Fall (terminé)

Shunsuke venait tout juste de sortir du central comme il l’appelait. En effet le centre de recherche en criminologie et en psychiatrie comportementale ressemblait à une grosse centrale dans laquelle on entreposait des gens par ci par là sans se soucier de leur besoin personnel ou de leur désirs et aspiration. Ainsi son bureau avait été mis au beau milieu d’une kyrielle d’autre et il entendait nuit et jour les discussion téléphonique ou les cépage de chignons des demoiselles qui se trouvait dans les bureaux adjacents. En plus d’être agaçant et de l’irriter au plus au point, cela nuisait grandement à la qualité de son travail. Ce qu’il ne pouvait décemment pas accepté. Aujourd’hui même il avait été obligé de prendre rendez vous avec le directeur pour déménager ses affaires dans le sous sol, près des archives. A présent il se trouvait dans une espèce de dépotoir humide et lugubre mais cela lui convenait du moment que le calme régnait en maître.

C’est donc plutôt satisfait après replacer ses affaires et fait un petit coup de ménage qu’il sortit vers dix neuf heures du bâtiments abritant tout ses maux : la société et la vie en communauté. Il descendit prestement les marche qui menait sur la rue puis respira un grand coup cet air vicié par la pollution qu’il aimait temps. Une fois cela fait il ajusta son écharpe et enfouit ses mains profondément dans ses poches avant de se diriger vers le passage piéton. Sous son bras gauche il tenait le fameux classeur pour lequel il était venu plut tôt dans la matinée.

« Walter Breackwood ; Autrement appelé l’éventreur des ombres… » un nom qui lui allait plutôt bien. Ce jeune anglais de vingt trois ans avait éventrer puis dévorer les viscères de plusieurs dizaines de jeunes adolescentes avant d’être pris…comme tous les autres. Cet exploit était bien entendu dût au travail acharné de Shunsuke, il aurait dut donc être flatté d’avoir reçut une promotion et d’être monté en grade à une vitesse vertigineuse une fois encore… cependant cette affaire le tracassait au plus haut point. Il semblait que quelque chose clochait mais le jeune profiler n’arrivait pas à mettre le doigts dessus, et comme pour lui mettre des bâtons dans les roues le serial killer refusait à présent de se livrer à lui… Et pour cause qui le ferait sachant qu’il était capable de rentrer dans un esprits malade et d’en comprendre toutes les facettes ? Personne… Il fallait bien être réaliste.

Il avait donc récupérer le dossier pourtant déjà classé et s’en allait le ramener chez lui pour l’étudier sous toutes les coutures. A un moment ou à un autre il tomberait bien sur le petit quelque chose qui ne l’avait pas interpellé jusque là. Le petit quelque chose qui lui manquait très certainement et qui était la clé de toute cette sordide affaire. Shunsuke savait parfaitement ce qui ne collait pas. Son profil ne correspondait pas du tout avec les meurtres qu’effectuait Walter. Son supérieur avait invoqué le peu de fiabilité de cette technique mais le jeune homme était sur de lui… jamais il ne s’était trompé. Il était le meilleur dans ce domaine et ne supportait aucunes fautes, aucun manquement. Ses profils psychologique s’avérait toujours juste…alors pourquoi pas cette fois ci ?
Il se demanda si l’élément déclencheur de cette pulsion était bel et bien une enfance traumatisé. Cela semblait un peu trop simpliste pour une scène aussi élaborer… Il y avait la dedans tout un rituel. Quelque chose de morbide qui ne pouvait être élaboré qu’avec le temps et qui demandait une grande maîtrise de soit. Et Walter semblait bien jeune pour correspondre à cela. En effet Shunsuke avait visé un homme d’une quarantaine d’année. Athlétique et en bonne santé certes mais d’un âge relativement mûr. Une telle maîtrise de la mort demandait du temps et le jeune Anglais ne l’avait pas eut pour maîtrisé cet art délicat…

C’est donc perdu dans ses pensée qu’il monta sur le quai du train. Il y avait là énormément de monde comme d’accoutumé et c’est pourquoi il ne nota pas la personne qui se trouvait en retrait dans l’ombre. Tout à coup une douleur fulgurante traversa son épaule de part en part et il fut obligé de se laisser tomber sur son genoux. Tandis que les personnes s’attroupait autour de lui pour s’enquérir de sa santé, shunsuke dut se concentrer pour ne pas perdre une seule feuille de ce précieux dossier. De l’autre coté la silhouette drapée de noire disparut aussi vite qu’elle était venue dans son champs de vision, faisant croire à une vision fugace dut à la fatigue.

Un liquide chaud coulait le long du deltoïde se perdant au creux du pli du coude. Un liquide à l’odeur ferrique qu’il connaissait bien pour en avoir fait son ami de longue date : le sang.
Une balle s’était fichée entre les os et les muscles de son articulation et lacérait tout sur son passage sans se soucier de la douleur occasionnée. Mais bientôt alerté par les appels et les cris des usager des transports en communs, les secours arrivèrent. Il le transportèrent alors au service de santé le plus proche… Et pour cause Shusuke le connaissait fort bien : le dispensaire.


Le jeune inspecteur se réveilla plusieurs heures plus tard. Son épaule avait été précautionneusement bandée et lui faisait un peu moins mal. Heureusement, une infirmière l’avait informé que rien n’avait été lésé et que la balle semblait avoir été tiré par un débutant… Ce dont le célibataire endurcit doutait fort. Il avait très certainement voulu l’intimidé… Peut être un ami de Walter qui ne voulait pas voir des secrets douteux être déterrés d’outre tombe.

Il tourna la tête et observa le goutte à goutte de la perfusion de morphine couler lentement. L’opération l’avait quelque peu épuisé et il referma les paupières. Elles étaient si lourdes qu’il se laissa prendre au jeux pour dormir encore quelques minutes…qui se transformèrent bien vite en heures.

Goto comme convenu passait toutes ses soirées au dispensaire. Il avait fait sensation, tout comme Yue avec les madeleines. Ils avaient apporté un peu de gaité dans ce monde rude et misérable. Les gens avaient appréciés, surtout les parents ayant un ou plusieurs enfants. Les petits s’étaient plus que régalé. Grâce à cela, lui aussi se fit plus ou moins un nom dans ce dispensaire. On savait qui était Goto. Malgré la fausse raison de cet acte, on ne pouvait oublié son mauvais caractère et ses humeurs. Il continuait de se disputer avec Yue, mais pour des choses bien moins profondes et c’était bien moins violent. C’était souvent pour trois fois rien. Yue tentait de gueuler plus fort que le jeune capricieux qui ne cessait de se plaindre d’un rien ou qui ne manquait jamais de faire une remarque au jeune blond. Il était des fois amusant, de voir l’un entré dans une pièce, et quelques minutes après, les deux sortir en se donnant des noms d’oiseau, se lançant même quelques objets.

Bien sûr, il laissait toujours la main à son confrères pour nettoyer les corps, mais un jour, il aida Yue et ne resta pas seulement dans un coin de la chambre. Il faisait le ménage, changeait des lits, remplaçait la standardiste quand elle avait un empêchement et tentait de s’amuser avec les enfants. Bon, il ne le faisait pas sans râler ou trouver des excuses, mais il finissait toujours par le faire, aussi bien que mal. Jusqu’à maintenant, il n’avait pas prit autant de plaisir à passer du temps avec quelqu’un. C’était peut-être dans un endroit malheureux et dur, bien moins accueillant qu’une boite de nuit ou une soirée dans un grand loft, mais les gens avaient bien plus de valeur.

Puis alors un soir, il eut le plus beau soir depuis bien longtemps. Il avait reçut son cadeau de noël avant l’heure, fraîchement emballé. Il était entrain d’élever la voix avec Yue, pour la énième fois, alors qu’il voulait l’inviter à passer le réveillon avec les Uemura. Puis alors, l’homme qui l‘ébranlait d‘un simple, le chevalier de son cœur, que lui-même ne soupçonnait pas passa dans les couloirs, l’épaule en sang. Il était si excité, alors que cette réaction ne se prêtait nullement à la situation du pauvre profiler. Il sauta au cou de Yue, pensant fermement que c’était grâce à lui. Il leva la main pour dire qu’il s’occupait de sa chambre et fit un clin d’œil au jeune blond.

Il arrangea une chambre aussi bien qu’il pouvait le faire : à peu près correcte. Puis en attendant il continua d’aider en servant des cafés, allant discuter avec d’autre. Puis enfin, on amena Shunsuke. L’homme dormait. Il le trouve encore plus splendide les traits détendu. Il resta un long moment à le regarder, arranger ses draps pour avior une excuse et sentir la chaleur de sa présence. Il souriait bêtement, puis baillant à s’en décrocher la mâchoire, il prit place sur une chaise. Il s’endormit à son chevet. Les mains dans les poches, les jambes écarté, sa tête pendait en arrière, la bouche grande ouverte. Il était loin de l’élégance qu’il voulait donner.

A un moment, le patient finit par bouger et sortir de sa léthargie. Goto s’éveilla au même moment. Il s’étira comme un petit chat et lui fit un petit sourire en coin. Il se redressa et cherchait le regard du ténébreux. Il lui proposa quelque chose à manger, à boire, ou encore une cigarette. Il finit par lui tendre la main pour se présenter.

_Au fait, je m’appelle Goto, je suis à tes ordres. Je suis là pour ton plus grand confort… Demandes moi ce que tu veux ….

Il sourit bien plus, et de son regard de fauves, il commençait à vouloir jouer avec sa nourriture…

Toute la nuit, shunsuke avait osciller entre cauchemars et rêves. Mêlant la réalité aux fantasmes il s’était réveillé un peu perdu et complètement exténué. Ses cheveux mi-long étaient collés à ses tempes par la sueur et son souffle était légèrement hachée et laborieux. Le jeune profiler ne comprenait pas bien, dormir étant censé reposer et même s’il ne s’adonnait pas souvent à ce plaisir, faute de temps et de moyens, il se rappelait parfaitement avoir été mieux en se réveillant la dernière fois que Morphée l’avait enlevé. Alors qu’il bougeait sur le flanc droit une décharge de douleur se déversa dans son épaule et descendit le long de son torse lui coupant le souffle et lui arrachant par la même occasion un râle de douleur.

Comprenant enfin que le son grave qui avait agressé ses pauvres tympans n’était pas seulement dut à lui, il leva les yeux vers cette source d’infini dérangement. Le laissant parler de tout son soul il soupira en se rendant compte que ce type était du genre « envahissant »… Un peu le genre de personne qu’il détestait avoir dans son entourage. Bien qu’il détesta avoir tout simplement du monde dans son entourage tout court. Il avait la bouche pâteuse et ne pris donc même pas la peine de lui répondre. Son corps était aussi étrangement gourd et il se sentait comme endoloris. Ses sens n’étaient plus en alerte et cela le dérangea…. Mais quelque chose d’autre….Quelque chose de plus grave le dérangeait et il n’arrivait pas à mettre le doigts dessus. Soudain il sut après une longue pause de réflexion… Le dossier… il n’avait pas le si précieux dossier qu’il avait tenter de sauver de l’hémoglobine la veille… Il tenta alors de parler , de s’exprimer… mais sa voix si peu souvent sollicité et surtout enrouée par la douleur et la situation le fit hésiter voir bégayer un long moment.

« _Hier soir quand je suis arrivé à l’hôpital je devais avoir un dossier avec moi. Dans une pochette cartonné de couleur brun clair. Elle est fermée par un ruban de couleur noir. Je voudrais la récupérer et c’est tout ce que je vous demanderais. Je n’ai pas faim et de toute façon si je buvais dans mon état je ferais sûrement une fausse route ce qui m’emmerderais profondément… merci bien… »

Il avait débité le tout avoir une impression incroyable de manquer d’air. Sa gorge était sèche et il ne comprit pas pourquoi les gens prenaient tant de plaisir à déblatérer à tout vas comme ce jeune homme… Non vraiment c’était épuisant de s’adonner à ce genre de divertissement. Au moins ces dossiers ne lui en demandaient pas autant… Quand aux criminels auquel il parlait, le but n’était certainement pas que lui parle mais que l’autre se livre… En général il se contentait plus ou moins de rester derrière la vitre pour étudier les faits et gestes dans un premier temps et ne posait que des questions succinctes mais stratégique une fois devant l’autre. Ce qui limitait grandement le flot de parole qu’il avait à fournir en règle général.

« _Une dernière chose vous voulez bien m’acheter le journal en sortant ? j’aimerais lire certaines pages concernant une affaire en cours. Je suppose que vu le caractère récent de celle-ci elle devrait avoir une page entière au moins… »

Avoir ce type dans les pattes ne l’enchantais pas guère, mais au moins il pourrait disposer de tout ce qu’il voulait. Ce qui ne risquait pas d’être le cas dans l’optique ou il refusait son œuvre. Vu l’état de son épaule il lui faudrait en plus de la rééducation et il risquait malheureusement de séjourner un petit moment dans ce dispensaire… A son grand regret certes mais il fallait bien se rendre à l’évidence. Ce qui ne lui laissait qu’un choix… Ce …Goto ? lui servirait bien justement… S’il avait comme ce matin besoin du dossier qui l’aurait fait s’il avait été seul. C’est donc dans ce genre de réflexions qu’il se perdit longuement.

Goto, lui si excité venait d’être entièrement refroidis. Il fit une tête de six pieds de long avant de se lever et quitter la chambre.

_Moi je pensais à un esclave sexuel, pas une vraie boniche … Pff !

Il referma la porte de la chambre derrière lui et marcha jusqu’à l’accueil. Il se pencha par-dessus le comptoir et attrapa le dossier qui pesait une tonne. Il lui ramena et vola le journal que quelqu’un avait laissé sur un des siège de la salle d’attente. Il lut quelques titres sur le chemin, puis perdit vite de l’intérêt pour les informations quotidienne. Il plissa les yeux et eut un petit rire de gorge. Il allait rester là un moment… Impuissant dans ce lit. Il allait devoir à se… Il lâcha le journal à cette idée. C’était un sourire béat qui décorait désormais son visage. Il viendrait tout les jours ! Il le voulait ! Rien ne l’en empêcherait. Il se secoua pour enlever tout ces frissons de petite vierge qui l’envahissaient. Voilà bien longtemps qu’un homme ne l’avait pas fait craquer autant. Ce restait un adolescent, il avait encore l’âge de s’excité de la sorte. Il ne pouvait se lasser de le regarder, et adorait attendre des heures pour avoir la chance de le voir sortir et partager son wagon.

Il arriva dans la chambre de Shunsuke, puis déposa la mallette sur la tablette et le journal sur le visage de l’homme. Enfin il le lança plus qu’autre chose. Ensuite, il s’assit sur la chaise, fixant le profiler avec insistance. Il avait un sourire jusqu’aux oreilles.

_Je ne veux pas la pression, mais… Faudra bien vous lavez… Et ce sera MOI ! Je vous mettrait tout NU ! Je vais passer le gant sur CHAQUE partie de votre corps, sans en oublier AUCUNE… Je serai très méticuleux. A moins que, dit-il en appuyant sur la plaie. Oh bah non ! Ca fait mal hein ? Vous pouvez pas vous lavez tout seul… ajouta-t-il fièrement.

Il se lécha la commissure des lèvres, inconscient, puis lui fit une courbette.

_Bonne journée ! A demain, avec hâte, chuchota-t-il avec une voix suave.

Il lui envoya un baiser, puis partit, se retenant de rire. Il alla prendre son petit déjeuner. Il s’enfila un bon café serré et juste un onigiri. Il n’y avait que cela comme repas de roi. Il râla en disant que c’était vraiment dégueulasse et fit amener des croissants à la française pour tout le monde. Il fit mine d’avoir peur qu’on se jette sur le sien et qu’ainsi tout le monde serait heureux. Il finit par fumer sa première cigarette de la matinée.

Le lendemain, il ne passa que dans l’après-midi, ayant du travail au Chocolate. Passer des entretient, vérifier les rapports de livraisons, faire les plannings. La nouvelle secrétaire d’Hagi l’aidait ce qui permis d’avoir sa demie journée. Il profita du chemin à pied pour appeler quelques agences et trouver des artistes pour le cabaret. Il oublia sa tenue sur le moment. Il était un peu trop bien habillé pour passer dans le quartier malfamé de Shinjuku. Il avait oublié de passer chez lui se changer et n’avait pas envie de faire demi-tour.

Il revint un peu plus que déterminé dans la chambre, espérant que le jeune homme ne voit bien que lui, autre chose que son dossier. C’était peine perdu quand un homme, rien que dans le fait d’entrer dans son espace ne vous jettes pas un œil. Ca risquait d’être un bon morceau, mais dur à traquer. La logique faisait que tout homme un minimum curieux ou inquiet de sa personne se demande ce qui peut déranger sa tranquillité surtout qu’une chambre d’hôpital était loin d’être un magasin ou une rue fréquentée. Il se demandait aussi si Shunsuke ne l’avait pas senti venir à des kilomètres. Il savait bien qu’il n’était pas le genre d’homme à l’apprécier. Cela le rendit que bien plus excité à l’idée de lui décrocher la lune. Il voulait le séduire, il voulait qu’il lui tombe dans les bras. Il aimait les défi. Il s’assit au bout du lit et lui fit un grand sourire.

_C’est l’heure de la toilette !!!! Se mit-il à crier joyeusement.

Il avait apporté quelques produits, une serviette et une bassine. Il se dépêcha de la remplir d’eau chaude. Il arrivait d’un pas gai et posa tout le nécessaire de toilette non loin. Il prit grand soin de redresser le jeune homme pour ne pas lui faire mal et retira sa blouse qu’il laissa en boule sur sa partie intime. Il humidifia le gant, mit du savon et commença à frotter le dos de Shunsuke et en profita pour mimé sa joie, par des grimaces béates. Ensuite, les bras, ils étaient finement musclés, ah ! Quel homme ! Il passa une bonne partie de son temps sur le torse et le ventre du profiler. Il y avait des cicatrices, par-ci, par-là. Cela le rendait que bien plus sexy. Puis ses cuisses. Il aurait aimé s’osé à monté tout le long, mais garda ses distances. Il lui faisait des petits sourires pour le taquiner. Une fois qu’il eut finit, il ne restait que son entre-jambe. Il jeta le gant dans la bassine et fit un petit signe de tête à Shunsuke.

_Je sais, je vous ai dit que je m’occuperai de tout, mais j’ai peur que ça aille bien trop vite entre nous … Je vous laisse dix minutes, et je repasserai. Je vous laisse vous débrouiller…

Il sortit de la chambre et se fit un café avant de revenir. Il rangea toute les affaires et donna une nouvelle blouse au ténébreux. Il finit aussi par retrouver sa place sur cette chaise qui l’attendait depuis la veille.

_Aller ! Faite pas le rabat joie ! Parlez moi de vous… S’il vous plait !!!

Le profiler leva un regard interloqué vers son vis-à-vis avant de soupirer avec lassitude. Un quoi ? Qu’avait il dit ? Un esclave sexuel ?... Pour cela il faudrait que pour shunsuke il est non seulement de l’intérêt mais aussi qu’il soit étonnamment intelligent et intéressant. Et pour l’instant ça ne semblait vraiment pas être le cas. A part le dévorer du regard ce jeune homme ne semblait vraiment pas savoir quoi faire de sa langue et de son stock de salive. Il lui jeta donc un regard noir avant de se remonter dans son lit. Attrapant le coussin, il le fourra derrière son dos en grimaçant. De la sorte il était un peu mieux installer et pourrait, lorsque cet abrutit fini le lui rapporterait, étudier son dossier et avancer dans le travail monstre qu’il lui restait. Il tourna doucement la tête et baissa un peu les stores comme il le put. Vraiment désagréable cette lumière …il n’en avait pas l’habitude. Après tout ce n’était qu’un oiseau de la nuit… il ne sortait que lorsque le soleil était couché depuis bien longtemps et cela uniquement pour travailler de plus. Mais alors qu’il se remettait en place, le plus jeune pénétra à nouveau bruyamment son espace vital. Avec une délicatesse digne d’un manchot il lui lança son précieux journal ainsi que son dossier.

« _ La prochaine fois que tu prends quelque chose d’aussi précieux que mon travail pour un torchon et que tu le jette de la sorte je t’étripe jusqu’à ce que tu crie comme un goret ! …et encore je me trouve bien gentil…»

Tout en marmonnant il sortit deux trois feuilles emplie d’une écriture en patte de mouche, la sienne. Puis il réalisa ce que venait de lui dire cette stupide créature au Q.I aussi élevé que celui d’une huitre. Il releva vivement la tête puis observa son petit manège avec attention. Lorsqu’il enfonça ses doigts dans sa plaie il ne broncha pas. Ne cilla pas non plus n’esquissant qu’un faible rictus. Indolore dites vous ? Absolument pas…Mais quand bien même cette affreuse épaule lui ferait souffrir le martyr, il ne donnerait pas à ce spécimen de la pire espèce le plaisir de le voir grimacer.

« _ Comme quoi la bêtise enfantine ne passe pas toujours avec l’âge… Ah … oups pardon. Que je suis méchant …avec les enfants ! C’est vrai qu’on appelle plutôt ça de la nymphomanie quand ça touche un adulte avec une telle force ! »

Il n’eut malheureusement pas le temps de bougonner plus que cela car le plus jeune disparaissait de nouveau derrière la porte un insupportable sourire pervers plaqué sur le visage ! Si on lui avait dit que l’enfer se trouvait sur terre il l’aurait cru sans problème…Si on lui avait dit par contre qu’il prenait des allures d’adolescent en pleine libido… Peut être qu’il ne l’aurait pas cru. Bref, avait-il vraiment le choix ? Cet enquiquineur de mes deux allait de toute façon revenir le lendemain et tout ce qu’il pouvait faire c’était attendre sagement qu’il revienne. En attendant il avait un travail de dingue à terminer et il préférait le faire sans que ce petit fouille merde y plonge son nez… Parce que vu comment c’était parti il allait le parasiter jusqu’au bout ! Et la seule chose dans laquelle il ne permettrait jamais qu’on foute la pagaille c’était bien son incroyable boulot ! La nuit tomba aussi vite qu’elle s’était levé, puis les heures s’égrenèrent tout aussi rapidement… Et demain arriva bien trop vite à son goût…
La petite face de cette fouine opportune pénétra dans la pièce babillant beaucoup trop comme à son habitude. De toute façon Goto palabrait toujours de la sorte… et surtout toujours pour ne rien dire de réellement intéressant dans le fond. Il le laissa pourtant le laver. A vrai dire s’il y avait bien une chose que le jeune inspecteur ne redoutait pas, c’était bien de se mettre à nu. Pas pudique pour un sou il le laissa donc parcourir sa peau avec de l’eau et du savon sans en éprouver la moindre de gène. Les marques de coup qu’il avait reçu par le passé avait disparut pour ne laisser à présent que de faible trace quasiment effacée. Il ne restait rien de ce qu’il avait été par le passé et c’est en quelque sorte ce qui lui permettait de n’en avoir rien à faire d’être sans aucun vêtement devant cet inconnu. Car une chose au moins était sur, tout les hommes nus se ressemblaient… Qu’importe alors que lui aussi le soit. C’était finalement tout naturel…ça rentrait dans l’ordre des choses qu’il s’était fixé. Il termina de se nettoyer avant de se rhabiller. Son épaule irradiait d’une cuisante douleur qui était plus que fort incommodante et pourtant il parvient tant bien que mal à enfiler les manches courtes de sa blouse de couleur bleu marine.

« _ Te parler de moi ? En voila une curieuse question ! Jusqu’à maintenant il me semblait que la seule chose que tu voulais de moi c’était voir mon corps ou que je te baise… Et maintenant tu veux savoir des informations sur ma personne…. Curieux ! Tu ne m’as pas encore espionné jusque chez moi ? Demander à mes voisins qui j’étais et ce que je faisais dans la vie de tous les jours ? Non parce que ça avait pourtant l’air d’être tout à fait ton genre petite tête de linotte. Alors pour ton information je suis profiler dans les service secret de ton fichu pays nippon. Je travail pour la sphère du gouvernement sur des affaires délicates ce qui m’a très certainement valu cette balle… Et il n’y a rien de plus à savoir sur moi. Je vis de mon travail, ou plutôt je vis POUR mon travail et donc je n’ai pas grand-chose à dire. Je ne sors pas, je n’ai pas de goût particulier si ce n’est les lectures sur les serial-killer… Je n’ai pas non plus de préférence ou quoi que se soit d’autre. Ah si… et je déteste parler…. Alors la prochaine fois que tu veux me faire inutilement utiliser ma précieuse salive n’hésite pas à tourner sept fois ta langue dans ta bouche comme ta maman te l’a appris quand tu étais encore petit… »

Il se redressa lentement puis attrapa un verre d’eau de sa main encore disponible avant de le boire d’une traitre. Sa bouche était réellement aussi sèche que s’il avait fait une randonnée en plein Sahara… Il n’avait depuis bien longtemps plus l’habitude de discourir de la sorte et il lui fallait donc un temps de réadaptation. Même s’il espérait secrètement ne plus avoir à ouvrir la bouche, il était certain que le cadet des Uemura ne le lâcherait pas de la sorte et donc qu’il allait falloir qu’il prenne sur lui et puise dans son stock plutôt restreint de patience.

Goto avait tout écouté d’une oreille attentive. Il sourit et se mit presque à rougir. Demander des informations à ses voisins, le suivre ? Tenter de le prendre en photo avec son téléphone ? Bien sûr qu’il avait déjà fait tout cela. C’était si excitant ! Il ne fallait pas se faire repérer et tout le pêcher d’épier quelqu’un en secret vous apportait un plaisir incomparable. La chasse, l’observation, l’approche, l’apprivoisement, tant de pallier à passer jusqu’au grand moment, ou alors tout le contraire. C’est-ce qu’il préférait quand il était tant attiré par quelqu’un, si attiré qu’il ne fonçait pas dans le tas. Il avait presque peur, ses sentiments le clouait sur place. Il avait enfin passé ce cap et arrivait à lui parler. C’était peu ce qu’il lui avait dit, mais il avait délier sa langue. Peut-être de façon très maladroite. Il n’arriverait jamais à s’approcher de quelqu’un comme Shunsuke en continuant d’agir de la sorte. Là aussi il eut peur, peur qu’il l’ait déjà remarqué le suivre dans le métro. C’était quand même un profiler, il devait avoir une bonne mémoire visuelle et le sens du détail. Il espérait qu’il le voyait comme une plante au milieu d’un fleuriste : inexistant.

Il n’avait pas une seule fois décollé ses grands yeux noirs du jeune homme alité. Il ne les laissa pas se balader sur les poches d’anti-douleur ou d’eau sucré qui aidait à la guérison, ou même les draps froissés à ses pieds, ou encore tout les papiers de l’enquête qui entourait son chevalier noir. Il l’écouta même que d’une oreille voyant l’adéquation parfaite de sa voix et de son physique. Il était tout ce qu’il aime, tout comme sa froideur et son côté méprisant. Il tentait d’être cynique, voire blessant, mais qu’il continue, il adorait ça. Plus on était mielleux avec lui, plus il se lassait.

_J’adore votre voix vous savez… C’est dommage que vous n’aimiez pas parler, je pourrais passer des heures à vous écouter sans me lasser …

Il finit par se lever de son siège et tira les draps par-dessus Shunsuke sans vraiment s’en rendre compte. Il remplis à nouveau le verre vidé en prenant soin de poser la carafe non loin. Il pencha un petit peu son nez sur les papier et grimaça. Quelle écriture abjecte. Il n’arrivait pas à lire un seul mot. Puis il reposa vite son attention sur le visage du profiler, comme s’il était en manque d’admirer ses traits.

_Pour information… Vous êtes un privilégié même si je sais que vous aurez aimé être épargné. J’ai envie de vous connaitre. Vous êtes une personne qui m’intéresse, qui attire toute mon attention, bien plus que de savoir comment vous vous débrouillez sous les draps. Enfaite même, je crois que je pourrais me passer d’arriver dans votre lit. Vous me fascinez tellement à me cracher dessus ainsi. Ce serait trop facile sinon, vous vous forceriez au pire des cas pour que j’arrêtes de vous harceler. Là, vous êtes coincé…

Il lui fit un grand sourire, presque d’un adolescent. Il en profita pour appuyer sur la sonnette des infirmières après avoir remarquer que la plaie suintait un petit peu. Il fallait la nettoyer et changer le pansement. Ce serait de plus bien plus confortable pour le jeune homme. Il avait du trop utiliser son bras pour faire une exposition de photo macabre à même la chambre. Goto ne laissa pas sa curiosité aller trop loin, ne supportant pas tout ces corps torturés.

_Sincèrement je vous cherche. Si je voulais simplement que vous me sautiez, j’aurais pas prit la peine de vous laver. C’est une tâche qui me rebute… Même de vous apportez votre journal ou votre mallette. Je suis pas un gamin qui se laisse asservir comme ça juste pour du cul. Ce sont les autres qui sont à mes pieds s’ils veulent m’entendre crier. Soyez rassuré, je ne vous violerai pas pendant votre sommeil… Si ce mot existe dans votre vocabulaire…

Il approcha son visage du sien et fixa ses cernes, du moins les ombres qui faisaient deux la tailles de ses yeux et lui creusaient des joues blanches en manque d’affection. Il se disait que son anticerne ne serait jamais assez efficace pour estomper de telles valises. Il en avait toujours un sur lui, à force de faire des soirée et d’avoir de très mauvais réveil. Il pouvait au moins sauvé l’état de son visage face aux gens. L’infirmière entra dans la chambre et demanda ce qui se passait. Elle remarqua vite le pansement de Shunsuke qui était gonflée de sang. Elle partit chercher de quoi nettoyer. Vu comme un aide soignant, elle ne demanda pas à Goto de sortir. Cela faisait un petit moment qu’il venait là, il savait qu’il y avait des choses à faire ou ne pas faire. Il se tint à l’écart. Quoi qu’il en soit, Goto ne resta pas près du tout. Elle retira à peine les gazes qui couvraient une vilaine plaie qu’il faillit rejeter son repas de midi. Il s’éloigna que bien plus, la main sur la bouche. Il vit ensuite le journal. Cela pouvait l’occuper en attendant qu’on s’occupe du confort du patient. Il y avait un titre, pas le principal. Dans la partie mortuaire. On avait surligner un meurtre vaguement décrit. « Chio, jeune femme d’une vingtaine, retrouvé dans le fond d’une rue. Morte depuis des heures, violemment assassiné. » Il fit une tête bien plus dégouté qu’en voyant la plaie par balle. Il jeta un œil à Shunsuke et tout les papiers qui trainait. Il ne fouilla pas, juste balaya le tout des yeux. Il se demandait comment il pouvait travailler sur ces sujets à longueur de journée. A sa place il serait déprimé et dégouté de la vie, paranoïaque. Il devait avoir un certain cran pour supporter cela toute la journée. Cette sensation d’être poursuivi, de côtoyer la mort tout les jours, de voir un spectacle horrible, comprendre un état d’esprit totalement tâché d’horreur. Non vraiment, il ne pourrait pas. Cela n’apporta en lui que plus d’admiration pour ce personnage un peu rustre et renfermé.

L’infirmière quitta la salle, demandant s’il ne manquait rien au jeune homme. Elle lui fit une ample courbette et s’en alla avec les déchet, sans oublier de demander au petit diable du dispensaire d’arrêter ses fourberies. Goto lui tira la langue et restait dans un coin de la chambre. Puis tel un petit agneau, il sautilla jusqu’au lit. Il lui rendit son journal en le posant avec une délicatesse si forte qu’on voyait qu’elle n’était pas naturelle. Il avait envie de lui dire ce qu’il pensait de lui et de son travail : il avait vraiment un fort tempérament pour réussir à réaliser de si difficiles actions. Mais non, il ne voulait pas non plus être ridicule à ce point. Il devait déjà l’être depuis un moment.

_Vous savez, … Je peux m’arrangez pour vous donnez une vie, savoir ce qui vous intéresse, ce qui fait ce que vous êtes, vous faire découvrir ce que vous pouvez aimer ou détester. On pourrait sortir un soir, même si c’est tard le soir. Je vous montrerai ce que la ville peut vous offrir tout près de chez vous. Je vous en supplie !!!!! Donnez moi une chance ! Juste un soir. Après vous faites ce que vous voulez, mais vous ne me connaissez pas. Me la jouer pas, je suis un pro du profil psychologique, tout à des zones d’ombre, vous ne me connaissez pas du tout ! Sinon, vos enquêtes, elles seraient réglées depuis belle lurette ! Je vous donnerai qu’une occasion de me dire que vous me supportez pas. Et je ne chercherai pas plus loin, promis !!!! Sinon, je continue de vous harceler… Même si ça vous fait pas peur, j’aurais la chance d’en profiter un max…

Il s’était mit à genoux, ses petites mains froissant le draps, le tout surmonté de grands yeux humides. Il lui tendit ensuite un verre d’eau avec un sourire qui voulait tout dire : Au cas où il s’assécherait en lui répondant. Il attendit impatiemment un miraculeux oui de Shunsuke lorsque son téléphone sonna. Il répondit en râlant et s’éloigna. C’était le Chocolate. Il avait une grosse soirée à gérer pour la partie Cabaret. Là, il y avait des problèmes avec le traiteur. Il ne se laissa pas faire. Au début il disputa la personne qui se trouvait à l’autre bout du combiné, puis après s’être calmé, lui proposa un compromis. Il traita l’histoire comme un vrai homme d’affaire. Il pouvait devenir très dangereux avec l’âge, déjà si inflexible, autoritaire, influant et confiant à cet âge là. Il regarda ensuite l’heure.

_Bon écoutez, moi je dois partir là. Vous sortez d’ici deux semaines si tout vas bien, sûrement moins. Mais je vous donne rendez vous dans deux semaines… Devant le 109 ! Je vous y attendrais, à partir de 22h. Venez si vous avez envie, sinon tant pis. J’attendrais le temps qu’il faudra…

Il s’en alla en prenant soin de fermer la porte et prévint Hagi qu’il pouvait commencé à partir pour la réunion de parents d’élèves et qu’il prenait la relève au Chocolate. Deux semaines plus tard, il fit sa journée de travail comme chaque jour. Il passait la matinée au Chocolate pour laisser souffler son frère aîné, et le soir il allait à sa faculté. Il avait des examens et avait bien sûr prévenu Yue. Il savait qu’il comprendrait. Il mettra ces deux semaines d’esclavage manqué en sursis. Il était exténué ces derniers jours. Il avait eu du mal à suivre le rythme. Il avait ramené ses feuilles de comptes à l’école et avait mit ses diapo dans la clés USB qui devait contenir les plannings.

Arrivé devant le 109, il s’assit sur un banc et alluma une cigarette. 22h15... Il n’était pas à l’heure, mais Shunsuke n’était pas là, il ne pensait même pas le voir. Il resterai quand même un peu, espérant qu’il se pointe. Il aimait croire aux miracles. Il restait un enfant. Les cigarettes se suivirent les unes après les autres et ses paupière commencèrent à le tirer dans les tréfonds du monde de Morphée.

Shunsuke ne dit rien tout du long. Que pourrait-il dire au final lorsque finalement le silence était roi ? Il se contenta donc de le fixer de ses prunelles noires et éteintes comme il savait si bien le faire en temps normal. Il lui arracha même par moment un rictus qui ne s’apparentait pas à un sourire mais plutôt a une moue non seulement réprobatrice mais aussi consternée. Il était difficile cependant de voire la différence étant donné que le jeune profiler était soit totalement inexpressif soit arborait ce rictus qui semblait toujours le même bien que fondamentalement différent selon ses humeurs. Il fallait un œil expert pour voir la subtile courbure qui changeait l’état général de ce que celui-ci exprimait… mais personne ne pouvait avoir l’audace de prétendre connaître ne serait ce qu’un centième de l’esprit complexe de ce jeune homme aux cheveux de jais. Il ignora consciencieusement absolument tout ce que disais le plus jeune pour finalement ne répondre qu’à ce qui l’intéressait, ou plutôt le touchait de près ou de loin. Bien sur quand on parle de toucher, il est impossible de concevoir que cela soit dans le sens positif du terme. Ce stupide parasite ne pouvait pas en l’état actuel des choses l’émouvoir ne serait ce qu’un peu. Non … Lorsqu’il prit la parole ce fut uniquement pour répondre lapidairement à tout ce qui concernait les détails de sa vie privé et de son intimité, qu’il ne voulait plus en aucun cas voire bafoué de la sorte, du moins si bafoué était encore un mot assez fort pour exprimé le sentiment qu’il avait en ce moment même.

« _ Premièrement, je ne tolérerais plus que tu empiètes une fois de plus sur ma vie privée. J’estime que c’est la dernière fois que j’ai à entendre ce genre de chose…sinon il faudra te faire une raison nous n’aurons rien à faire ensemble et ce sera la dernière fois que nous nous parlons. Pour que j’accorde un minimum de confiance à une personne, j’estime qu’il doit respecter l’autre autant qu’il se doit. Et s’introduire dans l’intimité de quelqu’un de la sorte, surtout sans le connaître, est passible de prison. Oui oui … Tu m’entends bien atteinte à la vie privé ! Je pourrais largement porter plainte… Donc pour que nous puissions si je le veux bien après réflexion ne serais ce que parler normalement j’estime avoir le droit d’exiger que tu cesse de harceler mon quartier ou de me suivre. En plus ça pourrais te faire défaut un jour… en général si je me sens épier depuis un bout de temps je ne réfléchis plus… Je serais capable de te coller une balle entre les deux yeux juste parce que j’ai cru que tu étais un de ces psychopathe qui ne désire qu’une chose : me voir mort et même au centuple s’il le faut. »

Il reprit lentement son souffle puis laissa l’infirmière défaire son pansement et le refaire. Il n’avait pas mal, du moins pas assez pour faire ou dire quoi que se soit lorsqu’elle désinfecta le tout sans douceur. On ne pouvait rien lui reprocher elle faisait son travail et elle le faisait bien même si visiblement elle n’avait aucun don pour tout ce qui était de l’ordre de la délicatesse… Il grogna légèrement lorsqu’elle sera la gaze neuve et propre un peu trop fort puis se contenta de la remercier poliment comme il le faisait toujours. Bien qu’il paraisse asocial et désagréable, Shunsuke avait toujours été fort courtois lorsqu’on ne lui cherchait pas d’ennuis. D’ailleurs c’est ce qui lui valait le respect et la place importante qu’il tenait au centre de criminologie de Tokyo. Qui pourrais se targuer d’être inspecteur en chef sans faire preuve d’un respect et d’une politesse à toute épreuve. Pire encore comment pourrait il interroger mainte suspects dans une enquête des plus sensible s’il ne faisait pas preuve de ce genre de comportement. Bref… L’employé de l’hôpital sembla ravi de son attention puis s’inclina lentement avant de partir… Ce qui, il en était contient, sonnait le glas de sa tranquillité…triste nouvelle vous en conviendrez car son vis-à-vis pris alors de nouveau place sur le siège de la chambre. Ce qui arracha un soupire d’exaspération au plus vieux… oui oui car son stock de salive semblait inépuisable et il recommença à débité des inepties à tout bout de champs comme si sa vie en dépendait. Malheureusement non…qu’il aurait aimé pourtant que ce soit le cas.

« _ Je ne prétends pas te connaître. Je suis formé et doué pour comprendre les cerveaux malades… pas ceux des gens normaux. La stupidité n’est pas encore considéré comme une tare majeure donc je peux t’assurer que ton cas n’est pas clair comme de l’eau de roche bien que je sois un des plus grands experts en psychologie. J’ai une intuition naturelle ce qui ne veut pas dire que je puisse deviner ce que tu penses par exemple… tu ne devrais pas t’avancer sur des sujets dont tu ne sais rien… Ceci dit je te préviens immédiatement, c’est plus fort que moi ! C’est un mode de fonctionnement à part entière… Si je commence à rassembler des informations sur toi, sur ton comportement et ton passé… Je décortiquerais ton âme jusque dans les moindres recoins. Ca peut paraitre désagréable mais je le fais sans m’en rendre particulièrement compte… Je préfère le dire avant parce que en effet ça n’a rien d’agréable de se prendre la vérité surtout lorsqu’on refuse de la voire et qu’on l’enfouit au plus profond de nous… Si on ne va pas voir un psychiatre c’est qu’il y a une raison. Enfin voila… »

Le jeune homme alité se passa la main gauche dans les cheveux, puisqu’elle était la seule à être disponible de toute façon. Une fois une mèche rebelle remise en place il se reconcentra sur qu’il allait répondre à la suite de tout ça. Il pesa chaque mot avant de les prononcer comme pour être sur de ne pas faire un faux pas en terrain inconnu. Il le savait c’était primordial pour toujours mettre les choses au point et prendre un bon départ. Il le faisait souvent avec ses employés… au bureau…au travail. Tiens, il venait de mettre sur le tapis une sorte de rencard… un peu incongrue vu la situation… surtout vue l’heure. Pourtant le profiler ne pipa pas un mot. De toute façon il devait l’avouer l’argumentation était plutôt béton et n’importe quel esprit logique et rationnel comme le sien y aurait vu le bon sens. Chose qu’il fit. Il s’épargna toute fois le fait de répondre à l’invitation…On ne savait jamais ce que pouvais réservé la vie… Il pouvait très bien avoir un ennui quelconque le jour même, avec son métier tout était à prévoir.
Pourtant le jour même il réussit à s’extirpé du bureau non sans difficulté vers 23 heures tapantes. Ne prenant pas soin ni de se faire beau, ni quoi que se soit d’autre il se dirigea vers le métro. Une fois arrivé il grilla au moins trois cigarette l’une sur l’autre puis se dirigea vers la silhouette étrangement familière qui se trouvait encore assise devant le plus grand centre commercial de Tokyo… Une fois à quelques mètres de lui il fit un signe nonchalant de la main puis s’approcha d’un pas lent et mesuré.

« _ Des impératifs m’ont retenus sur mon lieux de travail. Je ne choisis pas les heures où je peux m’en aller, d’autre part je peux être bipé à n’importe quel moment dans la soirée… C’est pesant mais je n’ai pas le choix. Le crime n’attend pas et les meurtrier non plus. Je suis parti un peu comme un voleur au milieu d’une affaire délicate qui plus est… je suis un peu celui qui la supervise donc si jamais on m’appelle je partirais quoi qu’il advienne. »

Règles fixé… Pour shunsuke le travail passait absolument avant toute chose. Même avant lui alors il ne ferait certainement pas une exception pour cette sangsue envahissante et bruyante qu’était Goto. Et il ne comptait pas non plus s’excuser pour un quelconque retard ou imprévu… après tout ce rendez vous avait été plus ou moins imposé sans qu’on lui demande son avis… alors à quoi bon se noyer dans la convenance et la bienséance quand l’autre ne faisait pas preuve d’un minimum de ces valeurs fondamentales ?

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