun ! Il se redressa un peu plus et jeta ses cheveux d’un coup de tête. Des hommes le chahutaient. Ils étaient surtout en état d’ébriété et n’avait rien trouvé de mieux que de se prendre une proie facile. Il faisait chacun deux fois la largeur du jeune chanteur. Dylan s’approcha discrètement avec son skate et quand ils commencèrent à l’entourer et à le bousculer un peu, il roula que bien plus vite. Il gueula. « Eh ! » les hommes se retournèrent tout les trois et l’ignorèrent en l’insultant. Il descendit du skate en l’attrapant à la main tout en même temps.

_Je vous parle connard ! Vous vous savez quelle est la différence entre vous et moi ? Moi j’ai des couilles énoooooorme ! Alors que les vôtres, ce sont que des petites boules ! Moi, j’ai pas peur de m’en prendre à plus fort que moi, contrairement à vous …

L’un d’eux se retourna. Dylan parlait en anglais, et on cherchait à savoir ce qu’il venait de dire. Celui qui lui faisait face avait plus ou moins compris. Il remonta ses manches.

_Eh petit garçon ! Tu ferais mieux de courir voir maman, car ça va pas être beau.

Il avait dit cela, en attrapant Shun et commençant à laisser ses mains se balader sur lui. Dylan le repoussa violemment. Il releva son skateboard et donna un coup latéral en plein visage de l’homme. Celui-ci s’énerva et se jeta sur lui. Ils se mirent à se battre, trois contre un. Dylan encaissait facilement, il tomba à terre à un moment et retrouva son crayon à papier. Ah qu’il avait cette manie de trop bien les tailler. Il le prit en main et quand le plus costaud des trois le releva, il lui enfonça le crayon entre les deux os de l’épaule. On hurla de douleur et à la vue de l'outil dans le corps, il s’en allèrent. Dans la bagarre, son bloc était tombé hors du sac, vomissant quelques dessins aux traits qui lui étaient si particulier. Il se releva en plusieurs temps, serrant les dents au moindre geste. Il finit par attraper son skate et lui fit un petit sourire avant de ramasser ses dessins.

_Faut faire attention quand vous sortez. Vous avez pas de tazer ? On a le droit au tazer ici ?

La nuit était tombée depuis déjà plusieurs heures. La journée avait été éprouvante avec son lot de contrariétés et de crises de nerfs. Il avait enchaîné plusieurs plateau de télévision avant de travailler une bonne dizaine d’heures chez lui sur ce qui pourrait hypothétiquement être sa prochaine chanson. Il s’était d’ailleurs plutôt concentrer sur la musique , tentant d’incorporé le morceau de violon qu’il avait composer déjà plusieurs semaines auparavant. Se faisant il avait tout à coup ressentit un étrange besoin de nicotine, son paquet était vide et par la même occasion il manquait de compléments alimentaires et d’alcool… le frigo était vide en somme comme il l’était plus que souvent. Il se leva tendant la main vers le téléphone fixe puis se ravisa : il faisait nuit et prendre un peu d’air ne lui ferait pas de mal. Quand il était en mal d’inspiration il valait mieux qu’il se dégourdissent les jambes, peut être qu’il trouverait de quoi écrire au coin d’une rue… devant le spectacle misérable de la condition humaine. C’est donc dans cette optique qu’il descendit son escaliers pour rejoindre la grande artère principale de Shinjuku. Là , il avait passé son temps à traîner des pieds en remontant le boulevard jusqu’à tomber sur les magasin ou échoppes qui lui convenait. La pharmacie tout d’abord, puis une supérette pour les boissons alcoolisées.
Lorsqu’il ressortit il alluma une de ses cigarette qu’il avait acheté dans un distributeur et commença à tirer dessus. La nicotine se répandit immédiatement dans sa gorge et imprégna sa langue de ce goût si particulier. Continuant son chemin en chantonnant un air qu’il connaissait il traversa le passage piéton puis s’engouffra dans une ruelle qu’il connaissait bien. Elle menait directement devant son immeuble ce qui lui faisait en règle général gagné un temps très précieux. Ce soir il faisait un froid glacial et ayant une mauvaise circulation sanguine ses mains avait déjà virées au violet, c’est pourquoi il tentait de faire au plus court pour être très bientôt au chaud et pouvoir continuer son travail avec un taux d’alcoolémie dépassant la moyenne réglementaire.

Mais alors qu’il passait dans la grande rue il heurta un groupe d’homme. Tanguant sous le choc, il se rattrapa d’une main au mur de brique rouge qui se trouvait derrière lui et en posa le sac en plastique sur le sol bitumé. Il ne voulait pas risquer de briser les bouteilles contenant son si précieux élixir. Remettant ses idées en ordre petit à petit en se massant le front, il regarda autour de lui pour évaluer la situation. Les trois ou quatre hommes s’étaient d’ors et déjà attroupé autour de lui, pensant très certainement que c’était une femme… Ils étaient complètement ivre et Shun pouvait sentir sur eux l’odeur âpre des déjections. L’un deux avait même baver sur le coté de sa bouche, pour ne pas dire vomir dans le caniveau. Un épais filet jaunâtre coulait encore du coin de ses dents pourries… Reniflant et fronçant le nez Shun s’apprêtait à répliquer quand il entendit une fois les interpellant. L’un d’eux, le plus grand, se retourna le renâclant comme un buffle. Le jeune chanteur comprenait parfaitement l’anglais et il ricana avec plaisir de ce que le jeune homme disait. Ce qui ne fit pas vraiment rire les quatre agresseurs.

Alors que l’un des ivrognes posait une main un peu trop baladeuse sur lui, shun enfonça ses doigts dans sa chaire avec sauvagerie. Il détestait qu’on le touche sans sa permission. Mais il n’eut pas vraiment le temps d’exprimé son désaccord que son « sauveur » se jetait sur eux avec une violence toute particulière. Celle qu’on ne peut exprimé qu’en l’ayant expérimenté de nombreuses fois. Shun observa la scène avec une certaine curiosité et un peu d’amusement il fallait bien l’avouer. En effet le jeune homme ressemblait quelque peu à un animal, même ses yeux renvoyaient une lueur sauvage. Un coup de vent et un bruit de froissement caractéristique attira son attention. Le bruit des feuilles qui se plies, un bruit qu’il connaissait fort bien. Il regarda les dessins s’éparpiller au gré de la brise. Il reconnu immédiatement les traits si particulier et jeta un œil au jeune homme qui venait tout juste de faire fuir trois grosse armoire à glace à l’aide d’un simple crayon de bois.

«_Montez… Je vais vous redonner un crayon a papier et puis je pourrais peut être vous offrir un verre. Désolé pour ce qui est de la nourriture je n’ai absolument rien chez moi. C’est juste que vous feriez mieux de ne pas refaire le chemin inverse maintenant. Non seulement vous êtes affaiblit par les coups qu’ils vous on donné mais en plus ils vont revenir bien plus nombreux. Ils viennent du bar un peu plus haut et je peux vous dire qu’ils ne vont pas apprécier d’avoir l’un des leur qui a une nouvelle excroissance entre les omoplates… »

Il avait dit cela avec un ton très détaché. Il était comme ça, ne savait pas dire merci ni même exprimé sa gratitude ou sa joie. Gardant son masque inexpressif il attrapa son sac de victuailles et tapa le digicode de la porte d’entrée. Celle-ci se déverrouilla automatiquement après un petit déclic caractéristique. Il poussa la porte en bois puis se tourna vers le jeune homme qui semblait encore hésiter se balançant d’un pied sur l’autre comme le font les gens mal à l’aise. Le plus jeune ne sourit pas mais il trouva ça attendrissant à sa façon, après l’avoir vu se battre comme un forcené il le trouvait maintenant bien différent bien que tout aussi impressionnant par sa carrure. Shun était quasiment de la même taille mais ne devait pas peser plus de la moitié de son poids ce qui rendait la situation un peu choquasse.

« _Si vous ne rentrez pas vous n’aurez même pas une chance de pouvoir vous vanter d’avoir sauver le grand et célèbre Shun shiroi, il rit sans joie puis pénétra dans l’obscurité du hall sans lâcher la porte comme pour l’inviter à rentrer , et puis jeune homme comment pourrais-tu savoir ce que sont devenu tes œuvres d'art que tu me glissait si souvent sous la porte si tu ne pénètre pas dans mon antre… »

Se faisait il attendit les bras patiemment croisés sur la poitrine que celui-ci se décide. Il était déjà presque persuadé que Dylan n’allait pas se faire prier. Mais avec quelqu’un de son genre et avec un tel caractère il fallait toujours plus ou moins se méfier de ses intuitions première c’est pourquoi il attendait patiemment que celui-ci lui donne sa réponse pour continuer son chemin.

« _Une dernière chose jeune homme. Ici le port d’arme n’est pas autorisé et encore moins le tazer… Pour tout dire je ne suis même pas sur que tu n’ai pas d’ennuis à cause de ton agression de cette nuit. Ici la politique c’est que tant qu’on ne fait que toucher ou violer quelqu’un il n’y a rien de mal… Tant que je ne porte pas plainte, mon agression n’existe pas. Et tu connais beaucoup de monde qui se plaint d’avoir été emmerder sexuellement ? je ne pense pas…Donc tu as toujours tort face à la loi. Saches le, tu auras moins d’ennuis comme cela. »

Dylan le suivit calmement vu qu’il lui proposait gentiment. Son projet pouvait bien attendre. Il aurait un point en moins. Cela en valait bien la peine; un point contre sa vie. D’un autre côté, il ne voulait pas abuser. Il avait d’autre amis dans le quartier, il pourrait très bien dormir attendre ailleurs. Il avait presque l’air de danser devant la porte. Puis la réplique de Shun le fit sourire.

_ « Le grand Shun Shiroi ? » Là, vous êtes juste Shun, un être humain comme moi. Vous me feriez monter sur scène, là ouais ce serait magique ! Perso, là, je me dis juste que je me fais inviter par quelqu’un de vraiment canon. Et gentil…

Il lui fit un clin d’œil et pénétra dans l’ « antre » du chanteur. Ses yeux firent vite le tour de la pièce avant qu’il se mette à rougir au point de tenter de se cacher avec ses cheveux. Il avait vu ses dessins ? Il savait que c’était lui ? Il avait omis ce petit détail à ce moment. Si bien que la surprise qu’on lui parle de ses croûte le gêna quelque peu. Il voulut faire mine de rien, mais c’était dur. Il ne savait plus quoi dire, ni quoi faire. Il avait l’impression que les murs de ce petit appartement se refermaient sur lui.

_Vous savez, des fois vaut mieux se nourrir de film que de savoir la vérité. A moins que ce soit une bonne vérité, sinon, je ne veux pas savoir…

Il déposa son skate à l’entrée avec ses chaussures et son sac. Puis, lentement, il s’enfonça un peu plus dans la vie privée du chanteur. Il était comme un petit animal dans un nouveau logis. Il devait faire ses repères avant de prendre ses aises ce qu’il ne tarda pas à faire. Il se dirigea vers un petit appareil d’électroménager qui avait tout l’air d’un réfrigérateur. Oui, il était bien vide; Il ne se gêna pas non plus pour fouiller dans le sac de courses. Alcool et cachets. Il grimaça.

_Je peux vous pendre un de vos laits à la fraise ? Moi tout ça, c’est pas mon délire. Lui informa-t-il en montrant le contenu du sac.

Puis, il regarda longuement le plastique blanc où il avait laissé quelques gouttes de sang. Il fit une moue et posa enfin les yeux sur lui-même. Il était couvert d’eau qui avait croupie et ses mains avaient un peu de sang de ses ennemis. Il ne pouvait voir sa lèvre inférieure qui avait laissé couler un peu d’hémoglobine le long de son menton. La trace brillait, commençant à sécher. Il jeta un œil à Shun, surtout sur sa façon de s’habiller. Il constata aussi qu’il était bien trop fin.

_Ouais, non ça ne va pas le faire …

Il s’éloigna tout en téléphonant. Il parla un mélange d’anglais et de japonais avec un ami. Il lui quémanda quelques vêtement tout en lui racontant la petite altercation. Cinq minutes plus tard, il descendit et remonta assistait avec un pantalon et un t-shirt large empaqueté dans un sac plastique. Il n’était pas pudique et se déshabilla à même le séjour. Il retira son sweat après s’être débarrassé de son blouson. Il portait en dessous, un pull très fin, noir un peu élargie, maltraité par les lavages répété. Il avait encore un débardeur. Il mit le tout en boule dans le sac et sortit le t-shirt long. Il le jaugea avant de l’enfilé. Son torse était relativement bien sculpté et il avait quelques bleus au niveau des bras ainsi que des marques blanche à peine visible. C’était de très anciennes cicatrices qui s’en allaient tout doucement. Il portait son pantalon bien bas qu’on voyait largement son boxer violet et surtout des fesses dont il n’avait à se plaindre. Le t-shirt vint enfin glisser sur son corps pour enfin l’habiller. Il fit de même avec le pantalon. Il tira sur le t-shirt et se mit à rire. Il y avait un dessin de « rabbits suicides ». C’était l’image simple d’un lapin qui balançait un parpaing en l’air, juste au dessus de sa tête.

Il se laissa tomber dans le canapé et finit par bondir.

_Ouais, non, dites moi ce que vous avez fait de mes dessins, enfaite je suis trop curieux …

Il lui fit un grand sourire, les mains lui priant de tout lui dire.

Shun le regarda passer devant lui avec un pas un peu plus assuré. Il sourit intérieurement puis s’élança à son tour dans le hall d’entrée. Il passa devant les boites aux lettres solennellement alignées et ouvrit la sienne, la 204, avant de monter à son tour les marche qui menait jusqu’à son palier. Il reprit un long moment son souffle avant de fouiller ses poches et d’en sortir le trousseau de clé. Il glissa l’une d’elle dans la serrure qui ne se fit pas prier au grand bonheur de son propriétaire qui entra d’un pas vif dans l’appartement. Ne prenant même pas la peine de se déchausser il se dirigea vers la grande baie vitrée et tira les épais rideaux bordeaux pour qu’aucune lumière ne filtre au travers. Il s’empressa ensuite d’allumé une lampe à pied qui diffusa une lumière tamisé dans toute la salle de vie.

« _Le grand Shun Shiroi était une ironie. Sur scène ou nulle part ailleurs je ne suis qu’un homme. Je ne prétend pas m’élever au dessus des autres car je ne le serait jamais. Et personne d’ailleurs ne peut être plus grand qu’un autre de ses confrère…Sais-tu pourquoi ? Parce que qu’importe qu’un homme soit puissant, riche, vénéré ou bien talentueux…il n’en reste pas moins un homme : Soumis à ses pulsions, toujours désireux de quelque chose, toujours insatisfait…De plus il demeure mortel. »

le chanteur à la chevelure de feu sourit de toute ses dents tout en se dirigeant vers un ordinateur portable qu’il alluma. La batterie était encore chargé et il n’eut de se fait pas besoin de brancher le chargeur qui se trouvait non loin. Malgré les apparences externes, l’habitation du plus jeune était parfaitement ordonnée. Seule la corbeille à papier débordait de boulette chiffonnées. Shun mettait d’ailleurs un point d’honneur lorsqu’il n’était pas totalement ivre à ranger ce qui pouvait attesté de sa présence dans ces lieux. Il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule se rendant compte que son invité était en train de lui parler. Il l’observa un moment en train d’agiter un de ces précieux lait à la fraise puis hocha la tête : après tout il irait en acheter un autre pack plein pour le restant de la semaine…De plus il lui restait le meilleur : le parfum chocolat. Ceux-ci étaient plutôt dans le placard à température ambiante pour qu’il ne soit pas frigorifié en le buvant devant sa feuille vierge ou dans son lit le soir.

« _Je vais commander une pizza pour toi. Tu préfère quoi comme parfum ? Un grand gaillard comme toi ça a besoin de vitamines et de protéines alors je me doute bien que tu vas pas prendre la végétarienne, ajouta-t-il avec un humour pinçant. »

Il le regarda se changer sans vraiment y faire attention. Il était plutôt concentré sur le combiné qu’il tenait dans sa main droite, tout près de son oreille. Aussitôt une voix mécanique et habituée lui répondit. Il commanda alors une pizza orientale puis raccrocha après avoir dit de le mettre sur le compte de Shun shiroi. En effet il savait parfaitement que la compagnie se chargerait de régler l’addition pour le peux de fois qu’il mangeait. Il ferait passé ça pour des frais de voyage.
Cela fait, il se dirigea vers sa chambre et revint après que quelque minutes se soit écoulées. Il tenait dans les bras un épais classeur à la couverture bleu roi. Lorsqu’il le lâcha sur les genoux de l’américain il sourit et s’assit dans le fauteuil en face de lui avant de croiser ses longues jambes sur la table basse non loin.

« _Tu n’as cas t’en assurer par toi-même. Tu ne le sauras qu’après avoir regarder le courrier que je garde la dedans. Peut être que tes dessins s’y trouve et peut être bien que non, dit il avec un amusement de plus en plus croissant tandis que le visage de l’inconnu devenait de plus en plus sérieux et surtout de plus en plus tendu. »

Dylan hocha la tête pour une grand oui quand on parla de pizza. Il n’avait pas vraiment faim, mais comme on en parlait subitement, il en eut soudainement envie. Puis quand il entendit le nom de la pizza, il n’en fut que plus excité. Il en avait l’eau à la bouche. Ensuite, arriva le gros classeur bleu. Il était là, sur ses genoux et le regardait d’un air hautain, voire de la provocation. Il n’aimait pas ça. Il avait peur de l’ouvrir et surtout si le chanteur ne lui assurait pas qu’ils s’y trouvaient. Ses dessins… C’était son âme qu’il lui offrait à chaque fois.

_Eh, j’aime pas qu’on se foute de ma gueule sincèrement ! J’espère bien qu’ils y sont, sinon, je risque réellement de m’énerver, aussi doué que vous soyez comme chanteur.

Il ouvrit lentement le recueil de ses fans. Il tourna quelques pages et sourit. Il pensait vraiment au fond de lui que le jeune homme les avaient jeté au pire des cas ou alors entassé dans un coin dans le meilleur. Non, ils étaient proprement rangés sous un filme. Il le referma et lui fit un clin d’œil.

_Vous êtes vraiment vicieux… J’ai cru que j’allais faire un meurtre sans prendre la peine de vérifier. Jouez pas à cela avec moi, sérieux. C’est dangereux…

Puis le bruit de la sonnette réveilla le fauve affamé qui était en lui. Il regarda le chanteur pour voir s’il se pressait à aller régler cette fameuse pizza. Il était un peu tard, mais pour lui, il n’y avait pas d’heure pour manger.

_Dîtes aufait, moi je pense que pour prendre aucun risque, je ferai mieux de rester ici toute la nuit. Et demain, je vous monterais un truc sympa dans ce monde trop … Trop droit. C’est dingue comme ici tout est trop parfait. Je m’y perd un peu. Mais depuis peu, j’ai découvert que vous étiez tous des hypocrite. Quand on soulèves la première couche, on en découvre des choses…

Il pencha la tête en arrière du dossier du canapé pour voir le chanteur. Il lâcha un petit rire et tendit les bras pour prendre la pizza. Il fit la même moue brève quand il découvrait les plats japonais. Ce n’était pas du tout les mêmes quantités qu’en Amérique. Il restait toujours sur sa faim ici. Il commença son festin. Il regarda Shun pour lui proposer une part, mais le chanteur n’avait pas l’air aussi intéressé que lui part cette pizza. Il se régala. Ces épices, et cette petite touche orientale la rendit plus que délicieuse. Il finit son repas en s’essuyant la bouche avec le pans de son t-shirt. Il se tapota le ventre et fixait le chanteur.

_Vous vous serez capable de vous mettre nu ? Pour moi …

Il attrapa son calepin de dessin et fouilla au fond de son sac pour trouver ce qui restait d’un crayon. Il était à peu prêt taillé. Il se gratta la tempe avec la gomme. Oui, il cherchait à la fois une excuse pour le déshabiller, mais il avait surtout envie de le dessiner, nu ou pas. Il prendrait ce qu’on lui donne. Il le taquinait, voir si le chanteur avait assez de cran pour se mettre nu devant lui. Dans le fond, il voulait juste l’embêter, car il commença à faire une esquisse des yeux de Shun. Ces yeux noirs, vides, plein de kôhl, pour rendre le regard plus coupant que morne. Puis bientôt ses longs cheveux, au courbes sensuel, comme flottant dans l’air, dansant dans le moindre des courant d’airs. Les lèvres, il ne fallait pas oublier ces lèvres d’où sortait un son si particulier, envoutant, inhumain. Elles étaient comme un petit bouton de rose qui jamais ne voulut s’ouvrir, préférant se renfermée sur elle-même et ne pas voir le monde qui l’entour. Il resta sur l’idée d’une rose devant sa bouche, et la toges, pleines d’épines qui lui entourait la gorge, l’étranglant et le saignant à vif.

_D’où vous trouvez votre inspiration ? Car on croirait presque que vous avez vécu ce que vous chantez … Ce n’est que plus prenant, vous touchez certaine personnes au plus profond d’eux vous savez ? … J’aime pas tellement votre style de musique, mais j’ai appris à l’aimer grâce à la profondeur de vos compositions…

Shun entendit la sonnerie au loin. Il se leva flegmatiquement puis se dirigea vers la porte d’un pas lent mais régulier. Une fois qu’il eut regarder par le judas succinctement il entrouvrit la porte puis glissa des billet au travers la fente, puis il attrapa la pizza et referma aussitôt celle-ci après avoir sommairement remercier le livreur. Il retourna sur ses pas puis après avoir poser la boite en carton sur la table basse, il reprit sa place initiale dans le fauteuil molletonné style louis XVI.

« _La vie est bien trop courte pour que je ne m’amuse pas… Surtout vu la tête que tu as tiré. C’était vraiment comique… Et puis je me contrefiche de la violence que tu pourrais ou non déchaîner contre moi étant donner que j’en fais les frais tous les jours… Tu penses peut être que je ne suis pas habituée à ce qu’on me frappe ou à ce qu’on me violente même psychologiquement ? Je suis un habitué, ça ne me fait plus rien… »

Il attrapa une cigarette et la fourra entre ses fines lèvres avant de l’allumée. Les bras croisés il jaugea un moment Dylan que ouvrait sa boite garnie de nourriture. L’odeur souleva immédiatement l’estomac du plus jeune qui dut, non sans mal, se concentrer sur autre chose. Il détestait ce subtile mélange d’huile et de friture qui au final semblait luire de gras jusqu’à lui. Il renifla de dégoût puis avala quelque cachés et compléments alimentaires pour combler le manque de nutriment de son organisme.
Une fois cela fait, il attrapa la bouteille d’alcool fort qu’il descendit plus ou moins d’une traite. Il aimait la sensation d’engourdissement que cela produisait de part et d’autre de son corps. Celui-ci , lentement mais sûrement, commençait à ressentir les effets du fabuleux cocktail Molotov qui s’écoulait dans ses veines. Shun l’écouta déblatérer sur l’hypocrisie nippone. Il se sentait comme anesthésier et il ne comprenait que la moitié de ce qu’il disait, comme si ça voix était bien trop loin de lui… trop lointaine…trop assourdie par les murs de la pièce.

« _Reste si cela te chante. Tu ne seras franchement pas le premier à dormir ici… La première serait que tu dormes sur le canapé pour tout t’avouer. Pour ce qui est de l’hypocrisie d’ICI j’aimerais bien te croire mais je trouve que tout homme est hypocrite dans le fond… Je ne vois pas en quoi nous le serions plus que les autres. C’est tout simplement que pour nous c’est mieux cacher…C’est comme la bestialité et la violence c’est dans la nature même de l’homme… Je ne pense pas que certains soit plus mauvais que d’autre, je pense que nous sommes tous mauvais et ça vaut aussi pour n’importe qu’elle sentiments… l’homme et vil et pleins de vices… »

Sur ce le chanteur se leva et fichant ses deux prunelles noires comme de l’encre dans les sienne enleva son débardeur pour le jeter sur ses genoux. Restant immobile un moment, réfléchissant, il enleva aussi sa ceinture et fit glisser le pantalon à ses pieds pour le mettre sur le dossier lentement. Après tout il se fichait éperdument de qui pouvait le voir nu ou non. Tout le monde passait dans sa chambre, pourquoi celui-ci serait il différent des autres. Enlevant en dernier son boxer, il s’allongea en travers de son fauteuil, laissant pendre ses pieds dans le vide.

« _Mon inspiration me viens de moi, exclusivement de moi. Je ne suis pas de ces personnes qui puise dans leur entourage. Je préfère le vécu car je peux mieux le chanter et le faire passer aux autres… Au publique je veux dire… Je serais incapable par exemple de communiquer la peine d’un autre… La mienne est bien suffisante pour cela… Mais je suis honoré, et même flatté que quelqu’un me dise cela… En règle général j’ai peu de retour de ma musique car je n’aime pas trop être influencer par les critiques ou les flatteries des groupies qui font le pied de grue devant chez moi… Mais en l’occurrence c’est très différent… Ca semble sincère et sortie du fond du cœur… J’apprécie donc… »

[ (...) << quartier des plaisirs]

Devait-il comprendre qu’il avait été consentant ? Alors pourquoi, pourquoi l’avait-il frappé ? Il n’était qu’un homme remplis de vice. Puis soudain, Shun ne cessa de lui cracher dessus, ou de cracher tout court. Il prit le parapluie d’un air absent, surtout concentré par les paroles profondes et lourdes du jeune homme. Bientôt, il disparut dans le hall de son appartement. Il jeta ce qui le protégeait de la pluie avant de l’écraser avec acharnement sous son pied. Il sortit le papier de parole. Il n’était pas si abîmé, mais il le déchira en deux, puis le retourna. Il sortit un stylo.

« J’en ai que faire de ton bout de papier, les paroles résonnent sans cesse dans ma tête. T’as besoin de te détruire pour vivre ? Alors me tourne pas le dos, je peux te faire vivre c’est facile. Mais, moi je reconnais quelque chose, c’est que je n’ai pas besoin que de combat pour me sentir vivre. Je pensais que tu pouvais me l’offrir. Non, tu préfères te faire baiser par n’importe qui. Je ne comprends toujours pas pourquoi tu ne veux pas que je te détruise moi… Mais t’as gagné. Tu me donnes envie de chercher plus loin. Je veux connaitre plus que le Shun que tu nous laisses entrevoir à travers tes paroles. Je sais que t’es taré, je te l’ai dit. J’aime pas ton style de musique, je n’aime que ce que tu racontes… »

Il déposa le papier dans la boite au lettre et rentra chez lui tout simplement. La jeune fille le regarda un peu sceptique, mais n’osa rien lui demander, de même pour l’autre colocataire. Dylan s’enferma dans sa chambre et écouta de la musique jusqu’à ce que la fatigue le gagne. On ne lui avait jamais parlé ainsi et il ne comprenait toujours pas pourquoi cet homme lui avait fait une scène à lui, alors qu’il n’avait rien dit à Shira. Qu’est-ce qui les différenciaient ? Shun lui-même lui avait dit en résumé qu’il n’y avait aucune différence. Pas une fois il avait jouer le gentil garçon, ce n’était pas un jeu. Il était quelques peu bipolaire. Il y avait deux lui, celui calme et celui qui faisait une névrose. Soit, il finit par sourire. Shun était comme une vipère qui venait de le mordre et doucement, très lentement, le poison envahissait son corps. Il s’accrochait bien plus à lui, il avait ce besoin profond de le connaitre, il voulait être à ses côté, auprès de cet être dédaigneux qui disait cacher une folie. Mais qu’il vienne avec sa folie ! Il voulait tout éplucher de sa personnalité ! Il avait toujours été attiré par les personnages au fort caractère ou compliqué, celui qui ne le poussait pas à avoir des habitudes dans l’attitude à avoir avec son vis-à-vis. Moins la personne était prévisible, plus il adorait ça.

Deux jours passèrent. Dylan avait décidé de camper devant l’appartement de Shun. Il voulait le voir, mais il n’en eut pas l’occasion. Soit il passait trop rapidement, quand il allait faire un tour ou ne sortait pas du tout. Il passait le temps en dessinant. Puis au deuxième soir, une voiture luxueuse s’arrêta devant l’appartement et un homme sortit. Tant de richesse dans ce quartier ne pouvait qu’attirer l’attention de Dylan. Il était grand, relativement âgé, une trentaine d’année, très bien habillé, classe et un regard très hautain. Dylan le regardait en coin. Il s’approcha de lui et le jaugea longuement. Il l’attrapa subitement par la veste en cuir et le releva pour le mettre à sa hauteur.

_Dylan ?
_Ouais … répondit le jeune sans crainte.
_Approche toi de lui encore une fois et je fais en sorte que ta vie soit un enfer…

Il le lâcha et pénétra dans l’immeuble en désolation. L’américain resta sans voix, en quelque sorte choqué. Quel vanité avait-il de lui dire cela ? Shun avait un garde du corps ?! Non, il avait juste la vanité de l’aimer avec un peu trop de passion. Cet homme était simplement Hagi. Il leva la tête vers la fenêtre de Shun. Une ombre était apparut à côté de la sienne, celle du gérant du Chocolate. La vitre était ouverte. Il pouvait deviner ce qui s’y passait. Les deux corps étaient éloignés. Il n’était donc pas venu pour passer un bon moment avec le chanteur, conclut le jeune homme. Bientôt les voix s’élevèrent, du moins de la part du plus grand des deux. Shun restait toujours loin et il était courbé, se fermant à son interlocuteur. Il avait l’air d’avoir les bras croisé ou lui tournait le dos. Ses épaules se levaient de temps à autre pour laisser échapper un soupir. Il ne comprenait pas ce que l’homme disait, s’égosillant dans sa langue mère.

Hagi était passé pour sermonner le chanteur, car il s’inquiétait pour lui. Voilà des semaines qu’ils ne s’étaient pas vu, mais il n’avait pas encore l’envie de le faire disparaitre de sa vie et donc il s’y intéressait de près, surtout s’il pouvait lui arriver quelques problèmes. Son sermon finit par des interdictions. Il ne lui autorisait pas de revoir ce jeune américain qui n’était qu’une source de chose malfaisante pour lui. Il lui disait aussi qu’il ne l’aiderait en rien à part l’enfoncer donc qu’il n’avait rien à faire avec lui. Puis, son égocentrisme lui fit penser que le chanteur faisait cela pour attirer son attention, ce qui amena à augmenter le volume de sa voix. Il ne chercha pas plus loin, ne lui demandant pas de revenir. Il voulait juste qu’il arrête de faire des bêtises avec des êtres pareils. Il partit et ne jeta pas un seul regard à Dylan qui était toujours assis en bas, dans la rue. La voiture démarra à vive allure, avant de disparaitre derrière une odeur d’essence brulé. Le jeune étudiant posa ses yeux sur la fenêtre à nouveau, voir où pouvait être le chanteur.

Shun avait passé deux jours enfermé dans son appartement. C’était sa façon à lui de se ressourcer lorsque la peine avait gagnée plus de terrain que tout le reste dans son âme. Il avait vomit plusieurs heures durant avant d’être complètement exténuée et avait rampé jusqu’à son lit ou une journée entière de sommeil agité et fiévreux ne suffirent pas à faire disparaître les épaisses cernes violacée sous ses yeux. Ce n’est qu’en fin d’après midi, vers dix huit heure qu’il se leva. Tout d’abord il ne sut pas vraiment pourquoi. Qu’est ce qui pouvait bien l’avoir sortit de sa rêverie alors que son patron en personne était venue tambouriner à sa porte plusieurs fois sans succès. Lorsqu’il comprit il n’eut qu’une envie s’arracher les yeux et les oreilles… Son téléphone portable sonnait de plus en plus fort depuis une dizaine de minute et comme il commençait à lui casser les oreilles il décrocha en soupirant. Ce fut une voix sèche et légèrement rauque qui accueillit son « allô » fatiguée. Le timbre et l’intonation le renseignèrent tout de suite sur l’appelant sans pour autant le réjouir. Il serra les poings et raccrocha après l’avoir sommairement injurié de tous les noms d’oiseaux qu’il connaissait…et dieu seul sait qu’il en connaissait un bon nombre.

Pourtant, une heure plus tard il surprit quelqu’un à sonner à sa porte. Il se leva légèrement titubant et enfila un long t-shirt à même la peau. Il lui irrita légèrement le ventre mais n’y pris pas garde. Se penchant vers le judas il soupira puis déverrouilla la porte tout en laissant entrer le plus vieux. La discussion s’éternisa désagréablement… Il détestait l’écouter lui et ses jérémiades à deux sous. Que pouvait-t il bien savoir de sa souffrance ? Que pouvais-t-il bien savoir ce qui s’était passé après sa sortie avec Dylan…Visiblement pas grand-chose. Sinon le ton ne serait pas monté aussi haut.
Shun savait pour la relation sulfureuse qu’Hagi entretenait avec yue… Il l’avait de toute façon vu dans ses yeux rien qu’à l’évocation de son prénom lors de leur dispute… Ce fut assez, son cœur se serra il le poussa vers la sortie en hurlant presque hystérique qu’il ne voulait plus jamais le revoir. LA porte toujours ouverte, il observa la haute silhouette s’éloigner avec stoïcisme, le dos très droit comme pour garder la face dans n’importe qu’elle situation.

Shun attrapa un cadre, le plus près de lui et le lança par la fenêtre ouverte. La voiture du plus vieux venait tout juste de démarré mais il ne la rata que de très peu. Ses yeux se voilèrent de rage aussitôt. Sa tristesse à l’égard du gérant de Chocolate II Luxuary s’était bien vitre transformé en haine à l’état pur lorsqu’il avait vu avec quelle facilité le plus vieux l’avait rayé de sa vie pour y mettre cet inconnu… Il sortie pied nu sur le trottoir…Et si seulement il n’était que pieds nu. Ne portant que sur lui le même t-shirt noir que la veille et un boxer il s’époumona autant qu’il le put en jetant tout ce qui appartenait à son ancien amant sur le trottoir. Les larmes ne tardèrent pas à poindre le bout de leur nez douloureusement et à couler sur ses joues tandis que sa voix déraillait dans les aiguës.

« _Vas au diable Hagi ! vas donc le baiser ce gosse qu’à même pas la moitié de ton âge ! j’en ai rien à foutre….tu m’entends j’en ai rien a foutre ! Toute façon tu m’as déjà oublié ! comme les autres…t’es qu’un enfoiré d’homme qu’à pas de cœur… »

Il se laissa tomber sur les genoux complètement épuisé. Son corps ne voulait plus du tout répondre au stimuli de son cerveau et il resta donc ainsi à fixer le vide comme une poupée désarticulée. Il ne se rendait même pas compte que les derniers passant de la soirée le regardait avec désapprobation, voire même en murmurant entre eux. Il ne leur jeta même pas un regard. Il semblait regarder au loin, sur la ligne d’horizon et voire au travers eux… Au final il semblait complètement aliéné par la douleur.

Dylan avait l’impression d’être devant un film. Or ce genre de scène, il en avait vu aux 2tat-Unis, mais ici, c’était la première fois. Il avait mal pour Shun et comprenait sa réaction de l’autre fois, du mons, à sa façon. Il ne voulait pas qu’il fasse partie des coups d’un soir, mais non plus qu’il entre dans sa vie, de perdre quelqu’un.

Il se leva et s’approcha de Shun. Il lui passa sa veste sur les épaules et tendit la main.

_Bonjour, je suis Dylan. Un étudiant très con, qui aime se battre et voit jamais plus loin que le bout de son nez. Puis qui réfléchis jamais, c’est vrai. Et il a vraiment envie de connaitre le chanteur plus profondément, voir ce qui se cache derrière ses paroles. T’être qu’un jour, il expliquera pourquoi. Mais cela, ça viendra. J’ai envie de connaitre le chanteur avec sexe ou non, amour ou non. Peu importe… Même s’il me supporte pas, je veux le connaitre …

Il lui attrapa doucement le visage par le menton et transperça ses yeux vides, noirs, comme ceux que Lizy avait lorsqu’elle le regardait. Ils étaient comme des poupées de chiffons qui cherchaient désespérément quelqu’un pour jouer avec ou leur donner l’air d’être vivante. Il regarda au loin et finit par porter le chanteur comme s’il était une princesse, une poupée de porcelaine au corps trop délicat. Il avait plus les airs d’un pantin désarticulé dans ses bras vigoureux qui le portaient sans peine. Il était vraiment léger. Il prit l’ascenseur et pénétra dans l’appartement dont la porte était toujours ouverte. Il le déposa avec délicatesse dans le canapé, puis prit une poêle avant de faire le tour de l’habitat. Il vérifiait que personne n’était entrée avec de mauvaise attention, quelques secondes plus tôt. Il y avait personne et rien ne fut volé. Il ferma porte et fenêtre avant d’arriver devant le chanteur.

Il s’était assit sur la table basse d’un grand designer, mariant nouveau et archaïque. Il observa à gauche et a droite de lui. Il y avait sur ce meuble, plein de bouteilles déjà vidées de tout leur nectar. Il y en avait une dont il restait un fond. Il la prit et se pencha sur le chanteur. Il lui ouvrit doucement la bouche en appuyant de chaque côté de sa mâchoire et lentement, fit couler le liquide brulant entre des lèvres encore tremblante de détresse. Il en vida le tout et un peu trop rapidement, si bien qu’une bonne partie coula sur ses joues rougies par les larmes. Il l’essuya avec le revers de sa manche.

_Il en faut encore … Beaucoup plus même… Dis moi que t’as fait les courses… Tu sais, je sais ce que c’est que de fuir, d’avoir ce besoin, et rien de mieux que des addictifs. Toi, t’as l’air à fond sur l’alcool. Je n’essaie pas d’abuser, ne t’inquiète pas.

Pendant qu’il parlait, il s’était levé et fouillait tout les placards. Il trouva peu de chose dedans, tout était presque vide, seul une armoire remplis de médicaments étaient garnis à ras-le-bord. C’était pour son moral, aussi bien que pour se nourrir. Il avait plus de complément alimentaire que tout les aliments de l’immeuble réunis. Il les examina brièvement avant de les remettre à leur place. Il ne trouva qu’un peu de liqueur à la noix de coco. Borie cela seul était un peu triste, mais il la prit quand même. Il ne pensait pas que, vu l’état du chanteur, il s’en soucierait. Il posa la bouteille entre les mains de Shun.

_J’ai quelque chose de plus sympa pour t’évader, tu vas voir. J’ai jamais aussi bien réussis mes projets de dessin avec ça.

Il s’éloigna un peu pour préparer le tout. Il sortit une seringue neuve et sortit le produit à mélanger et préparer. Il retira sa ceinture et s’approcha tel un assassin sur sa victime. Il s’assit à califourchon sur le jeune homme pour le bloquer un peu. Il lui fit un garrot et lui tenait fermement le bras avant de lui infiltrer la drogue en intraveineuse. Si Shun se débatait, il risquait de se retrouver avec une veine comme une tomate le lendemain, ou alors de garder l’aiguille dans le corps. Il avait prit quelques assurances, se trouvant souvent face à des gens qui refusaient cet élixir, ce poison. Il le relâcha doucement et jeta l’aiguille dans une des bouteilles de verre. Il l’allongea doucement, ou pas, prêt à utiliser la force et lui caressa doucement les cheveux.

_Détends toi et pense plus à rien. Je veille sur toi, promis, je resterai clean… Laisse toi aller…

Il prit place à ses côtés et l’enlaça doucement, un petit sourire aux lèvres.

Shun se laissa faire. Il n’avait qu’à peine réalisé que le jeune homme se trouvait ici et qu’il lui parlait. Aussi moue qu’une poupée de chiffon il se laissa transporter sans mal sur la courte distance qui les séparait de l’appartement douillet et confortable. Tandis qu’il sentait le doux ballottement il s’agrippa un peu plus au t-shirt du plus vieux. Des larmes commencèrent de nouveau à mouiller ses prunelles noires et vides. Se laissant dérivé, il enfouit son visage dans le tissu parfumé.

Tout se passait si vite et avec tellement d’indifférence dans sa tête qu’il se fichait pas mal de savoir qu’il avait été déposé sur le canapé depuis bien vingt minutes. Les bruits de l’ouverture et de la fermeture des portes des placards ne le tirèrent même pas de son état de catatonie. Il continu de fixer le vide un moment avant de se rendre compte que le liquide brûlant coulait dans ses entrailles. Il renifla bruyamment avant de tête au goulot comme un enfant le ferait au biberon… Après tout c’était sa vie à lui. Ça façon de fuir et d’oublier que même le plus parfait des homme, le plus patient… Lui-même ne pourrait jamais l’aimer. Ses sanglots redoublèrent alors que l’image du gérant se superposait à d’autres, celle d’un passé encore plus lointain. Il s’étrangla piteusement puis plus rien. C’ était comme si son corps en avait assez de pleurer, plus de stock de larmes mon ami alors il s’arrêta simplement.

Il jeta un coup d’œil à ce qui l’entourait sans vraiment s’en soucier et se rendit bien vite compte que le jeune américain était avec lui. Reconnaissant une substance libératrice à laquelle il était bien habitué il se laissa faire. Le produit mettait plusieurs longues minutes avant d’atteindre les synapse et le cortex cérébral, pendant se temps là il ferma les yeux et profita des derniers instants de lucidité et de douleur… Car après il n’existerait plus, il ne penserait plus et il ne serait donc plus. Une sensation agréable avec le temps mais toujours aussi inquiétante et obsédante.

Il se sentit soudain plus léger et sentit les effets opérés, il savait avec le temps reconnaître tous les prémices des différentes drogues. Des médicaments les plus fort jusqu’au drogues, il avait tout testé au moins une fois histoire de trouver ce qui lui convenait le mieux. Il pelotonna son visage dans le creux de l’épaule Dylan, ses yeux perçant le mettant soudain très mal à l’aise.

« _Tu ne devrais même pas vouloir me reconnaître. Tous ceux qui l’ont voulu son partit la queue entre les jambes ou bien comme lui ils en ont eut marre. Les gens me font peur depuis l’enfance… Ils ne veulent pas admettre pleins de chose. Alors je vais te dire quelque chose que je n’ai jamais dit a personne …tu m’entends JAMAIS. Même pas à mes amants de longue date que tu as put voir , comme Hagi. Quand j’étais petit, mon père trompait ma mère et puis un jour comme ça sans prévenir il est juste partit. Je suis rentré de l’école et il n’était juste plus là, comme s’il n’avait jamais existé il était partie. Ma mère n’était pas une femme forte… Elle passait son temps à être un peu malade et peu sur d’elle dans le domaine social… Alors quand elle a appris ça, lorsqu’elle a vu que toute les affaire de Monsieur Shiroi avait disparu, elle a juste perdue la tête. »

Il déglutit péniblement. Bien que l’alcool et le mélange détonnant avec la drogue fasse effet, il comprenait toujours ce qu’il disait et ça le dérangeait. C’était une vérité indicible, une vérité qui fait mal… Et surtout un secret que j’aimais personne ne devait entendre pas même satoshi. Alors pourquoi ? pourquoi le révélait-il a Dylan sans préambule et sans raison particulière ? A vrai dire il n’en savait foutrement rien…

« _Tu sais ce qui est plus effrayant dans la folie ? c’est qu’elle ne se voit pas en apparence… La personne semble totalement normale pour les autres , mais pour ceux qui la côtoie au quotidien c’est l’enfer. Voila ce qu’est devenu mon existence de petit garçon : l’enfer sur terre ! Tout d’abord, elle m’a frappé me disant que tout était ma faute, que si je n’étais pas né peut être que son mari ne serait jamais partie, qu’elle serait encore jeune et épanouie… Puis le pire est venu avec le temps « Tu aimes maman pas vrai, alors ne quitte jamais maman… » Ce genre de phrase m’a martelé douloureusement pendant tellement…tellement d’années. Je ne les comptes plus, a vrai dire je ne veux plus les compter. Et ensuite je suis juste partie comme mon père l’a fait… J’ai profité d’un jour ou elle ne m’enfermait pas à clé dans ma chambre toute la journée pou faire mon sac et disparaître dans la nuit d’encre d’un hiver… »

Il haussa les épaules. Ces souvenirs là, les plus rudes de tous, n’étaient jamais parvenue à lui arracher une seule larme. Peut être était ce parce que dans le fond c’était de là que tout venait et que avec le temps le traumatisme c’était estompé pour laisser place aux nombreuses séquelles dont il n’avait pas particulièrement conscience.

« _Certainement que je tenais de ma mère… Si on y regardes bien je suis un peu fou… »

Dylan embrassa doucement son front et lui caressait lentement le dos.

_Je ne vois pas en quoi tu lui tiens. Puis tu sais, c’est ainsi, les chien font pas des chats. Moi, je tiens de mon père. Je ne sais si c’est mieux… Puis tu sais, le fait d’être fou est si difficilement définissable. Les gens se sont fait une idée, mais est-ce qu’ils ne le sont pas eux aussi pour fondé de telles choses ?

Il posa son front contre le sien.

_Et si tu le dis, que tu es fou, c’est que tu es presque guérit. C’est pas donné à tout le monde d’avoir des problèmes pour avancer dans la vie… Aller, détend toi… Pense plus à ça… Puis, pour info. Je n’ai pas peur, au contraire, tu m’attires bien plus. Avant, je me suis toujours demandé pourquoi tu me fascinait autant, sans raison sexuelle, ni même amoureuse… C’était différent. Maintenant, je sais.

Il colla doucement ses lèvres à son oreille.

_Je suis peut-être aussi fou que toi. Et tes actes, m’aide à me sentir moins seul. Je vais te raconter quelque chose aussi, que j’ai jamais dis de moi-même à quelqu’un… J’ai tué mon père de mes propres mains. Il a fait fuir ma mère à force de la frapper, ensuite, il a abusé de ma sœur jumelle et il me tapait. Un jour, je suis rentrée chez moi et Lisbeth s’était pendue de sa faute… J’ai pris tellement de plaisir à lui exploser son crâne de gros pervers sadique et alcoolique. J’ai jamais prit autant mon pied de toute ma vie. Mais, je ne l’ai pas dit à mon psy, je serai jamais sorti sinon.

Il se redressa et posa une main sur sa fines gorge, cette gorge sensuel qui laissait échappé cette voix de velours et pleine de vie.

_Mais maintenant, que je te l’ai dit, je vais devoir te tuer …

Il laissa plané l’atmosphère avant de rire et de lui voler un baiser. Il l’informa qu’il lui faisait une blague, mais lui demanda quand même de ne pas en parler à qui que ce soit. Il avait toujours peur qu’on le voit comme un « fou », tout comme Shun en avait sûrement peur. Il finit par aller chercher une couverture et recouvra le corps du chanteur avant de s’installer sur le fauteuil et de griffonner un peu. Il l’incita à dormir, il avait du boulot demain.

Dylan s’était légèrement assoupis. Il s’était réveillé à plusieurs reprise, voyant soit les pieds de sa sœur qui pendaient dans le vide, puis des fois ceux de Shun, ou encore Hagi qu’il avait dépecé avec une rage intense. Ce n’était pas ce soir qu’il dormirait. Il s’occupa en préparant un petit déjeuner au chanteur. Il ne trouva rien dans les placards que du chocolat en poudre et du lait. Pas de café, ni même de biscuit, de pain ou autre gourmandise pour un petit déjeuner de roi. Il sortit alors simplement une casserole et fit chauffer l’eau. Dans un gros mug, il versa du chocolat et mélangea le tout. Il posa le tout sur la table basse et attendit patiemment qu’il sorte de son sommeil artificielle causé par la drogue. Même endormi, Shun avait l’air tout à fait conscient, comme une âme qui jamais ne trouvait le repos. Comme lui.

_Dis, je peux t’accompagner à ton boulot … Je te protégerai des mauvais garçons… S’il te plait. Je veux rester avec toi… Si tu dis non, je te harcèlerai jusqu’à la fin de ta vie, alors réfléchis bien …

Il lui fit un sourire en coin, avec ses yeux bleus perçant.

Shun nageait dans une sorte de brume épaisse et poisseuse. Il ne s’en sortait pas du tout et étrangement il s’en fichait pas mal. Il n’avait pas mal, ne ressentait rien. Tous ses sens étaient embrumés et enlisés…C’était agréable au final de se fondre dans ce cocon de narcotique et de drogues … Dylan n’était pas toujours aussi stupide qu’il n’y paraissait finalement. Il pouvait se rendre utile quand son cerveau d’homme marchait…

« _La folie est la folie… A vrai dire la définition même c’est ‘trouble de la raison, dérangement de l’esprit’ …J’ai regarder dans le dictionnaire quand j’avais du temps à perdre. Il me semble que je rentre plutôt pas mal dans cette case. Avec peut être ‘malade psychotique’… »

Il reprit lentement son souffle. Tentant par la même occasion de comprendre toute l’ampleur de ce que lui révélait le jeune américain. Il fronça un peu les sourcils puis pinça les lèvres avant de sourire à pleine dents. A vrai dire il se sentait un peu rassuré… Après tout au moins avait il la maigre satisfaction de ne pas être le seul fou sur cette planète…Bien qu’elle soit déjà majoritairement peuplé de gens décérébrés !

« _A ta place j’aurais fait pareille… Donc je ne peux pas te jeter la pierre ou quoi que se soit qui s’en rapproche. Si je me laisse frapper et maltraité c’est parce que maintenant je le veux bien… mais à l’époque qu’est ce que je n’aurais pas donné pour tuer cette vieille folle…Pour qu’elle me laisse un peu en paix et arrête de me toucher. Tout ça me dégoûtait… Honnêtement… Mais personne ne m’aurait crut. Et j’aurais définitivement perdu ma liberté. Et j’étais jeune et je voulais faire autre chose que de me balancé au bout d’une corde… Au japon les meurtres c’est la peine de mort assurée. Et puis je suis contente de savoir qu’au moins une personne s’intéresse à moi pour autre chose que ce corps malade et hideux. Je ne comprends vraiment pas ce que je vous lui trouvez à la fin ! »

Il le regarda poser ses doigts sur sa gorge sans aucune peur. Il était aussi calme que si on lui annonçait que maintenant deux plus deux était égal à quatre. Il ficha ses deux prunelles noires dans les siennes en souriant puis posa ses mains glacées sur les siennes. Avec force il appuya dessus.

« _Il n’y a pas de soucis… Ca me ferais bien trop plaisir de mourir ici et maintenant. De ne plus avoir à me soucier de qui et quoi me ferons souffrir demain. De passer le Styx et de ne plus avoir à me soucier du passé, des cauchemars et tous ces autres problème superficiels… Non …Ce serait vraiment trop beau pour que tu le fasses. Et puis même si tu me ratait, la strangulation me procure des vertus excitante. »

Il rit de bon cœur car c’était tout à fait vrai mais ça le faisait passer pour un espèce de sado masochiste aux penchant extravagant…Ce qui n’était finalement pas si éloigné de la réalité des chose mais qui ne lui plaisait pas vraiment dans la forme…
Il le laissa s’éloigner se laissant lentement choir de plus en plus dans le moelleux du matelas. Les couettes semblaient petit à petit se faire plus dense et vouloir l’engloutir d’une seule bouchée. Pleinement détendu, tous ses muscles mous et relâchée, il se laissa dérivé un moment tandis que la délicate odeur de chocolat chaud chatouillait ses narines.

Bientôt il entendit de nouveau cette voix au timbre si particulier. Il grimaça puis se tourna vers lui les paupière toujours close. Il hésita un moment et bégaya quelque paroles à moitié somnolant à cause de l’injection. Ses lèvres étaient engourdies et ça par contre ça lui fit des frissons dans le dos. Il eut tout à coup très peur de perdre la seule chose qu’il avait pour lui : sa voix. Légèrement tremblant et les larmes lui montant aux yeux il tenta de nouveau plusieurs fois de parler sans un franc succès. Cédant à la panique il serra les dents.

« _Je n’ai pas le choix dirais-t-on… Dit Dylan, si demain je ne peut plus chanter, il ne me resteras plus rien pour moi pas vrai ? je ne serais plus que l’une de ces personnes dont la société ne veut pas. Un infirme dans un mode de sain… »

Dylan sourit et lui attrapa la nuque pour collé son front au sien.

_Ecoutes, vaut mieux être un infirme dans les enfers avec des vraies personnes autour de toi, qu’une star dans un semblant de paradis avec des zombies qui vous rongent …

Il s’étira un petit peu et fouilla dans le sac de Shun pour sortir son agenda. Photo, deux interview, photo. Il hochait la tête pensif.

_Ecoute, demain t’as pas vraiment besoin de ta main, t’auras qu’à dire que t’as attrapé froid, ce qui est peut-être le cas. Mais il doit bien être possible que t’aille voir un médecin entre deux rendez-vous. T’as pas un ami dans la médecine, il pourrait te choper vite fait pour t’examiner. Mais, je suis sûr que c’est peut-être une angine blanche au pire des cas. Pour l’instant prépare toi, tu vas être en retard. T’as bien trainé dans le lit avec l’héroïne.

Il lui prit doucement la main et l’extirpa de ce canapé bien trop confortable. Il le poussa doucement jusqu’à la salle de bain et ferma la porte. Il attendit patiemment dans le séjour. Il resta appuyé sur la porte.

_Aufait, oui, je ne sais pas ce qu’on trouve à ton cœur, il est immonde… Mais ton regard, ce que tu dégages est juste irrésistible … Puis, moi c’est pas pareil, j’aime les corps qui ont vécus, c’est différent, tu es beau à ta façon. Tu as du charme, tu dégages à mort …

Bon, je vais te préparer ton petit déjeuner, de quoi tenir ta journée. Il retourna dans la cuisine et sortit les boites de cachet, il y posa les compléments alimentaire, les vitamines en priorité et un petit cachet d’amphétamine. Il en vola un, ni vu ni connu. Il se demandait bien l’effet que cela lui ferait. Il préférait les drogues douces qu’au dur. L’héroïne, il était rare qu’il en prenne. Il s’assit patiemment dans la cuisine, devant les cachets en vrac dans un petit bol. Shun aimait la strangulation ? Lui aussi, mais surtout pas quand il ne le faisait pas lui-même. Il avait toujours la crainte qu’on le tue, il voulait garder le contrôle. Dernièrement, il ne s’y était pas remis avec son école et son adaptation au pays. Il n’avait plus aucune marques autour du cou.

Quand il jugea que Shun fut bientôt prêt, il appela un taxi. Celui-ci arriva relativement rapidement. Quand on donnait le nom de Shun Shiroi, les services allaient deux fois plus vite que pour une personne lambda. Il lui porta son manteau sur les épaules et surveillait l’heure.

_Ce soir, je vais te remonter le moral ! On va se faire une petite soirée non ? Pas de truc bizarre comme l’autre soir. Une simple sortie en salle d’arcade, tu verras. Le seul truc douteux, ce seront mes potes. Mais, ils sont cool comparé aux personnes d’intérêt de l’autre soir.

Il le porta sur son épaule et descendit l’immeuble avant de le jeter dans un taxi. Il comptait bien le forcer à aller voir un médecin s’il n’y comptait pas.

Shun n’eut pas le temps de riposté. Une fois propulsé en dehors du confort des couverture et de leur chaleur dérisoire, il lui était impossible de faire demi tour. Frissonnant au contact du carrelage, il se frotta les avant bras les paupières encore à demi close. L’héroïne faisait encore légèrement effet ? non il ne le pensait pas…c’était plutôt le manque de nourriture qui le rendait complètement groggy et somnolant… Un état que son corps connaissait fort bien. Pourtant la drogue ne l’aidait certainement pas … pas dans son état corporel en tout cas. Il ouvrit le robinet d’eau chaude puis attendis assis sur le tapis de sol que l’eau glacée laisse place à celle plus clémente dans sa température.

« _Je ne disais pas ça comme ça… Je veux dire je ne me sens pas malade ou quoi que se soit d’autre. Je n’ai rien à la voix là tout de suite maintenant. Ce que je voulais dire c’est que si demain ou après demain… ou même après après demain… Si je ne peux plus chanter…Qu’est ce que je ferais ? je retomberais dans l’anonymat et je serais de nouveau un de ces être pathétique qui cherche un point d’amarre dans leur vie ? »

Il passa le bout de ses doigts sous le jet puis hocha la tête. Elle était tiède, juste ce qu’il fallait pour ne pas le brusquer après une nuit sans réelle sommeil. Il enleva ce qui lui restait de vêtements, les jetant au sol puis pénétra sous l’eau. Les petites gouttelettes ne parvinrent pas à le sortir de son état de somnolence mais réconfortèrent ses muscles et ses articulations douloureuses. Il se laissa allez pendant plusieurs minutes à d’étrange rêverie, chantonnant une douce mélopée comme il aimait le faire lorsque l’eau coulait contre les parois vitrée de la salle de bain, contre son corps meurtrie… De douces notes mélancoliques comme il savait si bien les faire.

Plusieurs minutes s’écoulèrent, peut être un peu trop. Il n’en savait trop rien… En général il oubliait le temps lorsqu’il chantait, et sous la douche il chantait toujours… Peut être que les minutes c’étaient étirées interminablement pour finalement devenir une bonne demi heure. Il s’enroula dans une serviette qui traînait non loin et soupira de lassitude. Le tissu rêche écorchait sa peau délicate. Il devrait demander à la femme de chambre de faire plus attention lors du choix de l’assouplissant. Ceci dit elle sentait bon et il y resta un moment tandis qu’il se séchait les cheveux. Terminant de se préparer en se coiffant puis se maquillant, il sortit de l’habitacle embrumée par la vapeur pour rejoindre sa chambre.

Fouillant dans son armoire, il en sortit des vêtements extravagants puis l’étala sur son lit comme pour réfléchir. Le doigts sur les lèvres, le regard complètement absorbé, il jaugea chacun des ensemble pour finalement choisir une chemise de flanelle blanche à jabot et un pantalon moulant noir taille haute avec plusieurs rangée de boutons cintrés de couleur dorée… Enfilant le tout en vitesse il jeta un coup d’œil aux chiffre de son réveil électronique qui n’était pas loin. Les chiffres lumineux le rassurèrent immédiatement : il n’était pas en retard, bien au contraire il avait pris une avance considérable malgré ses ablutions un peu longuettes.

« _ La prochaine fois que tu veux admirer mon corps magnifique, dit il avec une ironie plus que flagrante, évite de m’envoyer dans la salle de bain sans vêtement de rechanges et demande le moi plutôt… »

Il lui sourit de toute ses dents, un sourire jaune qui en disait long puis avala l’assiette pleine de caché qui se trouvait non loin. Un léger vertige le pris mais il n’y fit pas attention puis se concentra sur la sonnerie qui venait de retentir : le taxi était déjà arrivé. Il se jeta littéralement dans le hall, attrapa son sac et son manteau avant de lacer ses bottes. En moins de deux minutes il se trouvait déjà dans les pattes de son chauffeur qui lui faisait un clin d’œil en biais.


Bah non c’est pas ce que tu crois pour une fois du con…se dit il en même temps qu’il pénétrait dans le petit véhicule. Il se retourna vers Dylan puis réfléchit un instant à la proposition. S’amuser était quelque chose que le plus jeune concevait bien… mais il se demandait tout à coup pourquoi il lui proposait une soirée tranquille…Soirée tranquille était égale à ennuis si on ne savait pas bien les gérer…Ce qu’il n’espérait pas… Shun détestait s’ennuyer…

« _D’accord mais alors fait en sorte que ce soit une bonne soirée compris ? … Au fait tu viens avec moi au travail non ? j’ai cru comprendre hier que c’est ce que tu voulais au final…alors monte dans ce fichu taxi avant que je ne change d’avis… »

[<--- Salle d'arcade]

Dylan était contre le mur, le sourire perdu, et il frottait une tâche inexistante avec le pied. Bien sûr que non, il ne se battait pas parce qu’il perdait, il n’avait pas non plus réagis ainsi car il aurait pu faire des avances à Shun. Il s’en moquait en quelques sortes. C’était plus profond que ça.

_J’ai perdu au jeu, mais j’ai pas aimé sa remarque… J’aime pas perdre, mais j’aurais demandé une revanche, il a tout gâché…

Il cracha au sol et se frotta les yeux.

_Il a dit que… Je serai incapable de protéger qui que ce soit si on en juge mon score au tir… Il sait pas de quoi il parle ! La vie, c’est pas un jeu vidéo putain… Ca se passe pas comme ça !

Il avait été énormément blessé par le jeune homme avec qui il avait joué. Cela lui rappelait son impuissance face à la mort de sa sœur.

_J’aurais pas du envoyé chier l’autre homme tout à l’heure. Tu sais, le percé là… Il voulait me refiler de la drogue. Ca m’aurait pas fait de mal. Et je pense sincèrement qu’il va vouloir ton numéro …. Connard ! Le mec ressemble à une mercerie, il pète pas un mot. Il claque des doigts, les gens sont dans son lit.

Il se laissa ensuite guider par le jeune chanteur et il ricana subitement.

_Je t’amène pas chez moi, car tu vas faire la gueule ! Déjà on est trois sous le même toit et j’ai couché avec ma coloc ! Tu vas encore me voir comme un chaud lapin… Alors qu’en vrai, c’est mon genre, je t’aurais déjà sauté sinon. Que tu le veuilles ou non. L’autre soir, je pensais que tu voulais c’est tout… Et enfaite t’es chiant. On sait jamais ce que tu veux…

Il fit une moue et le regardait prendre tout le kit pour le soigner. Il sortit même quelques boîtes et s’imaginait bien ce que cela pouvait être, ne déchiffrant pas une lettre. Il lui vola un baiser sur la joue pour le remercier de l’attention qu’il lui portait. Il appela ensuite un taxi et donna l’adresse de Shun. Avachi sur la banquette arrière, écrasant un peu le chanteur, il sortit une liasse de billet. Il les compta, avec difficulté et tendit presque la moitié au chauffeur. Tout était si cher dans ce pays ! Il se disait qu’il avait bien fait de rien acheter au dealer, sinon, Shun aurait du payé à cause de ses conneries. Il laissa Shun passait devant, le suivant comme un être sans âme. Avec la fatigue, il commençait à ressentir la douleur et puis quand bien même, son corps se concentrait avant tout à réparer ses blessures. Il avait un coup de barre.

Une fois dans l’appartement, il eut une réaction étrange. Il prit la main de Shun. Elle était fraîche par le temps glacé à l’extérieur. Il la posa doucement sur sa joue qui commençait à gonfler. Il ne quitta pas les yeux noirs du protagoniste, puis s’éloigna subitement. Il s’assit dans le canapé et sortit les produits, les un après les autres pour les étaler telle une armée sur la table basse. Puis il lui tendit son visage, attendant que le chanteur le bichonne. Son visage était impassible, trop pensif pour se donner un masque. Malgré son sale caractère, Shun passait outre et restait patient, attentionné et gentil avec lui. Kim disait un mot et il devait agir. Il ne savait ce que lui réservait le coréen. S’il devait abattre le chanteur, le pourrait-il ? Ou même le torturer ? Peut-être, mais pas froidement. Il lui avait demandé de garder un œil sur le chanteur, il pourrait servir avait-il dit. Ce n’était qu’un hypothèse, peut-être le coréen laissera le chanteur tranquille. C’était vraiment pas facile pour Dylan, il y avait une grande différence avec Kim. Comme l’avait dit Shun au patron, Dylan avait un bon fond, alors que le fils de la triade pas du tout.

Quand Shun eut finis, il se pencha sur le chanteur et le serra dans ses bras. Pourquoi Kim avait ce besoin d’avoir la main sur tout. Dylan ne se sentirait pas coupable, ni obligé de vouloir plus du chanteur. S’il comprenait seulement qu’en plus de lui demander des services, il adorait jouer avec lui, le faire souffrir. Il se leva et porta le chanteur par-dessus son épaule. Il le déposa délicatement dans le lit. Dylan retira son pantalon, son sweat et ses chaussettes avant de se glisser dans le lit. Il ne lui demanda rien. Il arriva au dessus de Shun, lui vola un baiser tendre, puis s’allongea tout près de lui. Il fourra son nez dans sa nuque et son bras l’enfermait contre son corps.

_J’aimerai que tu répondes à ma question et sincèrement… Je t’ai traité avec plus d’égard que Shira par exemple… T’as léché les couille de ton patron, alors qu’il est infecte… Pourquoi tu les laisses faire, et pas moi ? Explique moi… T’es beaucoup plus exigeant et intolérant avec moi alors que on ne peut pas me blamer autant qu’eux… Après faut pas s’étonner si je suis méprisant et blessant… Ou que je m’énerve…

Il serra sa main sur le poignet de Shun au fur et à mesure qu’il parlait.

_Même ton ex a eu la vanité de dire qu’il t’aimait alors qu’il t’a déjà remplacé. Et … Tu restes passif…

Shun entrachez lui et pressa lentement l’interrupteur. Le salon fut immédiatement remplid’une lumière trop crue et trop blanche qui lui blessa les yeux. Se penchantlégèrement sur le meuble de l’entrée il se déchaussa puis entra d’un pas légertout en se frottant le visage. La sensation d’être agressé par la luminosité nes’atténua pas et il dut enfiler ses lunettes de soleil l’espace d’un petitquart d’heure le temps que ses iris fragiles s’habituent à ce soudainchangement d’ambiance. Il prit ensuite soin de bien trier les médicaments avantde tendre le sachet à Dylan. Après tout il pourrait en faire n’importe quoi vuson état. Son œil gauche avait légèrement enflé et l’empêchait certainement debien voir les étiquettes…si en plus on y ajoutait qu’il semblait fatigué et illettré…çan’arrangeait en rien le problème. Il rangea une batterie de complémentalimentaire par couleur et par ordre alphabétique dans le placard avant devenir se poster près du plus vieux. Il s’était affalé dans le canapé ettendait son visage comme un enfant. Shun sourit silencieusement puis attrapa ledésinfectant et le coton. Il l’imbiba juste assez pour que se soit efficacemais pas douloureux puis tamponna légèrement les différentes plaies. Il s’occupaensuite d’enduire de pommade les hématomes et les contusions dans l’espoir qu’elless’atténueraient plus vite. Certaines ne seraient plus qu’un mauvais souvenirdemain… mais pas toutes.

« _ Si tu veux de la drogue j’en ai. Au lieu de chercher midi à quatorzeheure tu devrais chercher au plus proche de toi. Premièrement les paroles decet abrutit fini ne devraient même pas t’atteindre et tu sais pourquoi ? Parceque quand quelque chose n’est pas vrai ça doit nous glisser dessus comme de l’eausur une roche… Si je devais par exemple me vexer à chaque remarquedésobligeante sur mon travail je n’en pourrais plus et je serais extrêmementmalheureux. Mais je sais que malgré mes nombreux défauts je fais des bonsboulots… la gamine qui est venu en est la preuve ! Donc je ne m’enformalise pas… Chaque fois qu’une remarque me fait de la peine c’est uniquementparce qu’elle à un fond de vérité. Tu devrais arrêter de porter autant d’importancea ce que les autres pense… je sais que tu prendras soin de moi et je n’ai paspeur…si jamais tu n’y arrivais pas alors tu aurais fait de ton mieux et donc tuserais tout excusé. Cesse de penser que la personne que tout est de ta faute…Parfois les choses sont ce qu’elles sont. On a tous été faible…c’est lacondition du genre humain. On ne peux pas protéger tout le monde…sinon jamaisle mal n’existerait.»

Il posa le dernier tube et le rebouchona avec précaution. Sa dernière tacheconsista en la pose de plusieurs pansements sur les plaies les plus ouverte, notammentc’elle de l’avant bras qui saignait abondamment depuis plusieurs minutes. Lechanteur rangea le tout dans l’armoire à pharmacie prenant son temps pourrépondre calmement et surtout ne pas montrer la moindre émotion dans le timbrede sa voix. Il n’avait eut aucunes nouvelle de Hagi depuis leur terribledispute et l’imaginer dans les bras de ce jeune homme aux cheveux décoloré luibrisait encore le cœur. Il aurait aimé être plus fort mais il ne l’avait jamaisété et donc il préférait jouer le jeu de l’indifférence. C’était ce qu’ilsavait faire de mieux après tout… alors pourquoi se priver.

« _ Pourquoi ce jeune homme voudrais mon numéro ? Je suis sur qu’il n’apas même remarqué que j’étais dans la salle… Et puis de toute façon tu nedevrais même pas y faire attention. Tu couches avec qui tu veux, je fais demême de mon côté… Nous ne sommes pas en couple aux dernières nouvelles. C’est pourquoimême si tu m’avais emmené chez toi je n’aurais pas du tout fait une scène. Tume connais bien mal… Je me fiche pas mal de ce que tu peux faire avec cettefille. Je voulais que tu sois chez toi parce que tu aurais put être dorloté pardes personnes bien plus douce que moi et qui aurait certainement dit des chosesque tu voulais entendre. Moi je suis aussi froid que la main que tu as tenu ily à peine quelque minute plus tôt. »

Il dégagea vivement son poignet puis se dirigea vers la cuisine où il rangeaithabituellement tout ce qui était illicite. Il massa en chemin son articulation endoloriepuis referma la porte derrière lui pour se servir dans le petit meuble quiétait caché derrière. Que se soit alcool, drogue ou quoi que se soit d’autre, illes mettait bien consciencieusement dans le tiroir du meuble d’ébène qui sefondait parfaitement avec la couleur sombre de ses murs. Il tira donc quelquespaquets plastifiés puis revint d’un pas lent vers le salon. Il glissa deux petitssachets de poudre blanche sur la table puis y ajouta un verre d’eau bienfraiche. Tout deux savait à quoi cela pouvait servir mais il se garda bien d’enfaire la remarque. Il l’invita juste à se servir sans un mot. Un mouvement dela main en disait bien plus long que ses lèvres. Il prit place un peu plus loindans un canapé donc le velours rouge bordeaux épousa immédiatement les formesavec volupté. Il croisa ensuite les jambes et alluma une autre cigarette entirant dessus lentement. Il mesurait la porter de chaque mot avant de lesprononcer. Remettant ainsi ses idées en place par la même occasion. Seprécipiter n’était jamais une bonne idée, il en avait fait souvent l’expérience.Il ne voulait pas être enchainé par ses sentiments et ses pulsions… Il nevoulait pas passer pour quelqu’un de faible et d’entraver par tous ce qu’il ressentait.

« _ Je vais te répondre sincèrement puisque tu semble en effet ne pascomprendre comment je fonctionne. Premièrement je ne sais jamais moi-même ceque je veux il est donc normal que tu n’en saches pas plus que moi. Je suis impétueux,impulsif, capricieux… Deuxièmement oui tu me traite avec plus d’égard que lesautres. Alors pourquoi à mon tour ne ferais je pas pareil ? Tu as envie d’êtrepour moi ce que tous ces hommes sont ? Pas un seul n’a réellement d’intérêtà mes yeux. Ils ne sont que des trophées, des objets qui comble ma solitude.Qui bouche se troue qui c’est immanquablement créer au fond de mes entraillespetit à petit. Je pensais que tu n’attendais pas spécialement de moi quelquechose… Je voulais te montrer qu’en te traitant différemment tu avais plus devaleur. Est-ce que parce que tu couches avec une pute tu l’aimes ? Je nepense pas non… C’est à peut près pareil pour moi. Par contre une femme qui t’attiresne vas-tu pas la séduire, attendre le bon moment avant de te jeter sur elle ?... »

Il exhalalentement une volute de fumée blanche puis rejeta la tête en arrière pourdégagé ses épaules de quelques mèches ébènes bien importunes. Le silenceretomba aussitôt telle une sentence de mort. Il s’insinuait partout mangeantlentement mais surement les derniers sons de la voix de Shun. Il se penchaalors soudainement en avant et ficha ses deux prunelles brunes dans les siennesavec insistance. Ses lèvres se pincèrent légèrement puis elles s’étirèrent enun sourire indulgent bien que se ne soit pas son intention première.

« _ Situ voulais coucher avec moi il suffisait de le dire immédiatement pas vrai ?Tu n’en as pas montré l’envie une seule fois et pourtant ce n’est pas lesoccasions qui ont manqué pas vrai ? Qui ne sait pas ce qu’il veut ici…Peuxtu réellement dire que c’est moi dans le fond ? Qu'est ce que tu attends de moi dans le fond? Que je me conforme à tes envies, à l'idée que tu t'es fais de moi? Je suis au regret de te dire que je suis comme je suis malheureusement... Et si ce que tu attends de moi c'est que je couche avec toi...alors ... et bien sert toi... »


Il écarta les bras en un geste d'invitation puis écrasa son mégot dans le cendrier qui se trouvait non loin sur la table basse. Celui ci représentant un crâne décalotté qui à présent fumait emplie de cendres noires.

Shun avait raison, enfaite Dylan ne savait pas du tout ce qu’il voulait. Enfin si peut-être, mais il avait peur.

_Non, je veux plus que ça enfaite … Et oui, t’as raison, si je voulais juste coucher avec toi, je l’aurais fait enfaite, vu que tu te refuses à personne… Et ca me rend mauvais, jaloux… Je sais ce que je veux dans le fond, très fond. Mais je suis pas sûr que tu le veuilles ou que je le peux. J’ai jamais voulu que tu sois celui que j’ai cru que tu étais, car avant de te rencontrer, je me foutais de ce que tu pouvais être. J’aimais pas ce que tu étais même. Juste tes chansons avaient de l’importance. Mais finalement, je suis comme séduit. Enfin bref ! Arrêtons la discussion là. Laissons faire les choses hein ? Je te baiserai quand… Je serai sûr que s’il le fallait, je pourrai te tuer ensuite…

Il haussa les sourcils à plusieurs reprises avant de ricaner. Il reprit place tout contre Shun, passant ses bras autour de sa toute petite taille.

« T’facon j’ai le temps, t’auras jamais la chance de me laisser partir… Non, t’auras même pas cette chance que je puisse te manquer un jour… » pensa-t-il, prononçant la fin de sa phrase à voix haute.

Dylan lui décolla un gris baiser sur la joue puis s’enfila une ligne de poudre blanche qu’il avait méticuleusement rangé en une ligne parfaite. Tant de préparation pour s’envoler si vite dans sa narine. Il rejeta la tête en arrière. De l’héroïne, rien de lus exquis pour finir sa soirée dans un rêve psychédélique. Il posa sa main sur celle de Shun et commençait à jouer avec. Le bout de ces doigts endurcis à force de tenir des crayons venaient se découvrir tendrement, avec un quelque chose de badin. Il aurait du coucher avec lui, le traité comme une simple conquêtes. Shun aurait été blessé, ou plutôt déçue et finirait par le voir comme tout les autres hommes. Ainsi, Dylan ne sentirait pas le peu d’importance qu’il pouvait avoir pour le chanteur. Ce serait tellement plus facile, et il se le redirait en voyant ce qui allait se passer.

Le téléphone sonna subitement, juste une sonnerie déchira le calme petit salon. Le répondeur passa automatiquement en marche, évitant le répétition de ce bruit désagréable.

« C’est Hagi. J’ai quelque chose à te dire. J’ai eu des informations sur le petit gaijin ! Ce n’est pas celui que tu penses. Je devrais pas te le dire ici, mais j’ai pas le temps de te voir, déjà que tu ne me facilites pas la tâche. J’espère dans tout les cas qu’il n’est pas là ou que t’es trop occupé à t’envoyé en l’air avec lui comme tu sais si bien le faire. Ou au mieux, que tu l’as punaisé dans ton tableau de chasse et que tu cherches d’autres trophée. Soit, c’est ta dignité t’en fais ce que tu veux. Reste loin de lui, c’est tout. Il est dangereux. Il est ancré dans la petite guerre entre les deux mafia. J’espère qu’il en veut qu’à ton corps… »

On raccrocha. Hagi fut relativement irresponsable de lui laisser un message comme ceci, mais c’est la peur qui l’y poussa et ne l’aida pas à être plus méfiant. Dylan resta muet un long moment en fixant la lumière rouge du répondeur qui clignotait. Pourquoi était-il aussi craintif ? Il ne se doutait pas que les yakuza avait fait naitre une certaine paranoïa chez Hagi. Dylan se mit à rire jaune.

_Il est vraiment con ! Il t’a si vite remplacé et il te parle de la sorte ?! En plus, il inventerait presque n’importe quoi pour t’empêcher de passer du temps avec qui que ce soit… Il st si despotique, soit il t’aime encore… dis moi, tu crois qu’il irait jusqu’où pour toi ? Hein ? Il a encore l’air lié à toi si jamais ce qu’il disait était vrai. Je suis déçu… J’espérais que tu LUI servirait à rien…

Il sortit son téléphone portable et appela Kim. On prit du temps à répondre. Il fixait Shun en attendant. Une voix grave vociféra dans le téléphone. La voix était haletante et une autre l’accompagnait. Il devait être très occupé, mais il savait que Dylan n’appelait jamais pour rien, sinon c’était un simple e-mail.

_Hagi dit savoir des choses sur moi…
_Ah ? Du genre ?
_Que je suis mêlé aux histoires de quartier… Le con a dit ça sur le répondeur de Shun, il y a quelques minutes…
_C’est bien s’il est con, il est à point. Et t’es juste pas discret ! L’enfoiré de Yue à du fouiner sur toi. Soit, je t’ai déjà sermonné à ce sujet. Passe au plan Corneille. Tu n’as plus besoin de te forcer. Ecoute les instructions une dernière fois …

Dylan resta attentif en récupérant l’arme dans son sac. « Se forcer » ? Il se disait que ce n’était malheureusement pas le cas. Il raccrocha et pointa son canon sur le chanteur. Il resta sans bouger et souffla grandement, pensif. Il se préparait à la suite. C’était finis, il fallait arrêter de faire « semblant »

_Uemura ? J’ai un message de Kim Man Shik. On a une mission pour vous, ou plutôt un petit jeu. Ramenez Yue sur un plateau d’argent à Kim…
_Je pensais que seul le club vous intéressait ! Si c’est votre façon de me faire céder, c’est raté ! Je ne prendrais pas parti ! Débrouillez vous avec les Yakuza. Je m’en moque ! Le gagnant aura le chocolate.
_Vous comprenez rien, gueula-t-il, un sourire se dessinant sur ses lèvres et un regard brillant à l’attention de Shun. Vous allez nous laisser votre club, je vous assure. Mais là, Kim veut juste s’amuser. Il veut Yue et vous bouffer… On va vous obligez à assumer vos sentiments et tout vos actes. Si vous ne lui donnez pas le petit blond, je m’en prend à Shun, jusqu’à ce que mort s’en suive. Si vous le faîte, Shun reprendra sa vie habituelle….

Aucun son ne passa, ni même celui de sa respiration. On s’attendait presque à entendre les bips de l’ignorance.

_Bah alors ? C’est si dur de faire un choix ? Il y en a bien un que vous aimez plus que l’autre non ? Ha ! Ha ! Mieux qu’un dilemme cornélien hein ?! On vous laisse réfléchir…

Il raccrocha lentement, tout comme il posa lentement le téléphone à sa place. Il bondit subitement sur le canapé, tel un fauve enragé. Il attrapa violemment Shun par le visage, tremblant et crispé. Il lui embrassa les lèvres, les siennes vibrantes de simples sanglots sans larmes. Il lui murmura qu’il était « désolé » et reprit le baiser quelque peu ferme. Il lui caressa les cheveux d’un air perdu et se mit enfin à pleurer. Ses gestes étaient brusques et maladroit. Le canon flattait le visage du chanteur avec vice.

_Tu sais si tu coopère un minimum, ta vie sera plus agréable. Je ne serai pas obligé de te malmené. J’aimerai évité, mais je le ferai s’il le faut… Alors évite les conneries, surtout que je suis nerveux…

Il lui fit un grand sourire et lui vola encore un baiser. Il posa ensuite l’arme sous le menton de Shun et lui fit comprendre de se lever. Il le poussa dans la chambre. Il lui retira une partie de ses vêtements et l’assit au bord du lit. Le sommier grinça légèrement et la blancheur de Shun brillait avec les phares de l’extérieur. Il avait l’air d’une apparition, d’une âme flottante, coincé entre la vie et la mort. Ce n’était pas loin.

_Il a fallut que tu sois un autre !!! Pas cette putain de star irritante et hautaine comme on croit !!! Tu ne me facilites vraiment rien !

Sa voix était sombre avec des petites pointe haut perché, traduisant sa déception, son propre dilemme. Il ferma la porte en lui souhaitant bonne nuit. Il appela un ami, le fameux homme dont on ne demandait jamais ce qu’il faisait. Celui qui était tatoué et percé, et vendait de la drogue pour arrondir les fins de mois. Il se pointa à l’appartement rapidement. Dylan se laissa tombé dans le canapé et commença à somnoler alors que l’homme surveillait les gestes du chanteur.

Shun ne comprit pas immédiatement ce qu’il se passait. D’une soirée tourmentée mais à peu près normale, il passait en un instant à une soirée cauchemardesque… enfin le mot était si vite employé. Qu’est ce qui pouvait bien lui faire peur ? Il ne tenait pas à la vie, pas non plus spécialement à son corps… Alors toutes tortures seraient non seulement inutiles mais de plus à peine le pâle reflet de ce qu’il se faisait lui-même subir continuellement. Mais nous allons bien trop vite… Ceci n’est que la fin… La fin d’une soirée et d’une histoire toute entière. Une lente déchéance qui avait commencé par un simple message sur un répondeur. Simple certes, mais il ne pouvait détacher ses deux prunelles d’améthyste du répondeur. Le voyant clignotait lentement irradiant d’une lumière rouge la pièce entière. Pourquoi ? Difficile à dire en fait… Shun ne croyait pas un traitre mot de ce que pouvait dire Hagi et pour cause il le soupçonnait comme le soulignait on ne plus subtilement Dylan d’être jaloux et possessif au possible malgré la tournure des évènements. Ca ne le mettait pas en d’autre terme sur un pied d’étal de confiance… Et pourtant il perçait dans le regard même de son vis-à-vis un danger qu’il connaissait fort bien. Un danger qu’il avait mainte fois exploré et testé, et ce péril là avait le non de violence. Il toisa avec haine son ami qui passait, et confirmait par la même occasion, un coup de fil à un certain Kim. Très certainement son patron et de plus un individu hautement détestable pour le mettre dans une telle situation… Mais cas cela ne tienne il ne se lamentait jamais plus de dix minutes sur la même question ou sur le même point de son existence.
Pour toute réponse au long monologue de l’américain il lui cracha au visage. C’était risqué mais le chanteur n’en avait que faire. Après tout le premier a avoir manqué de respect à l’autre était finalement l’artiste en herbe. Et si on lui manquait de respect, Shun n’avait en retour plus aucune estime de l’autre. Trahis moi et tu ne seras plus rien, pas même la poussière dans mon cœur. Voilà ce qui régissait la vie et les actes de cette surprenante créature. Et la relation fugace avec Dylan ne changerait rien à sa façon de penser. Blessé ? Bien sur qu’il l’était… Qui ne le serait pas après avoir cru à une échappatoire. A un amour salvateur et frai qui pourrait penser les plaies de ceux venu avant ravager son âme dans les moindres recoins. Mais blessé ne voulait pas dire faible et Shun le savait fort bien. Il ne serait pas docile ! Il ne leur faciliterait pas la tâche non plus… Il se fichait pas mal des mauvais traitements qu’on pouvait lui infliger dans le fond. C’est donc un regard lourd de noirceur et d’une haine brûlante qu’il se laissa pousser dans la grande chambre aux teintes carmines et pourpres. Une fois assis dans un léger bruissement de tissus il releva son visage pour ficher son regard dans celui de Dylan qui venait de lui servir un long monologue.

« _ Finalement tu ne seras rien d’autre qu’un porc. Un porc sans manière et sans respect pour quiconque ! Et tu sais quoi… je vais te dire un truc toutes les personnes qui m’ont baisé ma mère inclus ont fait preuve de plus d’honnêteté envers moi. T’es nerveux ? C’est bien j’en ai absolument rien à foutre ! Tu veux que je te facilite la tâche, que je sois une gentille poupée qui dit toujours oui oui à tout ce que tu lui demande ? Mais ce ne sera pas le cas et s’il faut que tu me frappes ou pire que tu me tue… Ne t’en prends qu’à toi-même. Personnellement je me fiche pas mal qu’on me brise les côtes ou qu’on m’arrache un œil… La douleur n’est qu’une illusion, si on sait la maitrisé alors on est maitre de tout. Et tu ne connais pas la nouvelle ? Je ne ressens aucune douleur triple andouille… Tu n’as finalement pas appris grand-chose en me côtoyant tout ce temps. Et pour ton information, en dernier je devrais peut être précisé que si je suis cette putain de star irritante. Ce n’est pas une image, c’est ce que je suis. Alors fait ce qui te chante mais ne te voile pas la face… Je suis ce que je suis. Je ne revendique pas être quelqu’un de bien et je ne réclame pas non plus le droit de vivre ou d’être heureux. Ce que je sais en revanche c’est que visiblement je suis quelqu’un de confiance. Je ne trahis jamais personne et les gens savent qu’ils peuvent avoir confiance en moi… je ne suis pas un putain de connard manipulateur. Oh … une dernière chose… Hagi ne choisira pas mon camp. Pas de chance pour vous hein ? Il sait parfaitement ce que je peux endurer sans broncher. Et je n’aurais aucune valeur mort… C’est un homme intelligent… Et s’il est en effet avec la mafia croit moi il sera très bien renseigné sur vos fait et gestes. Il ne prendra pas une décision à la légère et il choisira parfaitement son camp. Et je peux te jurer que ce ne sera pas le mien. Votre plan est donc non seulement stupide mais complètement inutile. Cas cela ne tienne vas donc faire le chien-chien puisqu’on te l’a demandé. Ca doit être dans tes capacités intellectuelles au moins… »

Il redressa le menton donnant à son visage un air hautain puis lui tourna le dos. Il devrait à présent se charger d’une inconnue regrettable dans une équation plus que complexe… Fort embarrassante même ! Le junky, et peut être ami de Dylan par procuration, qui se trouvait de l’autre côté de la porte risquait de le surprendre ou pire encore de le faire tomber alors qu’il tentait de rejoindre un autre appartement. Son esprit tortueux trouva néanmoins l’idée qu’il lui fallait. Et cela sans trop de mal puisqu’il avait déjà vu dans le regard de l’homme ce dont il avait besoin, et pas plus tard que dans la soirée d’ailleurs… Les hommes étaient régis par leurs pulsions ? Des animaux en rut et sans cervelle… Très bien il s’en servirait à son avantage une fois de plus. Il avait dit à Dylan être quelqu’un de confiance, ce qui était absolument vrai… Par contre il n’avait jamais dit qu’il n’était pas calculateur… Et les évènements allaient le montrer avec une force insoupçonnée.

La séduction était sa meilleure arme en toutes circonstances. Il se glissa donc non sans un nœud dans l’estomac près du plus vieux qui fumait nonchalamment clope sur clope depuis qu’il était arrivé. Le jeune américain quant à lui dormait ce qui lui facilitait grandement la tâche… Il allait lui prouver qu’en plus d’être une catin de bas étage il pouvait être la pire des saloperies qui existait. Il minauda légèrement de façon tout à fait calculée et naturelle et cela sans bouger du lit où il était assis en tailleur. Se faisant il déplia ses longues jambes de façon à les découvrir largement mais sans que tout cela ne fasse vulgaire ou partit d’un plan. C’est alors qu’il lança d’une voix à la fois mielleuse et aguicheuse. Elle contenait une sorte de sensualité brûlante qui, il le savait fort bien, faisait une sorte d’effet sur quiconque l’entendait.

« _ Tu étais dans la salle d’arcade n’est ce pas ? Je t’avais repéré lorsque j’étais là bas… Il faut dire que je rencontre rarement un homme aussi … excitant. Il y avait dans tes yeux quelque chose de bestial, de violent même… C’est mon pécher mignon mais j’adore ça… tu sais qu’on me violente. Shun émit un petit rire de gorge qui paraissait innocent puis continua sur le même ton séducteur. Un homme viril comme toi doit savoir s’y prendre pas vrai…Tu dois être mieux encore qu’un étalon. Que dirais-tu de… Il émit un petit silence singulier tout en se mordant le bas de la lèvre. Puis jeta un regard vers la porte, derrière laquelle il le savait se trouvait le canapé ou dormait Dylan depuis plusieurs dizaines de minutes. Enfin tu vois ce que je veux dire. Quitte à faire le prisonnier autant que je passe du bon temps pas vrai… enfin qu’on passe du bon temps tout du moins. Dylan dort il y en aura donc plus pour toi ! Non ? »